27 févr. 2011

Galette n°39 - 2002


Le premier d'une série de posts sur les thés de la quatrième édition de l'opération "Tea for Two" de jeancarmet. Si ces thés sont arrivé jusqu'à moi, c'est encore grâce à la générosité de mon voisin, qui avait participé à cette opération en 2007.

Pour ce premier épisode, j'ai choisi un peu au hasard la galette n°39 de 2002, la "Youle". Vu la numérotation,  j'imagine que c'est un thé de la Maison des Trois Thés.

Les feuilles sont relativement petites, l'odeur à sec est très belle, et dans la théière chaude c'est encore plus enivrant. Un petit air de famille avec la Min Feng 2006 de Yong De ?


Double rinçage express, première infusion de 10 secondes : la liqueur, d'une superbe couleur cuivrée/orange a une réelle consistance, presque "granuleuse". Du coup ce pu erh brut est très long en bouche, les parfums sont bien présents, l'odeur est extra malgré une petite touche de fumé qui apporte finalement un petit plus car le tout est très équilibré et harmonieux. Pour un thé de 8 ans, il est resté finalement assez jeune, il ne délivre pas de notes de vieux bois, mais il en prend seulement le chemin (et encore).




Infusions 2 et 3 (10 et 20") : toujours très bon, présence en bouche spectaculaire. Vraiment très bien fait, mais sans toutefois offrir quelque chose de neuf, de jamais vu.

Infusions 4, 5 et 6 (25, 30 et 40") : rien à redire, c'est vraiment délicieux. Il faut attendre les infusions 7 et 8 (40" et 1') pour noter un très léger début de baisse de puissance. Ce thé semble infatigable.

La lumière du soleil génère dans l'eau des phénomènes optiques assez intéressants !

La suite et la fin de cette dégustation ? Dans la même veine : un très bon cru que cette Youle 2002, je ne sais pas trop d'où elle vient, mais d'après jeancarmet elle est issue de théiers sauvages et centenaires. Quoi qu'il en soit, c'est réellement un très bon pu erh. Étrangement, il s'est "effondré" quasiment d'un seul coup : aux alentours de la dixième infusion, la belle consistance et la spectaculaire présence en bouche ont disparu pour laisser place à quelque chose de beaucoup plus "banal" quoique toujours très buvable.




Je m'étonne d'une chose : que ce thé ait gardé autant de caractéristiques des pu erh jeunes. Rien ne laisse transparaître son âge hormis la couleur des feuilles sèches.



Beaucoup de feuilles brisées, pour ne pas dire "aucune feuille entière". Comme quoi, pas besoin de feuilles spectaculaires pour obtenir des liqueurs de qualité.

Merci voisin pour cet échantillon ! Si les autres pu erh de cette série sont du même acabit, ça promet !

EDIT : en publiant l'article, je m'aperçois que j'avais déjà goûté ce thé via un échantillon de Julien en novembre dernier (ici).  J'ai la mémoire courte...

25 févr. 2011

Jiang Cheng 1989

Échantillon d'un pu erh brut de 1989, offert par mon cher voisin à l'occasion d'une petite séance de dégustation fort sympathique. Il s'était procuré ce thé auprès de Stéphane, qui en avait parlé ici.


Coïncidence, lorsque Stéphane avait présenté ce thé, il l'avait préparé dans une théière Run Yi dont je lui ai acheté le dernier exemplaire il y a peu !

Trop tard pour aujourd'hui, mais je ne manquerai pas de re-goûter ce pu erh dans cette petite Yixing de 8cl en Hungni pour laquelle, à ce jour, je n'ai pas vraiment su trouver ce qui lui allait le mieux.

L'aspect des feuilles est plaisant, une belle couleur chocolat, et des effluves pour le moins alléchants, surtout dans la théière préchauffée.


Après 2 rinçages express et une infusion rapide (10") de ce Jiang Cheng, j'ai obtenu une superbe liqueur, très douce sans être douceâtre, très typée vieux bois / grenier dans non plus tomber dans le moisi / humide. Un superbe équilibre extrêmement agréable à boire. J'aurais peut-être aimé y retrouver davantage de vigueur, ici les vestiges de la fougue d'un jeune pu erh sont à peine perceptibles.


Les infusions suivantes (2, 3, 4, 5), toujours assez brèves, furent assez semblables.
J'ai tenté dans cette série une infusion un peu plus longue, et savouré cet "expresso italien" pour reprendre l'expression de Stéphane. Très parfumé, toujours en douceur, expérience intéressante et surtout des sensations vraiment agréables.


Par la suite, les liqueurs sont devenues plus aériennes, moins opulentes. Ce sont vraiment deux dégustations en une, deux versions d'un même thé, aussi plaisante l'une que l'autre.
Dans cette deuxième partie, je retrouve un peu des "épices" que j'apprécie dans les pu erh plus jeunes. Moins de velouté, davantage d'attaque et de présence directe en bouche, bref, j'aime beaucoup.


Un pu erh décidément très endurant qui m'aura accompagné une bonne partie de la journée, et d'une manière vraiment enthousiasmante.


Merci voisin !

20 févr. 2011

Verts


Dans la série des thés ramenés de voyages, achetés au petit bonheur la chance dans des boutiques de souvenir, on m'a offert 2 nouveaux thés verts. Non sans appréhensions (remember le thé vert vietnamien) j'ai goûté ces 2 thés verts chinois.


Le premier, un "Shanghai Tea" de chez "Shanghai Huanglongtai Tea" se révèle être une bonne surprise. Dans un double emballage, protégées par un "absorbeur d'oxygène" (??!), des feuilles qui ressemblent beaucoup à des feuilles de Long Jing.


Au final, c'est une sorte de Long Jing : ça en a le goût et l'odeur. Bon, ce n'est pas le meilleur Long Jing que j'ai goûté, mais il tient tout de même franchement la route.
Ce n'est ni le plus parfumé ni le plus subtil, il développe une amertume un peu excessive, mais il se boit vraiment bien et pour tout dire c'est devenu mon thé vert quotidien du matin.


Bon, au niveau des feuilles c'est pas super classieux, mais au milieu du fouillis de brisures et de tiges, j'ai trouvé quelques belles petites feuilles très typées "Long Jing".


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Le deuxième est un LiyangMingCha (c'est la seule inscription qui ne soit pas en chinois sur la boîte). Il est présenté dans une sorte de canette métallique :


La boîte est plutôt sympa, avec sa chouette photo digne d'un catalogue de Tour Operator, mais malheureusement, le contenu ne fait pas rêver...


A vrai dire, je ne suis pas vraiment certain que ce thé soit un thé vert. Il sent plutôt mauvais, les "feuilles" tombent en poussière et sont vraiment minuscules.


J'avais prévu de le regoûter aujourd'hui, mais l'odeur m'en a dissuadé. Je resterai donc avec le très mauvais souvenir de la seule et unique infusion faite avec ce thé.


Deux thés qui n'ont radicalement rien à voir, je n'ai absolument aucune info sur leur provenance ni quoi que ce soit, mais ce qui est certain c'est que le premier est plutôt réussi (le sachet de 125g ne fera pas long feu), et le deuxième imbuvable (reconversion possible en joli pot à crayons ?).

On ne peut pas gagner à tous les coups !

19 févr. 2011

Dan Cong Magnolia


5 grammes de Dan Cong "Magnolia" (Red Lantern Tea).
Encore un échantillon que j'ai un peu laissé attendre : je remettais toujours à plus tard cette dégustation car je craignais de tomber encore une fois sur un wulong aux notes de torréfaction envahissantes.

Pour le coup, il n'en est rien : les feuilles sèches (très grandes, flétries/torsadées, assez belles) ne dégagent qu'une immense odeur florale. Aucune note de grillé. Décidément je n'ai rien compris aux Dan Cong, rochers et cie...


Rinçage express, infusion 45" : liqueur jaune pâle à dorée, très agréable en bouche. Toujours aucune odeur de torréfaction, ce qui décidément me surprend beaucoup. Je retrouve dans cette liqueur ce qu'annonçaient les feuilles sèches : des fleurs, des fleurs et des fleurs. Vu la dénomination de ce thé, j'imagine que la fleur qui prédomine dans cette liqueur est le magnolia mais mon odorat est plutôt limité dans ce domaine donc je ne m'étends pas davantage.


La suite de la dégustation sera du même tonneau : très floral (trop, presque), assez frais en bouche, vraiment agréable. Si on m'avait fait goûter ce thé à l'aveugle, j'aurais sans l'ombre d'un doute penché pour un wulong vert peu fermenté, genre un mélange de Tie Kwan Yin et de Milky wulong. Je n'aurais jamais pensé à un Dan Cong, famille à laquelle je ne comprends définitivement rien.


Typé wulong frais, vert, peu oxydé et très floral, avec une petite amertume résiduelle et une bonne longueur, c'est un thé que j'ai bien apprécié lors de cette dégustation. Il est tout à fait dans le registre des wulong que j'aime, et il est relativement endurant (une dizaine d'infusions).
Moins subtil et délicat que les wulong de Stéphane, ce "Magnolia" est cependant plutôt convaincant. Il a quand même une fin de bouche un peu râpeuse, pas très orthodoxe : une astringence mal placée qui laisse un rendu un peu âpre alors que le reste offrait plutôt une impression de rondeur fleurie.

Bref, un wulong qui me plaît, sans doute pas de la catégorie "thés prestigieux" à 1€ le gramme, mais un wulong à ma mesure : facile d'accès, plutôt direct, qui ne fait pas forcément dans la finesse, mais qui a le mérite d'être clair et qui se boit tout seul.

Je crois bien que c'est le premier Dan Cong qui me plaît, alors que je suis certain que c'est loin d'être le "meilleur". Merci Julien pour l'échantillon !


9 févr. 2011

Pu erh mania

"Inspiré" par les infos données sur DaYi dans les commentaires de l'article précédent, j'ai fait ce midi un rapide photomontage :


On prend les paris ? Dans combien de temps allons subir de plein fouet une vague de pu erh mania en France ? 2 ans ? 5 ans ? Jamais ?
Si l'engouement actuel pour le pu erh en Chine (orchestré par des énormes boîtes comme DaYi qui produisent des milliers de tonnes de pu erh plus ou moins douteux) arrive jusqu'à nous, comment les industriels et distributeurs européens vont-ils s'approprier le phénomène ? En mettant en avant des produits de qualité dénichés avec talent par des esthètes amoureux du thé ? J'en doute...

Si le pu erh devient à la mode, il faut se préparer au pire : des supermarchés envahis de thés mange graisse, des publicités aux messages navrants et un nivellement par le bas au niveau de la qualité des produits. Je ne parle même pas de l'occultation totale de l'aspect culturel... Les thés de qualité seront sans doute encore plus difficile à trouver qu'aujourd'hui, et ils atteindront certainement des sommets pour ce qui est des tarifs.

Que faire alors ? Sombrer dans la paranoïa et stocker des dizaines de tongs avant le ras-de-marée ? Assister au scénario catastrophe que j'ai décrit ci-dessus me désolerait au plus haut point, mais après tout il ne s'agit que de thé.

N'empêche, ça serait pratique de trouver de bonnes galettes de pu erh chez Carrouf'

8 févr. 2011

7432 Menghai DaYi 2006

Un échantillon de pu erh brut de 2006 (merci Nicolas), la galette 7432 de chez Menghai. J'en profite pour poser la question à ceusses qui savent : Dayi c'est quoi au juste ? Une marque de la Menghai Tea Factory ?
Je pose la question parce que sur les galettes logotées Dayi, y'a le nom de la Menghai Tea Factory, du coup je comprends pas vraiment.


Bref, revenons à ce pu erh qui est constitué de feuilles plutôt sombres pour un thé de 5 ans. Relativement petites, leur parfum est agréable et dans la même "gamme" qu'une autre galette de 2006 que je consomme régulièrement et qui est un de mes thés préférés. Sans être tout à fait dans le même registre, c'est plutôt l'équilibre notes fraîches/végétales et boisées/épicées qui me fait penser à cet autre pu erh. Différence notable cependant entre ces deux thés : pour ce Dayi 7432 les odeurs sont vraiment marquées, c'est presque "surexposé" pour faire une analogie avec la photo.


Quatre grammes, zhong, double rinçage, infusions : liqueur cuivrée sans aucune turbidité (je ne pensais pas utiliser ce mot un jour). Malheureusement, je trouve que le goût en bouche est moins intéressant que l'odeur des feuilles sèches (cette impression de "surexposition" persiste cependant dans la tasse). Il s'y trouve pourtant tout ce que j'aime découvrir dans un jeune pu erh, mais il y a des notes qui perturbent un peu l'équilibre que j'avais apprécié avant de verser l'eau sur le thé. Une touche de fumée me gêne un peu, je n'ai pas l'habitude d'en trouver dans mes pu erh. Dommage, car ce thé a pourtant une bonne présence en bouche, une texture plaisante et son arrière-goût est honorable.


Pour résumer, ce thé se boit bien, mais il lui manque un petit quelque chose pour que je le trouve vraiment à mon goût (ou alors il y a quelque chose en trop). Bon, mais pas réellement enthousiasmant quoi. Un peu trop "forcé", brutal. Je ne parle pas d'amertume ni d'astringence, mais plutôt d'une façon un peu trop directe de délivrer des arômes qui du coup paraissent presque artificiels. En même temps, ça vient peut-être de moi...


2 févr. 2011

Passage à vide


Est-ce à cause de l'hiver qui semble vouloir s'éterniser, d'un rhume qui ne veut pas tout à fait guérir, des petits aléas de la vie qui prennent beaucoup de temps, de la fatigue ? Peut-être un peu de tout ça... en ce moment je n'ai plus assez de temps et/ou d'énergie à consacrer à mes thés. Je continue d'en boire, mais presque distraitement, sans ferveur ni passion. Par automatisme quoi.

Un petit passage à vide donc, rien d'exceptionnel, mais qui explique en partie l'absence de mise à jour ces derniers temps, et qui me pousse à prendre des raccourcis, à simplifier au maximum mes infusions. En ce moment, je choisis la facilité & la rapidité au détriment de la qualité.