24 mars 2013

Le thé du dimanche


Le thé du dimanche : un bon puerh adapté à la météo (grisaille et brouillard...), j'ai choisi un puerh Sheng de 1996, sourcé à Hong Kong par Olivier Schneider.
Dimanche en famille, la plus jeune est mise à contribution. Elle s'est fait un plaisir d'ouvrir cette magnifique petite jarre de David Louveau.


Très belle couleur pour ce thé qui a presque la vingtaine, le stockage n'a pas dû être exagérément humide, mais suffisamment pour colorer si efficacement les feuilles de ce puerh.

En tout cas au nez c'est très sec, frais, et très propre.


Mode pas prise de tête... c'est dimanche.
De l'eau chaude,
une théière, une tasse,
du bon thé, lazy gong fu. 


Je crois que je n'avais pas encore goûté ce "HK96" dont Olivier m'avait fait parvenir quelques échantillons, c'est un tort... Si ça se trouve, il n'en a plus...


Je vous laisse, c'est l'heure de Drucker ^^

23 mars 2013

Sencha de Honyama / Yokosawa

Futsumushi sencha des montagnes de Hon.yama, 
au nord de la préfecture de Shizuoka.


La description qu'en a fait Florent sur le site de la boutique Thés du Japon est alléchante (encore une fois je m'excuse pour ce copier-coller, mais c'est tellement mieux que de reformuler bêtement ce qui a déjà été bien écrit par un spécialiste...) :

A Yokosawa, dans la zone de Tamakawa des montagnes de Hon.yama au nord de Shizuoka, Tsukiji Katsumi, dont la réputation n'est plus à faire, fabrique son thé dans la plus pure des traditions. Les feuilles sont étuvées au minimum, juste de quoi stopper l'oxydation, puis malaxées très soigneusement pour en restituer le plus fidèlement possible le goût et les senteurs originels, l'essence même des feuilles qui poussent simplement sur les théiers de Yokosawa.


Effectivement, les fines aiguilles superbement travaillées sont impressionnantes, très préservées, on dirait presque du temomicha (thé vert japonais roulé à la main). Dans mon kyusu préchauffé, j'ai eu droit à une belle explosion de fraîcheur végétale torréfiée, un effluve bien prometteur.


Première infusion (paramètres tout à fait classiques : 4 ou 5g, 70 ou 80ml, 1 grosse minute et 70°C) : j'obtiens une liqueur limpide, gorgée de fraîcheur vivifiante, d'une consistance très agréable à la fois huileuse et veloutée. La fine astringence ajoute du relief à l'ensemble, le rendu en bouche est tout bonnement parfait, spectaculaire sans être ostentatoire ni trop démonstratif, je suis fan.


Deuxième infusion, très courte et à l'eau un peu plus chaude...


Toujours aussi parfait, belle longueur en bouche, superbe texture, 
je ne vais pas enchaîner les superlatifs, c'est très bon quoi.


Troisième...


... puis quatrième et dernière infusion.


Difficile, même en cherchant bien, de trouver un défaut dans ce sencha. 
Frais, pur, vif, végétal, précis, doux, un modèle du genre. 


Bon, encore un superbe sencha proposé par Florent, merci à lui.
Du coup, encore un billet avec assez peu de matière, 
mais avec un thé de cette classe il n'y a finalement pas grand chose à dire.


Allez, je meuble encore un peu avec une dernière photo de ma tasse de David Louveau dont les superbes coulures sont magnifiquement mises en valeur par ce splendide sencha translucide !

20 mars 2013

Seiun Matcha


Seiun Matcha from Ippodo.


Dernière boîte de Matcha de mon stock,
il va falloir songer à un réapprovisionnement d'autant plus que
depuis que j'ai tout le nécessaire à Matcha au bureau,
je commence toutes mes journées par un bol de mousse verte.


Faire un premier mélange avec un tout petit peu d'eau froide est
vraiment efficace, je n'ai plus jamais de grumeaux.




Ravi par ce Seiun Matcha, je le trouve
plus doux encore que le précédent,
feu Wakamatsu-no-mukashi.

Je le dose un peu plus généreusement,
et il est pourtant d'une douceur infinie.

Doux, parfumé, réconfortant,
vivifiant, long en bouche, j'adore.


12 mars 2013

Sencha biologique de Shimizu

Encore un futsumushi sencha (étuvage standard) de Thés-du-Japon, cette fois-ci en provenance de la préfecture de Shizuoka. C'est un cru 2012, cultivar Yabukita, qui a la particularité d'être de culture biologique.


"A Ôhira, dans l’arrondissement de Shimizu de Shizuoka, Le jeune producteur Yamamoto Shingo produit à une altitude de 500m ce sencha biologique à l’étuvage standard. A l’aide d’engrais naturel bio qu'il fabrique lui-même, il produit des feuilles de thé qu'il s’efforce ensuite lors de la manufacture à ne pas écraser, ni même à rouler très finement."


Les feuilles, très parfumées (davantage axées sur la torréfaction "grillée" que sur les fruits que l'on retrouve souvent très concentrés dans les sachets de sencha), ont effectivement un aspect beaucoup moins travaillé que la plupart des sencha que j'ai eu l'occasion de croiser. Un petit côté roots qui n'est pas pour me déplaire, maintenant voyons un peu ce que ce sencha biologique donnera dans ma tasse !


La première infusion (paramètres "classiques" pour moi : 4-5g, 70-80ml, 75-80°C et 1 minute) donne une bien belle liqueur tirant sur un jaune doré et brillant (ça ne saute pas aux yeux dans une tasse verte, donc croyez-moi sur parole).


En bouche la présence est forte, ça "accroche" un peu car la liqueur n'est pas toute en rondeur et en douceur : c'est "charnu", un peu rustique quoi. Ce sencha prend bien la bouche et ce tout en longueur grâce également à une fine astringence qui laisse place d'une façon vraiment très raffinée à tout un cocktail de parfums complexes allant des notes de grillé aux fruits confits en passant par les fleurs fraîches et les fruits à coque. Cette juxtaposition d'une texture et d'un abord un peu bruts et de cette flopée de notes subtiles est à la fois déroutante et agréable.

       


La seconde infusion est dans la lignée de la précédente : on est tout d'abord envahi par une vague relativement corsée, à base d'astringence, de torréfaction, toute en aspérité et en puissance, puis celle-ci laisse place à une troublante douceur plein de surprises, avec des notes très diverses, subtiles et volatiles.


Il est pas beau, ce céladon ?


Une troisième puis une quatrième infusion, la dégustation se termine de façon très agréable, toujours dans ce style particulier, relativement éloigné des sencha habituellement proposés par la boutique. J'avoue que je suis vraiment accoutumé à davantage de douceur et de rondeur, mais ce Shimizu bio est tout de même une bonne surprise.


De bien belles feuilles, effectivement bien préservées par le faible étuvage et le soin apporté à la préservation de leur intégrité physique.

2 mars 2013

Nanban firing

J'ai eu la chance d'assister ce matin à la fin d'une cuisson Nanban chez David Louveau de La Guigneraye. Tellement chanceux que je suis arrivé un tout petit peu avant la dernière charge (alimentation du four Anagama) et la délicate opération finale qui consiste à injecter de l'eau dans le four. Un spectacle tout simplement incroyable qui marque la fin de cette cuisson qui aura duré 5 jours.




Courte pause thé avant de préparer le bois de la dernière charge...


...et le mélange à base de terre qui servira à "fermer" le four.



Le four est entièrement rempli de braise.
Elle recouvre intégralement les pièces.
Ça ronronne là-dedans :)


Dernière charge de bois par l'avant du four...



... et par les côtés (j'ignore le nom de ces ouvertures).





Maxence, venu de la région de Rennes pour assister à cette cuisson,
ne fait pas de la figuration !















La dernière charge de bois est terminée, David commence à "fermer" le four.





David ne va laisser qu'un tout petit espace sur la porte,
afin de passer le tuyau qui va servir à injecter l'eau.



Moment très délicat, intense concentration,
la tension est vraiment palpable,
le silence se fait autour du four.


Les flammes changent de couleur, elles contiennent des petits "étoiles". Le four est tellement chaud que les molécules d'eau "éclatent" (l'hydrogène et l'oxygène se séparent). C'est ce phénomène qui est à l'origine de l'effet "Nanban" sur les pièces. 



C'est terminé, David rebouche la porte.







La cuisson est terminée, on trinque !
Le four va mettre une bonne semaine à refroidir, David pourra alors défourner.

Encore merci pour le spectacle David (et pour l'ambiance chaleureuse :),
c'était vraiment inoubliable.
J'ai vraiment eu beaucoup de chance d'arriver juste au bon moment,
j'ai bien fait de mettre le réveil à 5h45 pour être de bonne heure à La Borne !


Et surtout si j'ai écrit des bêtises, n'hésite pas à me corriger !