11 déc. 2012

Da Hong Yin


Un nouveau puerh de la série des Lan Ting Chun 2012, cette fois c'est un puerh fermenté. Il s'agit de la galette Da Hong Yin, qu'Olivier a présenté dans l'article qu'il avait consacré à ce producteur et qu'il a récemment mis à jour.


C'est une belle galette aux parfums secs et épicés, visiblement composée d'assez grands morceaux de feuilles. La compression est raisonnable, la couleur des feuilles est chaleureuse, très loin du noir d'encre des shu cha de mauvaise qualité qui hantent encore mes pires cauchemars de thé. Les parfums qui s'échappent de la galette sont totalement exempts de cette odeur propre à la fermentation artificielle du puerh, relativement désagréable et reconnaissable entre mille. Pour une galette tout juste pressée, cela dénote la haute maîtrise de ce procédé par le producteur et le soin apporté à la fabrication.


Les premières infusions sont très denses, il y a beaucoup de matière en bouche et on peut facilement obtenir des liqueurs extrêmement foncées, presque d'un noir absolument complet. Beaucoup de matière donc, mais aucune aspérité ou sensation poussiéreuse ni poudreuse. C'est rond, rond, rond, et épais.


Au bout de quelques infusions, on commence à y voir un peu plus clair au sens propre comme au figuré. Ce thé est très doux, enveloppant et réconfortant. Il laisse une traînée chaleureuse tout au long de l'œsophage, et développe une bonne énergie, c'est vraiment très plaisant.


Au fil des infusions, la structure du thé continue à se clarifier sans perdre trop de sa superbe présence initiale, et on apprécie les notes céréalières, boisées et maltées qui s'imposent avec davantage d'évidence.
Un registre assez classique pour un shu, moins "novateur" que le Shu Ya ou le  Shue Yu Cha Xiang du même producteur par exemple, mais qui au détour d'un couvercle de gaiwan ou d'une incursion olfactive dans l'antre de la théière, laisse échapper des notes de boulangerie ou des touches camphrées/épicées du plus bel effet.


Encore une très belle réussite de ce producteur du Lincang : un puerh fermenté de belle facture, à la fois puissant, ample et bien structuré. Un concentré de rondeur boisée, finement aiguisé par une belle énergie épicée. Encore une fois, pour une vingtaine d'euros... que demande le peuple ?

1 commentaire:

Unknown a dit…

C'est très impressionnant ce noir d'encre.
J'ai parfois l'impression que les puerh fermentés pourraient presque constituer une famille de thés à part. Mais je ne connais pas assez bien cette catégorie de thé pour développer cette impression.