30 juin 2010

Blind test #2

Pour ce deuxième blind test, je suis sensé infuser ces espèces de bourgeons/fleurs/bidules végétaux.



Je n'ai pas la moindre idée de la provenance de ces "choses" ; ça sent un peu comme un thé blanc : frais, un peu citronné, mais en plus léger.

Bon. Infusons. Genre de l'eau pas trop chaude, 2 minutes.



Ah, c'est sûr que ça me change du pu erh cuit : la liqueur est quasi incolore. Les arômes sont plus puissants au nez qu'en bouche. Le côté citronné et végétal ressort bien au nez, alors qu'en bouche on n'a qu'une sensation de fraîcheur.
Bon, c'est pas mauvais mais c'est pas terrible non plus, pas loin de l'insipide.
Faudrait que j'essaie d'infuser un peu de gazon dans mon zhong, pour comparer. Bon, j'exagère, mais c'est quand même pas exceptionnel.
Deuxième infusion pour être sûr : même constat, c'est buvable, mais rien de transcendant.

Olivier, qu'est-ce que tu m'as fait boire ?



29 juin 2010

Blind test #1

Dans le dernier colis que j'ai reçu de Chine, Olivier avait glissé quelques thés non identifiés, de manière à ce que je puisse me livrer à un petit "blind test".



Je commence donc avec un thé qui est vraisemblablement un wulong torréfié. Les feuilles sont assez foncées (certaines presque noires) et légèrement torsadées / froissées. Ce thé me fait furieusement penser à un Da Hong Pao. Ceci dit, les thés de rocher n'étant vraiment, mais alors vraiment pas ma spécialité, les paris sont ouverts.



Les feuilles offrent à mes narines inquisitrices des notes de torréfaction assez fortes, celles-là même qui n'ont pas réussi à me convaincre par le passé. Vais-je encore une fois déplorer ce goût de torréfaction qui ne laisse, pour mon palais de béotien - et qui plus est atrophié par quinze année de tabagisme compulsif - aucune chance aux subtils parfums qui - si ce n'est pas une légende - sont l'apanage de ces thés de rocher ?



Première infusion d'une trentaine de secondes dans mon zhong : j'obtiens une prometteuse liqueur ambrée qui, en bouche, offre des notes de tête plutôt agréables dans la mesure où la torréfaction n'est pas monolithique/omniprésente/despotique. Quelque chose d'assez désagréable talonne de près ces notes de tête : une vilaine sensation localisée sur la langue (une sorte de combinaison malheureuse d'amertume et d'astringence). Cette sensation déplaisante laisse toutefois rapidement la place à un goût de thé vert (genre Bi Luo Chun) où la torréfaction ressentie est de celles qui ont servi à "tuer le vert" du thé, par opposition à celles qui rappellent davantage les vendeurs de marrons grillés à la sauvette qu'un thé délicat.



Deuxième tour, trente secondes itou : le côté "désagréable" a presque disparu, ce n'est pas pour autant que je parviens à décrypter précisément les arômes de ce thé, qui sont pourtant multiples et bien présents malgré les notes de torréfaction toujours tenaces. C'est boisé (mais pas le boisé d'un pu erh), ciré sûrement, confit peut-être, floral (mais pas le floral du wulong frais), le tout sur une sensation malgré tout assez fraîche, pleine d'une énergie et d'une vitalité qui m'étonnent un peu (disons que ce thé est le premier wulong très torréfié à me faire cet effet).

Troisième, trente secondes : la torréfaction ne me dérange (presque) plus. Ça râpe un peu, mais c'est plutôt riche en arômes. Un soupçon d'amertume tout de même. Décidément, je pense n'avoir aucune compétence pour préparer cette famille de thé, et encore moins pour en apprécier les qualités.

Une minute pour la quatrième infusion : c'est très buvable, je dirais presque "agréable", mais je n'ai toujours pas de coup de cœur. Les wulongs très torréfiés, c'est pas mon truc semble-t-il...

Une minute, puis trois, puis cinq pour les infusions 5, 6 et 7 : pas vraiment de révolution dans ma tasse, je ne suis toujours pas vraiment convaincu. Les suivantes ne feront pas mieux. Ce thé est tout à fait buvable, il est même presque bon, mais pas à mon goût. Ou pas encore, ou pas tout à fait. Bref, ce n'est pas encore pour cette fois.
Ce qui est sûr, c'est que ce thé anonyme est clairement meilleur que le DHP que j'avais testé auparavant.

Reste à savoir le petit nom de ce wulong...



28 juin 2010

Vrac 29 (2000, M3T)

Ce pu erh shu se présente sous la forme de toutes petites feuilles, d'une couleur assez proche de celles du vrac 22. Elles présentent un parfum très boisé et très sec. Dans la théière préchauffée, l'odeur, très puissante, est celle d'un grenier, un vieux grenier très sec que j'imagine avec une charpente majestueuse qui s'élève au-dessus d'un plancher rustique et suranné sur lequel reposent quelques meubles vestiges d'une autre époque.



Bref. Rinçage, puis première infusion, d'environ 15 secondes.
La fermentation de ce thé me semble très réussie dans la mesure où je perçois vraiment une sensation de très vieux thé, mais sans cette atmosphère humide de cave ou de sous-bois, d'humus et de putréfaction caractéristique des shu de mauvaise qualité.
Le premier contact avec ce vrac 29 est très plaisant, mais je n'ai pas le coup de cœur comme avec le vrac 22. Pour l'instant en tout cas.



Vingt secondes d'infusion pour le deuxième tour : malgré la température extérieure assez élevée et l'atmosphère lourde qui précède un orage, ce thé me laisse une sensation de fraîcheur sur la langue et me gratifie d'une très belle longueur en bouche ainsi que d'une rétro assez fournie.
Il fait décidément très chaud, je m'installe sur le balcon pour profiter du coucher de soleil et de la fraîcheur qui commence à tomber tout doucement.
Petit aparté : le chocolat noir se marie très bien avec le pu erh cuit.

L'infusion n°3, de 15 secondes, se trouve moins chargée, plus délicate que la précédente. Très agréable à boire, souple, ce thé est décidément très bon. J'ai du mal à ne pas le comparer avec le vrac 22 dont j'ai un souvenir particulièrement ému. Il faut croire que je deviens difficile...

Les deux infusions suivantes, malgré une légère augmentation des durées d'infusion, me semblent moins aromatiques, plus plates.

Les sixième et septième, d'une durée d'à peu près 5 minutes, sont plus claires, mais plus vives (sensation de "frais" accrue) et accompagnées d'un petit côté sucré. En revanche, les arômes boisés sont en chute libre et disparaissent inexorablement de la liqueur alors que dans la théière, les notes boisées/épicées restent puissantes.

La dernière infusion, d'un petit quart d'heure, n'apportera rien de plus.

Bilan : très bon pu erh shu, qui a enchanté mon palais durant presque 2 heures de dégustation. Merci encore une fois à toi Julien !

23 juin 2010

Tisane de thym

Suis enrhubé.

A cause de ce mois de juin qui a des sautes d'humeur, j'ai fini par attraper un rhume. Sale affaire pour les dégustations de thé qui peuvent difficilement se passer d'un nez en état de marche...

Du coup, ce soir ce ne sera pas Cheng Sheng, mais remède de grand-mère : une bonne vieille tisane de thym !

Mettez une bonne cuillère à café de thym dans un mug, ajoutez de l'eau bouillante, laissez infuser 10 minutes avec un couvercle, filtrez, buvez chaud avec ou sans miel (à répéter 3 fois par jour).



C'est évidemment assez éloigné d'un bon wulong frais ou d'un pu erh, mais c'est très bon ! D'ailleurs, avant de me mettre sérieusement au thé, je ne buvais que des plantes : thym, fenouil, menthe, bouleau, verveine, tilleul, valériane, mélisse, camomille, etc...

Nouveaux thés (oui, encore!)

Voici donc ce le contenu du carton from Yunnan, China, expédié par les bons soins d'Olivier :



Tout d'abord, il y a un tong (7 galettes emballées dans du bambou) de pu erh cru "Or violet" 2009 (thé produit par la famille Wang, dans le village de YiWu, qui se trouve dans la montagne du même nom).
Pourquoi un tong ?
Comment vais-je réussir à boire tout ça ??
Eh bien, certains heureux papas achètent du bon Bordeaux de l'année de naissance de leur progéniture pour le faire vieillir et l'offrir 18 ou 20 ans plus tard à leurs rejetons devenus grands (ou le boire en leur compagnie :).
J'ai préféré acheter du pu erh, en espérant que la-dite progéniture aimera le thé, c'est encore beaucoup trop tôt pour le dire...

Afin de pouvoir goûter cet "or violet" dès maintenant sans massacrer le sublime emballage de Wang, j'ai pris une galette de plus.

Ensuite, il y a 2 galettes de cru "Yong De" 2006, que j'avais déjà présentée succinctement ici. On peut dire que c'est le premier "vrai" pu erh que j'ai bu et j'apprécie beaucoup cette galette, qui se trouve sérieusement entamée. J'en stocke donc 2 supplémentaires, un peu pour le côté "affectif", et un peu pour voir ce que ce thé donnera dans quelques années (et un peu aussi pour continuer d'en boire).

Deux jincha (champignons) de chez Xiaguan (2008) s'ajoutent à cette commande (dans les boîtes en carton) ; j'en ai entamé un pour le goûter rapidement, c'était très prometteur !

Deux briques Ming Qian Chun Cha (pu erh cru 2008) également très intéressantes (une seule en photo, l'autre est déjà dans un tiroir à mon boulot). Il ne faut pas se fier à leur prix presque dérisoire, là aussi c'est du très bon.

Une galette de Cheng Sheng (Bulang, 2010). Je ne l'ai pas encore ouverte, mais si elle est à la hauteur de la renommée de Cheng Sheng, ça devrait valoir le détour.

J'ai aussi eu plein de petits échantillons et autres cadeaux (non photographiés) :
- un pu erh cru non compressé dans un petit sachet anonyme (à mon avis ça ne doit pas être le premier pu erh venu)
- un échantillon de Lao Cha Tou, le pu erh cru étrange à base de boulettes surprises que je vais donc pouvoir regoûter.
- un échantillon de wulong torréfié anonyme (peut-être pour me réconcilier avec les Da Hong Pao ?)
- des tasses assorties à mon zhong
- des espèces de petites fleurs blanches ou bourgeons de je ne sais pas trop quelle plante, je suis sensé les faire infuser
- ...

Bref, encore pas mal de dégustations en perspective, et surtout un bon début de cave à pu erh, avec de bons thés qui ne demandent qu'à vieillir tranquillement dans la petite boîte en bambou qui va avec !

21 juin 2010

Tiens donc !

Tiens tiens, un colis qui m'arrive tout droit du Yunnan !
Je me demande bien ce qu'il peut contenir :)
Il a bien souffert du voyage, mais le contenu est intact. Ouf.



Bon, pas très intéressant ce message, mais ce soir j'ai la flemme de détailler le contenu du dit colis...

20 juin 2010

Lao Cha Tou

Toujours au hasard, je sélectionne dans mes échantillons un shu de 2007, le Lao Cha Tou (qui est à priori arrivé en France par les bons soins d'Olivier).

J'ai sous les yeux trois petits blocs de thé qui totalisent 5 grammes, ça me semble être parfait pour ma théière à shu, que je préchauffe donc sans plus attendre.
Les blocs de thé, assez compacts, développent dans la théière des effluves assez parfumés, et très doux. C'est à la fois enveloppant et réconfortant, ça me plait assez.



Après un bref rinçage, première infusion (entre 1 et 2 minutes).
La liqueur est assez claire, et en bouche c'est plutôt léger ; l'arrière-goût n'est pas vraiment percutant. Je retrouve des notes de shu "classiques", mais le final est un peu différent des caves, terres humides... habituels, snas pour autant que je parvienne à mettre un nom sur ce ressenti.
Les blocs de thé n'ont vraiment pas souffert de ces 2 premiers bains : ils sont quasiment intacts.

Quatre minutes pour la deuxième, la liqueur est presque noire. Le pichet en verre, observé face à la lumière, laisse transparaître de beaux reflets rouges.
La liqueur est plus chargée, beaucoup plus de corps. Les arômes typés shu sont assez persistants et je crois aussi distinguer une étrange composante presque florale, bien qu'assez fugace.



Trois minutes pour le troisième tour : la liqueur, bien que toujours aussi sombre, est moins chargée. Le thé est plus long en bouche, mais pas outre mesure. Pas mal de relief dans cette troisième infusion qui se révèle très agréable à boire.

Quatrième infusion (encore trois minutes) : les blocs de thé se sont morcelés mais toujours pas délités. Quelle résistance ! La liqueur est moins sombre, l'ensemble est très équilibré avec un bel arrière-goût, très bon quoi !



#5 : quatre minutes, un peu plus faible en arômes.

#6 : cinq minutes, toujours ces blocs très solides dans ma théière ! Le thé est encore très bon ; je retrouve un peu de l'impression de "fraîcheur" (toute relative quand même, c'est un pu erh cuit) qui m'avait impressionnée dans le vrac 22. Il va falloir que je reteste mes précédents shu, je me demande si je ne suis pas passé à côté de quelque chose...

#7 : huit minutes. Moins d'arômes, moins de persistance en bouche, mais le thé reste agréable à boire. Un coup d'œil dans la théière : je me demande si je vais arriver à bout de ces blocs de thé qui ont résisté plus d'une demi-heure dans l'eau bouillante.

#8 : dix minutes. Grosse baisse de forme pour les arômes. Les blocs de thé ? Encore vaillants.


Je profite des derniers rayons de soleil pour photographier le contenu de la théière.

#9 : quinze minutes, le thé n'a plus grand intérêt hormis cette petite impression de fraicheur qui reste sur la langue. J'en viens aux mains avec mes blocs de thé : je les réduits en miettes avec les doigts pour la prochaine infusion qui sera la dernière (en plus ma table à thé n'est pas loin de déborder :)

#10 : alors, ça donne quoi une fois le thé émietté à la main ? Eh bien c'est étonnant : au bout de quinze minutes d'infusion, j'ai de nouveau une liqueur très foncée, très dense. Les arômes de shu sont revenus en force, mais mêlés à un petit goût sucré, presque chocolaté. Je n'ai jamais eu quelque chose d'approchant dans mes dégustations précédentes de shu...
Décidément, je vais de surprise en surprise avec ce thé ! Du coup, je refais une infusion supplémentaire.

#11 : un quart d'heure d'infusion supplémentaire, le sucre est encore là, on dirait du confit de pu erh, c'est vraiment étrange. [Dans la théière, pour le coup, c'est une bouillie informe.]

Je m'arrête là pour ce thé plein de surprises, je me demande bien ce qu'en ont pensé ceux qui ont eu l'occasion de le tester. Et j'aimerais bien en apprendre un peu plus sur l'origine de ce thé...

19 juin 2010

Vrac 22 (1996, M3T)



Un peu au petit bonheur la chance, je choisis le vrac 22 parmi tous les échantillons que j'ai reçus récemment (voir billet précédent).
Les feuilles de ce pu erh shu, bien qu'assez morcelées à à priori pas très spectaculaires, ont une superbe couleur. On est loin ici des pu erh cuits d'un noir d'encre que j'ai eu l'occasion de manipuler auparavant.



Dans la théière préchauffée, ce thé artificiellement fermenté il y a presque 15 ans se révèle avoir une énergie assez bluffante : un pôle épicé prononcé domine la situation, j'ai presque du mal à croire que c'est un pu erh cuit ! Les notes boisées sont plus sèches, moins "cave humide" que ce qu'il m'a été donné de sentir jusqu'à présent dans cette famille de thés.

Un rapide rinçage et 30 secondes d'infusion plus tard, j'obtiens une liqueur assez claire pour un pu erh cuit. En bouche, je ne retrouve pas le côté "chargé", un peu lourd des shu. C'est très aqueux, presque trop liquide (un comble pour de l'eau chaude !)
Plutôt court en bouche, le pôle épicé fait surtout parler de lui quand je mets le nez dans la théière. Dans la tasse, c'est boisé/fumé, équilibré et plaisant, mais un peu faiblard.



Pour la deuxième infusion, je pousse à une minute : résultat sensiblement identique à la première, mais avec un arrière-goût beaucoup plus long et puissant. Je crois qu'il faut augmenter la durée d'infusion.

Cinq minutes pour la troisième : je suis estomaqué, c'est tout simplement délicieux. La liqueur est vive et épicée, j'ai une impression de fraîcheur en bouche, un arrière goût de folie, et presque des picotements sur le bout de la langue. On dirait un vieux sheng !

Quatrième : 10 minutes. Même verdict qu'à la troisième infusion : excellent. Je commence à comprendre l'engouement pour les thés de la M3T...

Cinquième : 15 minutes. Les arômes sont moins riches, c'est un peu moins percutant mais toujours aussi bon !

Sixième : 15 minutes. Le thé commence à s'épuiser, il retrouve la couleur qu'il avait à la première infusion (qui était vraisemblablement trop courte), mais j'ai toujours en bouche cet arrière-goût fabuleux et cette fraîcheur inattendue.

Septième : 20 minutes. Les arômes déclinent, surtout en rétro où ils ont presque disparu. La liqueur conserve pourtant une réelle dynamique en bouche et un arrière goût certes faiblissant mais tout de même intéressant.
La huitième infusion a duré toute la nuit, et s'est révélée très bonne aussi.



Le moins que l'on puisse dire, c'est que je suis extrêmement enthousiasmé par ce thé. Les infusions 3 et 4 ont été spectaculaires, et j'imagine qu'en trouvant les bons temps d'infusion ce thé est susceptible de se révéler encore meilleur.

Si les 7 échantillons qui me restent à goûter sont du même calibre, ça promet !

Note pour plus tard : trouver le temps un jour ou l'autre d'aller faire un tour à la M3T.
Note pour plus tard #2 : remercier encore une fois mon généreux donateur :)

18 juin 2010

La multiplication des échantillons

J'ai reçu hier un petit colis de la part d'un généreux mécène qui, à la lecture de mes précédents billets sur les shu, m'avait proposé quelques échantillons de ses pu erh cuits.

Inutile de vous dire qu'il n'a pas eu besoin d'insister longtemps pour que j'accepte sa proposition !

Et ce ne sont pas 2, ni 3, ni 4, mais huit échantillons que j'ai découverts dans l'enveloppe !



Moi qui n'ai jamais bu de thé de la Maison des Trois Thés, me voilà servi :

- shu vrac 16 (1983, M3T) 4g.
- shu vrac 29 (2000, M3T) 4g.
- shu vrai 28 (1998, M3T) 4g.
- shu vrac 22 (1996, M3T) 4g.
- shu Fu Zi Zhuan (1987, M3T) 5g.
- shu Lao Cha Tou (2007, Olivier de puerh.fr) 5g.

et en bonus, des sheng :

- sheng tuo 10 (1993, M3T) 4g.
- sheng vrac 23 (1997, M3T) 4g.

Encore un grand merci au généreux donateur qui va ainsi participer à l'éducation de mon palais, et à bientôt pour un premier compte-rendu (je suis en train de boire le vrac 22, je dois dire que c'est bien parti...).

14 juin 2010

Pu erh cru (Yiwu, 2003)

Je prépare aujourd'hui un autre de mes "nouveaux thés", le pu erh cru 'sauvage' de 2003, région de Yiwu (Yunnan).



Cet échantillon de 50g, en deux ou trois blocs, est issu d'une galette qui devait être très compacte. Les blocs de thé sont vraiment denses et il est assez difficile d'en prélever un petit morceau sans tout casser (je n'ai pas non plus encore beaucoup d'expérience en morcelage de pu erh).



Le thé dégage une odeur assez douce pour un "jeune" pu erh. Douce mais complexe, réellement très agréable. Les feuilles étonnamment sont assez foncées, comparées aux autres jeunes pu erh crus que j'ai pu avoir entre les mains.



Après le rinçage de rigueur, première infusion. Ça bataille dans la théière, le bloc de thé doit être en train de se débattre dans l'eau chaude : une goutte d'eau grossit à l'extrémité du bec de la théière, puis celle-ci ravale entièrement la goutte d'eau avant de la repousser à nouveau, et ainsi de suite. La théière change trois fois d'avis en ce qui concerne cette goutte d'eau, puis je mets fin à l'infusion lors la goutte semble définitivement avalée par la terre cuite.

La liqueur est très parfumée, d'un jaune éclatant, mais elle se révèle peu dense et plutôt courte en bouche. Le bloc de thé est encore assez compact dans la théière, il n'a certainement pas exprimé tous ses arômes.

Au deuxième tour, la liqueur a vraiment changé de couleur et prend du coup une consistance plus pêchue. Une légère amertume fait son apparition, mais ce n'est pas déplaisant. Cela rehausse les notes presque fruitées que je distingue un peu confusément dans le bouquet aromatique assez fourni de ce pu erh, qui tire quand même sur le vert/boisé/fumé.
Le tout est vraiment assez doux, apaisant, et toujours frais en bouche. Cette fois ci, l'arrière gout est long et puissant.
Je pense quand même avoir un peu forcé sur cette deuxième infusion...



Du coup la troisième est plus courte, une vingtaine de secondes. J'ai perdu un peu de l'amertume de l'infusion précédente, mais les arômes sont toujours aussi puissants. Une légère acidité est en concurrence avec le côté très doux de ce pu erh. C'est frais, riche, agréable en bouche et dans la gorge, le nez est également très flatté par la rétro-olfaction. Bref, ça se boit tout seul, c'est un très très bon pu erh.


La théière, alors qu'elle était vide, m'a encore fait un coup bizarre : une sorte de "bulle" juste au niveau du bec. Un peu comme une bulle de savon, mais avec du pu erh. Les reflets irisés pourraient être très poétiques, mais là, ils me font penser (je ne sais pas pourquoi d'ailleurs) à du gasoil flottant à la surface de l'eau dans un port de pêche.


Stéphane estime sans doute à juste titre que ce thé va se bonifier avec les années, mais en ce qui me concerne, les 50g que j'ai ne survivront pas aussi longtemps. De toute façon, dans un sachet hermétique, ce pu erh ne pourra pas vieillir correctement. Je vais donc être obligé de le boire assez rapidement... quelle vie...

Ce thé est quand même relativement proche de ma galette de Yong De 2006. Il est clairement plus doux, plus sage, ça part moins dans tous les sens, et il a aussi ce petit côté acide. (fruits cuits ? je ne suis pas certain d'avoir retrouvé les diverses prunes évoquées dans les commentaires au sujet de ce thé sur le site de Stéphane, mais ça s'en rapproche tout de même pas mal...)
Hormis ces différences, la base reste commune avec ma galette de Yong De, c'est celle d'un très bon pu erh sheng, généreux, vif et délivrant une profusion d'arômes qui restent en bouche longtemps après la dégustation : du vert, du boisé, une touche de fumé et beaucoup d'autres choses que mon petit palais est bien incapable d'identifier.

Après une pause de quelques heures suite à la 4ème infusion, j'ai repris du service pour en faire 5 ou 6 supplémentaires en allongeant petit à petit les temps d'infusion. La petite touche acide a disparu progressivement mais le thé a gardé tout son peps et sa fraîcheur, tout en restant à la fois bien charpenté (je sais pas si ça se dit pour un thé) et assez doux.

Dans la théière, je n'ai retrouvé au final que très peu de feuilles entières, peut-être un peu à cause de mon "émiettage" peu académique ; c'est dommage : j'aime bien voir de belles feuilles à la sortie de mes théières / zhongs.



Bon, en guise de conclusion, c'est un pu erh délicieux à boire maintenant, et qui sera certainement fantastique dans quelques années. Si je gagne au loto, j'en prends 1 kilo (mais bon, je joue pas alors je risque pas de gagner...)

4 juin 2010

Gao Shan Hung Shui

Ce Hung Shui de Shan Lin Shi du printemps 2010 est sensé me "réconcilier" avec les wulongs torréfiés.

Je n'ai jamais vraiment accroché avec les wulongs aux notes torréfiées omniprésentes qui dissimulent tout autre arôme. J'espère que celui-ci, en provenance de Taïwan via Stéphane, va me faire changer d'avis.



Infos glanées sur le site Teamasters, ce Hung Shui wulong de haute montagne de Shan Lin Shi (1550 m) est issu du cultivar Luanze Oolong, et a été cueilli à la main le 20 avril 2010. Stéphane considère qu'il a une torréfaction "optimale" : ni trop, ni trop peu.



Les feuilles, qui méritent tout à fait leur appellation "bleu-vert", exhalent des notes très fraiches et végétales, des notes de thé vert. La torréfaction est également bien présente. Cependant, dans le zhong préalablement chauffé, la torréfaction prend très largement le dessus.

Infusons.



Le thé s'avère très moelleux, agréable en bouche, mais j'ai toujours et encore cette impression que les arômes de torréfaction sont trop importants. Omniprésents, ils cachent la fraîcheur du thé que j'entraperçois avec peine.



Certes, la torréfaction de ce Hung Shui est plus délicate que celle des thés que j'ai pu tester auparavant, mais pour moi (ou pour mon palais), elle est trop poussée. Je ne parviens pas à réellement apprécier cette note, définitivement trop présente.

Je vois trois explications à ce nouvel "échec" dans les thés torréfiés :
- je n'aime pas les thés torréfiés,
- je ne suis pas capable d'en discerner les qualités et subtilités,
- je les prépare très mal et mes infusions ne font ressortir que la torréfaction.

Dans les deux premiers cas, ce n'est pas grave : il y a tellement d'autres types de thé qui me plaisent que faire l'impasse sur les torréfiés ne m'empêchera pas de dormir.

Dans le troisième cas, j'attendrai de boire un bon torréfié préparé par un expert pour avoir une révélation et changer mon fusil d'épaule !



3 juin 2010

Récurage de terre cuite ?




Cette théière est celle que j'utilise le plus : elle est réservée aux pu erh sheng.
Malgré son jeune âge et tout le soin que j'en prends pendant et après utilisation, des traces commencent à être tenace. Tâches de thé, dépôt de calcaire, je ne sais pas trop comment les faire partir et je ne voudrais pas commettre l'irréparable en testant un produit inadapté.

J'avais vu sur un blog un article qui traitait de ce sujet, mais je suis incapable de remettre la main dessus.

J'ai aussi entendu parler d'un tissu microfibre, qu'en est-il exactement ?

Des tuyaux ?

1 juin 2010

Pu erh cru de la région de Menghai, 1990

C'est avec une certaine fébrilité que je m'apprête à goûter ce carré de puerh cru "Fang Cha" de 1990 ; ça va être - et de loin - le plus vieux sheng que j'aie jamais bu : un thé pressé il y a 20 ans !

Sans emballage particulier, il est juste glissé dans une enveloppe. Déballons.



Le carré est assez épais, plus épais qu'une galette. Le thé est très peu compressé et il est très facile d'en extraire quelques feuilles.



On voit des feuilles "à plat" presque entières à la surface du carré, qu'on peut détacher très facilement. A côté de ça, il y a des feuilles beaucoup plus petites, qui elles sont travaillées (flétries et/ou roulées)... c'est peut-être un mélange de différents grades.

Le carré dégage une odeur de vieux bois, mais un vieux bois sec. Une vieille branche, des feuilles mortes bien sèches ou un bout de bois qui aurait passé des années dans un endroit à l'abandon, mais exempt de toute moisissure ou de toute humidité.

Le bloc de feuilles que je vais infuser :

















Dans la théière chaude, l'odeur des feuilles me fait penser à un vieux grenier jamais aéré, ou à une cave bien sèche. Contrairement aux shu que j'ai goûtés jusqu'à présent, et même si on est bel et bien dans le même registre au niveau des odeurs, il y a cette nette différence : c'est très sec.





Je rince le thé une seule fois, et à cette occasion ma théière me gratifie d'une splendide bulle, très éphémère, mais c'est la première fois que j'observe ce phénomène par moi-même, que j'avais déjà vu en photos sur d'autres blogs. Un bon présage ?
 
Le thé, une fois infusé, offre une très belle liqueur, absolument pas troublée par les 20 années passées à attendre sagement qu'on veuille bien s'occuper un peu de lui.



Au niveau du goût et des arômes développés, on est clairement dans les registres du shu, mais avec tout de même une différence de taille : j'ai une fraicheur en bouche très déconcertante !

Ca me fait vraiment penser à un pu erh cuit mais avec des arômes plus vifs, plus de relief. Et surtout, ce serait un shu qui serait resté "frais". Cependant, ces notes sont moins puissantes et moins persistantes que dans un pu erh cuit.

Une infusion plus poussée accentue encore cette impression : des arômes boisés et d'humus, de terre humide, (bref, typés shu), plus puissants que lors de la première infusion. Le tout est cependant plus vif, et la fraicheur est toujours là, encore davantage qu'à la première infusion. Ce n'est pas une fraîcheur "verte" comme j'ai pu en trouver dans des thés plus jeunes, c'est juste une sensation vivifiante, résolument absente dans les pu erh cuits. Cette différence notable avec les shu provient peut-être du fait que ce thé n'a pas subi de fermentation artificielle, qui aurait "tué" l'énergie du thé.

Absolument aucune amertume ni astreigence, un petit côté presque sucré, des bois très riches et un fond qui reste frais, définitivement ce thé est excellent.

C'est peut-être ça que je recherchais jusqu'à dans les pu erh shu : j'avais toujours l'impression qu'il y manquait quelque chose. J'en appréciais les notes de bois vieilli, mais le thé semblait "éteint".
Je viens de trouver le chaînon manquant : les vieux pu erh sheng !


Bon, ce n'est pas non plus la fougue des jeunes pu erh crus, mais je retrouve quand même ici une bonne persistance de cette fraîcheur, cette vitalité que j'apprécie dans les sheng.
Cela donne un vrai relief à ce thé qui développe à côté des arômes très typiques des pu erh cuits.

Très belle découverte !

J'ai fait une petite dizaine d'infusions, j'ai même eu droit à une deuxième bulle en cours de dégustation.
Passée la 5 ou 6ème infusion, il a fallu vraiment allonger les temps, et réchauffer plusieurs fois la théière pour conserver une certaine qualité de liqueur.
La prochaine fois, je finirai par une infusion de plusieurs heures, histoire de voir ce que ça peut donner.