22 oct. 2012

1997 Sheng Puerh, HK


Un puerh brut de 1997, rapporté de Hong Kong par Olivier. De bien belles petites feuilles foncées, fermes sans être raide ni cassantes, de différentes tailles et surtout qui dégagent une bonne odeur de vieux puerh. C'est vif et camphré (le baume du tigre, vous voyez ?), loin des registres évoquant les moisissures ou les champignons.


Double rinçage express, et premières infusions très courtes qui produisent une liqueur à la hauteur des feuilles sèches : c'est ciselé, net en bouche, bien présent car vif et énergique. Aucune sensation de "poudré" ou de "poussiéreux" sur la langue, les arômes sont plaisants, le rendu est rond et long, ça se boit tout seul.


Au fil des nombreuses infusions, ce puerh perd un peu de son mordant pour s'engager vers quelque chose de plus moelleux et de sucré, tout en conservant ses parfums "nostalgifiants". Les épices du début se fondent dans un ensemble beaucoup plus sage, sans être trop monotone non plus.


Les premières infusions réveillent le palais, délivrent une belle énergie, et les suivantes envahissent le corps d'une reposante quiétude, toujours tout en finesse.


Hong Kong ou pas Hong Kong, stockage humide ou pas, j'avoue que je ne suis pas assez spécialiste pour juger du stockage, tout ce que je sais c'est que j'ai pris plaisir à déguster ce puerh brut de 1997 ; je dois dire que ça faisait bien longtemps que je n'avais pas bu un aussi vieux thé !

20 oct. 2012

Mr Feng's maocha

Vous avez peut-être oublié le maocha de Shuangjiang, un thé 2010 de Mr. Feng ? Pas moi. C'est sans conteste un des meilleurs maocha (à mon goût) qu'il m'ait été donné de boire. Il ne m'en reste vraiment pas beaucoup, alors je le fais durer...


Par contre, j'ai une pleine boîte de la version 2012 de ce superbe puerh. Il date du printemps dernier, je ne l'ai pas encore goûté, mais je suis sur le point.
Les feuilles sont tout aussi belles que celles de son illustre prédécesseur, et ont la même signature olfactive : du fruit, du fruit, du fruit, mais aussi du végétal, du bois, une bonne base de jeune puerh, et aussi cette odeur presque musquée/humaine extrêmement évocatrice, absolument indescriptible, que j'aime ordinairement retrouver au fond des tasses vides, mais qui là me saute au nez directement depuis les feuilles sèches... ça promet.


Je remplis généreusement (mais sans non plus tomber dans l'extrême) une théière, et c'est parti : 2 rinçages express, puis infusions flash.


Je me retrouve - pour mon plus grand plaisir - en terrain connu dès la première liqueur. C'est pur, c'est frais, c'est vif, c'est moelleux, c'est un peu tout en même temps, c'est même presque trop. Je me perds avec délices dans cette liqueur ainsi que dans les suivantes et le temps file sans que je ne m'en aperçoive.


L'amertume est superbe et donne une longueur infinie à ces liqueurs, les parfums sont tout à fait à mon goût même si certains y trouveront peut-être un peu trop de fruit, mais j'ai l'impression qu'il y en a quand même moins que dans la version 2010. Ici c'est encore très vert, réellement jeune et fougueux. Pour ne pas en faire des tonnes, c'est une vraie tuerie :)


Je ne vais pas m'éterniser, ce puerh est pour moi un modèle du genre, maocha ou pas. Rien à voir, mais alors rien du tout à voir avec l'idée que l'on peut se faire du puerh registre cave humide, moisissures et champignons. Ici c'est compote de pêche, Sancerre, bois de Santal et cuir chevelu de bébé ! (ces comparaisons ne sont pas absolument exactes, c'est un ressenti tout personnel :)


Voilà, après la traditionnelle photo plic-ploc, un petit aperçu de ces fabuleuses feuilles, qui vont vite réintégrer la chouette théière rouillée by Petr Novak pour me donner encore toute une série de belles tasses de puerh. J'y retourne, à bientôt !

17 oct. 2012

Sencha de Yame


Fukamushi sencha de Yame (préfecture de Fukuoka), cultivar Yabukita. Ce thé a été récolté le 24 avril 2012, et c'est le premier des sachets en provenance de thés-du-japon que j'ai le plaisir d'ouvrir.

Je dois dire qu'après une incursion chez O-Cha, plutôt très décevante, et une autre avec les thés de Yoshiaki Hiruma, beaucoup plus enthousiasmante, réussie et originale mais parfois déroutante, je suis vraiment ravi de me retrouver avec tous ces thés sélectionnés par Florent. Je n'ai jamais été déçu par un seul de ses thés, et d'après ma maigre expérience de buveur de thés japonais, il est bien difficile de trouver un aussi bon rapport qualité-prix.

Espérons que les américains (entre autres) qui, semble-t-il, commencent à s'intéresser de près à la sélection de notre Nihoncha Instructor national, ne viennent pas faire une razzia dans ses stocks ! Cela dit je ne peux que me réjouir de constater que le travail de Florent est reconnu à sa juste valeur.


Je passe rapidement sur les feuilles, d'un beau vert lustré, et qui dégagent une bonne odeur de douce torréfaction. Infusion "standard" pour ce Yame : environ 80ml d'eau à 70°C, 4 grammes de thé et 1 minute d'infusion.


La première liqueur est superbe, et le moins que l'on puisse dire c'est que ce sencha est aussi bon que beau ! Ce Yame fait partie de ces thés dont on a la certitude instantanée, dès la première gorgée, qu'il va nous plaire dans son intégralité. La fine amertume est là, juste à sa place, les parfums répondent bien présents, dès la première infusion, la présence en bouche est évidente, la longueur satisfaisante, les sensations sont fraîches, rondes, grillées et végétales, bref, c'est très bon.


La deuxième infusion (plus court, plus chaud) est du même niveau, je suis ravi par la simplicité et l'efficacité de ce sencha, très équilibré, relativement doux mais avec suffisamment de mordant pour être doublement intéressant.


Le trio "notes grillées" / douceur sucrée / belle amertume, posé sur la base très végétale de ce sencha, est vraiment très réussi.


La deuxième liqueur est bien claire pour un fukamushi sencha, je dirai que c'est un peu à la frontière des étuvages standard et poussé. D'ailleurs sur le site, Florent parle bien de "chûmuchi sencha, thé à l’étuvage moyen". C'est vraiment visible dans la tasse, je suis conquis par cet entre-deux.


Ce Yame supporte très aisément trois ou quatre infusions avant de progressivement rendre l'âme. C'est un sencha simple et robuste, remarquablement bien fait et d'une efficacité saisissante. Je vais tester différents paramètres mais j'ai bien l'impression que quelle que soit la méthode d'infusion il saura tirer son épingle du jeu.


Vous aurez compris que je suis très content de ce premier sencha de thés-du-japon, et que c'est de très bonne augure pour la suite. L'hiver s'annonce bien !

13 oct. 2012

Okorinbou Hojicha


Un Bancha Hojicha 2012 de Yoshiaki Hiruma, qui répond au doux nom d'Okorinbou (promis, c'est le dernier thé de Hiruma-San qu'il me reste en stock, ensuite je passerai aux sencha 2012 de thes-du-japon).

Un thé vert torréfié donc (très torréfié même), fabriqué à base de tiges et de grandes feuilles inutilisables pour la production des sencha plus raffinés, qui dégage une forte odeur de grillé mais pas que :  céréales, café, pain grillé, mais aussi une douceur qui oscille entre le sucre de canne et la vanille.


Le producteur préconise une sorte d'infusion gongfu-style : 5g de thé, 100ml d'eau à 100°C et 10" d'infusion. Ça me plaît bien : eau bouillante, infusions très courtes, pas prise de tête pour un sou ^^

Dans la théière chaude, la puissance des notes torréfiées est comme démultipliée, je ne m'y attarde pas trop et j'y ajoute donc 100ml d'eau bouillante (ou presque).
10" plus tard, j'obtiens deux belles petites tasses d'une liqueur relativement sombre, d'une couleur rouille qui change de la palette des verts auxquelles cette théière est davantage habituée. La liqueur est tout de même brillante, pas trouble du tout, et appelle à la dégustation par les effluves à la fois doux et incisifs qu'elle dégage.


En bouche, je suis vraiment très agréablement surpris : c'est évidemment très puissant côté torréfaction, mais il y a d'autres choses à côté (du miel, de la résine, des céréales, du malt) qui peuvent évoquer certains thés rouges ou quelques wulong torréfiés. Mais surtout, c'est vraiment très agréable en bouche car très rond, doux et presque un peu sirupeux. C'est un thé réconfortant, chaleureux, simple mais très bien fait, j'avoue être conquis.


Je sens que ce Bancha Hojicha "Okorinbou" va m'accompagner de manière fort agréable tout au long de l'hiver : je n'en boirai pas tous les jours, mais il sera parfait pour agrémenter une soirée un peu fraîche, voire même pour accompagner un dîner. Il ne me manquera plus que la cheminée...

10 oct. 2012

Syan syan


Sencha microfermenté de Yoshiaki Hiruma, le Syan syan "Hanayaka" (2012).


Les fines aiguilles qui composent ce thé sont magnifiques, et dégagent un parfum assez délicat de sencha très fleuri, au hi-ire très doux et minimaliste.

Le producteur préconise un bon dosage (5g pour 90ml), et des infusions rapides (20" puis 10") dans une eau  aux alentours des classiques 70°C. C'est parti.

La première liqueur, d'un jaune vif et éclatant, est légèrement troublée. En bouche, c'est du sencha aux accents fleuris, d'une douceur et d'une onctuosité digne d'un très bon wulong vert et frais. Ça se boit tout seul.


La deuxième liqueur - malgré la brièveté de l'infusion - est beaucoup plus trouble. Une fine amertume pointe le bout de son nez, les sensations en bouche sont plus intéressantes, moins lisses que pour la première liqueur. Ça fait un peu moins "premier de la classe", moins "gentil baozhong". Je retrouve la couleur douteuse et à priori peu engageante du Seikakou, du même producteur. Il semblerait que la micro-fermentation soit à l'origine de cet aspect kaki-boueux.


La troisième infusion donne un résultat sensiblement identique à la précédente, avec cependant un peu moins de présence en bouche. La prochaine fois, je ferai cette troisième infusion plus longue et plus chaude.


Ci-dessous, vous pouvez apercevoir distinctement que les bords des feuilles portent la trace de cette micro-fermentation (si j'ai tout faux, merci de me détromper SVP).
Au final, une belle réussite encore que ce sencha micro-fermenté. Cependant, tout comme le Seikakou, je n'en boirai pas des litres. D'où l'intérêt de ce petit sachet de 40g. 

9 oct. 2012

Ye Sheng Cha, maocha de Dehong


Un maocha de Dehong, Yunnan, du printemps 2012, reçu d'Olivier.
Les feuilles sont relativement singulières (pour moi en tout cas), aussi bien au niveau de leur forme, de la cueillette et de la couleur, qu'au niveau des parfums.


Toutes les feuilles ne sont pas "torsadées" ou flétries comme j'ai davantage l'habitude de les retrouver sous forme de maocha : il y a également quelques grandes feuilles comme agglomérées, pliées ou je ne sais quoi. 
Les feuilles sont vraiment foncées, presque noires pour certaines (on pourrait croire à du thé violet), tandis que les tiges sont beaucoup plus claires, voire même d'un doré éclatant pour certaines.

Les parfums font immédiatement penser à un puerh issu de théiers sauvages : j'y retrouve cette espèce de fumée/torréfaction (je n'ai toujours pas réussi à mettre les bons mots sur cette sensation), ainsi qu'un côté agrumes poussé à l'extrême du côté du fruité et du sucré. Je ne suis vraiment pas certain d'apprécier...


Dans ma coupe d'Eric Soulé, la liqueur est sublime, mais difficile de se faire une idée de la couleur. Je ressors donc pour quelques instants une petite tasse blanche...


Bon, sans réelle surprise, c'est du théier sauvage, et même très sauvage. Les amateurs de ces parfums très typiques et signés devraient adorer : trèèèèèès belle persistance en bouche des arômes, magnifique complexité dans l'agrume fumé et qualité de liqueur irréprochable. C'est pur, limpide, équilibré tout en étant très marqué "sauvage".

Malheureusement, pour ma part, je ne peux que reconnaître que c'est sans doute un des plus éclatants puerh sauvages que j'ai eu l'occasion de goûter, mais je me dois par ailleurs de reconnaître que je n'aime toujours pas ça. 

7 oct. 2012

Fukumidori


Fukumidori 2012, un fukamushi sencha de Yoshiaki Hiruma.
J'arrive à la fin du paquet et je me décide enfin à publier quelque chose, même minimaliste, à propos de ce thé. Le problème c'est que je n'ai toujours pas réussi à me faire un avis.
Mais je vais le donner quand même ^^


Sur une bonne quinzaine de dégustations, je crois bien que je ne suis pas parvenu 2 fois à un résultat qui me semblait suffisamment proche pour me donner l'impression d'avoir cerné ce thé.

Simple et robuste le lundi, il m'apparaissait tout en densité aromatique et en longueur le mardi. J'ai varié les grammages, températures et durées d'infusion, je suis passé d'un extrême à l'autre (ou presque) pour finalement revenir à des paramètres bateaux qui sont ceux qui m'ont le plus convaincu.


La grande particularité de ce Fukumidori est selon moi la vigueur de son amertume. Pour obtenir quelque chose de vraiment intéressant en bouche (un bouquet végétal, iodé, crémeux, fleuri et torréfié), il faut utiliser de l'eau assez chaude (en tout cas bien au-dessus des 60°C). Et du coup, l'amertume "Hiruma", très fine, aiguisée, vibrante, prend toute sa mesure.


J'aime beaucoup l'amertume dans les sencha, et il faut reconnaître que celle-ci est très réussie. Mais l'espace qu'elle prend dans cette tasse de Fukumidori ne laisse peut-être pas suffisamment de place pour le reste, à moins d'infuser plus froid, mais en sacrifiant la moitié des arômes.

6 oct. 2012

Tsukikage Matcha

Tout premier matcha que je prépare moi-même,
le Tsukikage Matcha d'automne de chez Ippodo.
Le chasen et le chashaku viennent également de chez Ippodo. 
Quant au bol, il est signé Eric Soulé.


Je le répète, c'est mon tout premier matcha. Je suis à mille lieues des gestes parfaitement maîtrisés, codifiés et pleins de sens du Chanoyu. Ai-je correctement préchauffé le bol ? Mon eau n'est-elle pas trop chaude ? Ma cuillère de poudre est-elle trop généreuse ? Pas assez ? Bof, on verra bien.


Quand on le voit faire, ça a l'air extrêmement simple - voire enfantin - de faire mousser de la poudre de thé avec de l'eau chaude. Il n'en est absolument rien !
Enfin, j'ai quand même laborieusement fini par produire une petite épaisseur de mousse, mais je suis loin du compte. Elle n'était ni assez dense ni assez volumineuse. 


Ce bol de matcha était quand même très bon : doux, parfumé, crèmeux, très "vert" aussi ^^
N'ayant peu ou pas de référence et d'expérience en la matière, il m'est difficile de décrire et d'évaluer ce matcha, mais je suis tout de même ravi !


Ravi également par ce bol qui était vraiment prédestiné à accueillir du matcha : les coulures vertes des cendres vitrifiées (arrête moi Eric si je dis n'importe quoi) se mêlent aux dernières gouttes de matcha, c'est superbe.

4 oct. 2012

Matcha ready !


Y'a plus qu'à !

Mais le soir... 
J'ai peur que le matcha ne soit pas vraiment 
propice à l'endormissement.
Des retours d'expérience à ce sujet ?