14 sept. 2011

Kama-iri cha de Ureshino


Ouverture du cinquième sachet de la sélection 2010 de Florent (boutique Thés du Japon) : un Kama-iri cha de Ureshino (ville du département de Saga, sur l'île de Kyûshû), cultivar Yabukita.


Le nom exact est Kama-iri-sei Tamaryoku-cha, abrégé en Kama-iri cha. Tout ça pour dire que le Kama-iri cha est une sorte de Tamaryoku-cha, mais pour une explication plus complète, je ne peux pas mieux faire que de copier-coller la description de ce thé trouvée sur le site de la boutique (j'espère que Florent me pardonnera cet emprunt) :

Le département de Saga est particulièrement connu pour son tamaryoku-cha. Il existe deux types de tamaryoku-cha. Le plus courant est celui dont l'oxydation est stoppée à l'étuvée (méthode japonaise), mais celui dont l'oxydation est stoppée à la poêle (méthode chinoise) est aujourd'hui très rare. Et les produits de qualité le sont encore plus.
Ce thé est l'un de ces très rares kama-iri cha. Leur principale qualité est un parfum particulier appelé kama-ka. Ce parfum évoque le marron grillé, puis des nuances de pinède se font plus présentes au fil des infusions. Ce parfum est envoutant, très présent, et complètement différent de ce qu'offrent les tamaryoku-cha à l'étuvée, les sencha, et autres gyokuro. La liqueur dorée de ce précieux thé est légère, affichant un bon équilibre entre douceur et astringence, très désaltérante. Il laisse néanmoins un subtil arrière goût doux typique des thés japonais, en particulier ceux de Kyûshû. A la différence des sencha et tamaryoku-cha à l'étuvée, ce thé vous fais profiter d'au moins 3 infusions. Ce thé surprend dans le meilleur des sens.
Les bons kama-iri cha sont de nos jours extrêmement rares, il s'agit d'un type de thé finalement méconnu, tombé malheureusement un peu dans l'oublie. Témoignage parfait de la diversité du thé japonais, le kama-iri cha mérite une réévaluation à la hausse. 


Du coup cette description, en plus d'être extrêmement instructive, m'a donné vraiment soif, il est plus que temps d'ouvrir ce sachet, beaucoup plus ventru et volumineux que ses prédécesseurs. La méthode chinoise de "kill-green" (à la poêle / wok), permettrait-elle de produire des feuilles plus volumineuses qu'une étuvation à la japonaise ? On dirait bien.


Les feuilles, d'un beau vert profond, n'ont effectivement pas la forme "aiguillesque" des sencha précédents. L'odeur est fraîche, végétale et riche en parfums, et il y a en effet comme un air de famille avec certains thés verts chinois (Bi Luo Chun...).


Je ne vais pas réinventer l'eau chaude, j'opte donc pour les paramètres proposés sur le site : 3 infusions avec 4g de thé (dans mon shiboridashi, car ma théière est restée au bureau où elle travaille chaque matin), 70ml d'eau (de plus en plus chaude : 85/90/95°C) et des temps assez classiques (1', 30", 1').

Concrètement, vu que tous mes gadgets sont restés au bureau, je vais tout faire au jugé en me basant sur des repères visuels, sauf pour les durées d'infusion : je vais utiliser un petit sablier d'une minute, très pratique.

L'infusion 1 est relativement claire et limpide, dotée d'une fine astringence très agréable. Je n'y retrouve pas le marron grillé ni la pinède, mais plutôt un petit goût de fruit sec (noix ?), confortablement installé sur un tapis de verdure très rond et délicat. La texture est souple, veloutée, c'est long et fin en bouche, miam.


L'infusion 2, encore plus translucide, n'a décidément rien à voir avec les eaux boueuses de feu mon fukamushi sencha de Kagoshima ! La liqueur est toujours aussi fine en bouche, avec pourtant une forte présente, c'est frais et ça se boit tout seul. Contrairement aux feuilles sèches, ce n'est pas aussi typé "thé vert chinois" que j'aurais pu le penser : c'est clairement un thé japonais.
Je dois bien avouer qu'à l'aveugle, je serais sans doute bien incapable de faire la différence entre ce Kama-iri cha et un sencha étuvage standard... Quoi qu'il en soit, c'est très bon, et ces 2 premières liqueurs m'ont vraiment frappé par leur pureté.




L'infusion 3 est moins parfumée mais super agréable, très fraîche et d'une pureté incomparable. Ça se boit vraiment bien, c'est très accessible, en tout cas pour moi  : plaisir immédiat, j'adore.



Conclusion : effectivement, les Kama-iri cha "méritent une réévaluation à la hausse", en tout cas cela ne fait aucun doute pour celui-ci. Une très belle découverte, le sachet de 100g ne va pas faire long feu...

4 commentaires:

Leaf a dit…

Hmmm... Kamairicha, j'adore ! En revanche, je suis surprise, celui que je connais a des arômes de fruits exotiques très mûrs, pas du tout de noix ou de fruits secs... Je me demande si c'est vraiment un Kamairicha ou si on a tenté de faire passer un autre thé sous ce nom. Mystère...
En tout cas, ta description donne envie ! ^^

Anonyme a dit…

Super service en tout cas !

Un thé qui donné envie, et tes photos !!

Florent Weugue a dit…

Bonjour,

Ravi de voir un kama-iri cha apprécié !
Ma "proposition" d'infusion sur le site est peut être un brin faiblarde. un peu plus de feuilles, et surtout, avec ce type de thé, de l'eau plus chaude ne fera pas de mal, quitte à réduire un tout petit peu le temps d'infusion. On voit parfois ici des vendeurs qui vendent du kama-iri en tant que "thé vert que l'on peut préparer à l'eau bouillante" comme accroche.... bon, faut pas exagérer non plus.

vacuithe a dit…

Merci de passer dans le coin Florent. Ce matin j'ai infusé ce kama-iri cha un peu plus dosé, un peu plus chaud, et dans une théière (terre rouge, Tozo). Eh bien le rendu n'était pas du tout, mais alors pas du tout comparable. J'ai obtenu quelque chose de beaucoup moins doux, et surtout une assez vive sensation d'assèchement de la bouche (pas vraiment de l'astringence, mais un peu dans l'idée).
Bien que plus rien ne m'étonne en matière de thé (je crois comprendre certaines chose, et en fait non), j'ai été relativement surpris... Je retenterai ça demain, histoire de voir si ça vient de la terre ou des autres paramètres.
En tout cas hier soir, ce thé vert s'est révélé vraiment sublime.
Vu la rapidité d'épuisement de mon stock de ta sélection 2010, il va falloir que je me réapprovisionne sous peu !!