1 août 2012

Master Luo's Long Jing #1

Premier des trois Long Jing de Maître Luo que nous propose Tim cette année encore via sa boutique londonienne, Postcardteas (sans compter les Long Jing parfumés, comme celui à la rose dont j'ai parlé récemment).


Ce Long Jing est le premier récolté et torréfié par Maître Luo, il date du 3 avril dernier.
J'ai vingt grammes de ce petit trésor entre mes mains (ou plutôt j'avais, malheureusement la photo date de quelques jours...). Les feuilles sont très belles, il y a peu de casse, la cueillette est très fine. L'odeur est peu puissante, une simple et douce odeur de torréfaction verte se fait sentir lorsque l'on approche le nez de ces petites feuilles caractéristiques.


Petite théière en porcelaine, un peu plus de 3g de feuilles, eau pas trop chaude mais pas tiède non plus (80/85°C). Une minute d'infusion, première liqueur.


Miracle de pureté et de translucidité, cette première liqueur ne laisse aucun doute possible : on est en présence d'un superbe Long Jing. D'ailleurs, je ne vais pas en faire des tonnes, c'est - comme l'année dernière - un Long Jing exceptionnellement fin et réussi.


Je ne vais pas m'attarder sur la description précise des parfums de ce thé parce que tout d'abord j'en suis bien incapable, et ensuite parce que c'est plutôt un goût classique de bon Long Jing : végétal, grillé, tantôt légume tantôt fruits à coques...


Ce qui - selon moi - fait l'excellence de ce Long Jing, c'est sa pureté incroyable, sa texture onctueuse comme jamais, sa rondeur, la puissance de sa rétro-olfaction, et surtout sa présence en bouche.
Le Long Jing n'est pas un thé extrêmement "parfumé" ou "goûtu". Buvez une tasse de Long Jing après avoir mangé un plat un peu relevé, ou après avoir bu un verre de vin, et vous aurez l'impression de boire de la flotte, ou peu s'en faut.


Mais préparé avec de la bonne eau, et apprécié avec un palais relativement frais, c'est une pure merveille. Les tout premiers thés verts 'nature' que j'ai goûtés m'avaient paru fades et sans intérêt. Je me demande si j'aurais eu la même réaction à l'époque si l'on m'avait fait goûter le type de Long Jing que j'ai la chance de boire aujourd'hui...


Je ne parle que très rarement de Qi lorsque je parle de thé ; je ne sais pas si c'est bien le terme approprié ici, et si on peut parler de Qi pour un thé vert (encore que, si j'ai bien compris on peut parler de Qi pour n'importe quoi en Chine : d'une personne, un lieu, un objet, un plat de nouilles...) mais quelle puissance en bouche incroyable pour des parfums si délicats ! Et si je parle de Qi ici et maintenant, moi qui n'y fais jamais allusion, c'est bien parce que ce pétillement frais sur la lange, cette vibration du palais, se répercute comme par magie et avec générosité dans tout le corps !


Allez, la photo qui a déjà été faite dix mille fois, mais bon... ^ ^


Sous sa palette gustative apparemment simple, ce Long Jing cache en fait une complexité aromatique dont je ne pourrais jamais entrapercevoir la fin. Au fil des dégustations et des infusions, on se surprend à trouver des parfums de confiseries (guimauve), de bois (genre crayon à papier), de fleurs... à moins que ce ne soit l'imagination qui prenne le relais.


Quoi qu'il en soit ce Long Jing offre une première infusion incroyable de par sa puissance, c'est une véritable griffe dans une patte de velours. Aucune astringence, amertume ou acidité, c'est la perfection faite thé vert.


Les deux ou trois infusions suivantes sont bien évidemment dans la lignée de cette première liqueur, mais avec un peu de force en moins. Ou alors c'est que le palais et les sens en général sont tellement imprégnés que le choc est moindre.


J'arrête ici, vous avez compris l'essentiel, pour moi c'est LE Long Jing. Finalement je préfère de loin n'acheter (au prix fort) que quelques petits grammes de thé vert chinois par an et assouvir ma soif de thé vert matinal avec les sencha plutôt que d'être déçu par les trois quarts (et encore) des verts chinois que j'achète...

Difficile à dire 1 an après, mais dans mon souvenir les Long Jing de Maître Luo ne m'avaient pas fait autant d'effet que celui-ci l'année dernière... GROS coup de cœur, je suis ravi :)


6 commentaires:

Anonyme a dit…

Une belle pépite, effectivement, ce Long Jing de Tim.
Je te souhaite de belles comparaisons avec les deux récoltes suivantes. Chacune exprime un caractère différent.
Je suis tout à fait d'accord avec toi sur le choix de feuilles de qualité. On passe de bien meilleurs moments de dégustation !

Unknown a dit…

Magnifique ! j'adore le Long Jing et ce billet lui rend vraiment hommage. Je ne suis pas sûre de pouvoir mettre autant de mots que toi sur une dégustation, question de palais je suppose ou alors un manque d'analyse ... Bois-tu aussi du thé sans penser (quand tu ne dois pas écrire de billet), je veux dire en faisant le vide, pour profiter de l'instant présent ? Pour moi c'est un le summum !
Amitiés
Tanta

Charlotte Billabongk a dit…

Tout simplement Magnifique. Les photos sont fabuleuses et rendent un bel hommage à ce thé qui semble excellent. Je trouve que la photo des nuages dans la tasse n'a absolument rien de banal.

Il y a toujours un peu de "casse" avec ce genre de thés, les feuilles restent tout de même fragiles, et les différentes manipulations, le transport, etc... les malmènent quelque peu, malgré les plus grandes précautions...

Je reviens sur le Qi. En Chine, il n'est pas considéré comme un mystère mystique, mais tout simplement comme une force vitale qui anime toute chose. Sans entrer dans les détails, la loi universelle du changement perpétuel fait que le Qi, puissant et subtil à la fois, prend différentes nuances, et soutient absolument tout (même un plat de nouilles!). C'est pourquoi la vision traditionnelle chinoise considère toujours la vie (en générale et sous toutes ses formes) l'univers, d'un point de vue énergétique. Bon j'ai peur que les mots soient un peu réducteurs, mais, avec de très bons thés, comme celui que tu dégustes ici, il est tout à fait possible de percevoir le Qi, en toute simplicité.

vacuithe a dit…

@Julien : je suis impatient de découvrir les 2 suivants sur ma liste, mais les comparaisons se feront de mémoire, malheureusement ce sachet de LJ du 3 avril est terminé :)

@Tanta Meno : oui oui ne t'inquiète pas, ça m'arrive souvent (et de + en +) de juste boire le thé, sans prendre de notes ni de photos.
La preuve, j'ai attendu les tout derniers grammes de ce LJ pour finaliser et publier mon billet. Avant cela, j'avais largement et égoïstement profité de cette petite merveille tout seul dans mon coin :)

@charlotte : merci pour les précisions sur le Qi vu de Chine. C'est bien ce que j'avais cru comprendre, le Qi est partout (mon exemple du plat de nouilles n'était pas ironique). Quand il m'apparaît aussi clairement dans une tasse de thé (c'est en tout cas l'impression que j'ai eu à chaque dégustation), je me sens un peu mystique quand même ^^

Unknown a dit…

Merci pour ta réponse, Sébastien. Peux-tu éclairer la novice que je suis quant aux signes :) et ^^
C'est du chinois pour moi !

vacuithe a dit…

Oui bien sûr, ce sont des émoticônes !
Une émoticone (ou smiley) est une "courte figuration symbolique d'une émotion, d'un état d'esprit, d'un ressenti, d'une ambiance ou d'une intensité, utilisée dans un discours écrit." (Wikipédia).

:) est un sourire style occidental, ^^ ou ^_^ sont également des sourires, mais plutôt japonisants.

Je te propose d'aller lire la page Wikipédia, c'est très bien expliqué !

à bientôt :)