Voici le "fameux" Bancha de PostcardTeas, qui avait été porté la première fois à ma connaissance par un billet de Francine (ici).
J'ai écrit "fameux" car les feuilles de ce thé sont à proprement parler extraordinaires... Je n'ai jamais vu ce type de feuilles nulle part ailleurs ! Elles sont immenses, (presque) entières, elle dégagent un très beau parfum de torréfaction qui - j'en suis certain - en cache d'autres, et on retrouve aussi de grosses tiges.
C'est pour le moins inhabituel.
Edo Bancha 2011 is a delicious dark roasted tea. Made by Mr Shiraki in the mountain village of Mandoroko from trees dating back to the early Edo period (1603-1867). This handsome tea shows why this little villages was once considered to produce some of the finest tea in Japan. Brew with water just off the boil and a teaspoon per cup.
"A dark roasted tea"... Roasted, OK, c'est évident. Il est impossible de passer à côté de cette odeur de grillé pourtant très fraîche. Mais dark ? Pourquoi dark ? Pour moi les "dark tea" sont une des appellations des thés fermentés, les puerh quoi. J'ai dû rater un épisode, mais j'aurais plutôt tendance à considérer que ce thé est un thé vert, vu que c'est un bancha... Ce que ne laisse aucun doute, c'est qu'il sort tout à fait de l'ordinaire !
N'ayant pas l'habitude de doser en teaspoon, j'ai généreusement rempli mon gaiwan de feuilles, et j'y ai versé de l'eau bouillie et légèrement refroidie.
La première infusion a duré 1 minute.
La première infusion a duré 1 minute.
Pour le coup, la couleur de la liqueur ne fait plus du tout penser à un thé vert ! Des effluves de torréfaction s'échappent sauvagement du zhong et embaument toute la pièce. C'est spectaculaire, vraiment très puissant.
Paradoxalement, c'est très doux en bouche, les notes de grillé cèdent une bonne partie de leur monopole à du bois, du sucre, des fruits cuits, de la sève... Astringence et amertume très légères. Impressionnante longueur en bouche, c'est extrêmement plaisant et déroutant à la fois, je ne sais absolument pas ce que je suis en train de boire, ce thé n'a résolument rien de commun avec tout ce que j'ai pu tester jusqu'ici.
Infusion 2 (2 minutes) : la liqueur est toujours aussi puissante et déstabilisante. C'est torréfié comme un rocher, frais comme un thé vert, boisé comme un puerh, et au final c'est pourtant très équilibré et franchement réussi. Cet Edo Bancha est un OVNI.
Les feuilles, pourtant déjà infusées 2 fois, restent relativement rigides et solides (presque cassantes quoique tout de même un peu ramollies). Je ne sais pas si c'est dû à l'âge très respectable des théiers multi-centenaires, mais c'est du coriace !
Infusion 3 (3 minutes) : on prend les mêmes et on recommence. On m'avait averti qu'on ne pouvait tirer plus de deux ou trois infusions de ce thé, mais cette troisième liqueur ne montre presque aucun signe de faiblesse (peut-être est-ce dû à mon dosage, peu frileux). Je note tout de même une légère baisse des parfums, mais vu le niveau initial, ça reste très honorable. Ce Bancha est toujours aussi intéressant et singulier, c'est vraiment très enthousiasmant de goûter un thé aussi particulier !
L'infusion 4 (5 minutes, eau bouillante) me donne une dernière liqueur très en retrait : moins de corps, moins de présence en bouche, des parfums en net déclin.
Conclusion : une superbe découverte, je suis ravi d'avoir pu goûter à ce thé hors du commun qui m'avait immédiatement tapé dans l'œil lorsque Francine en avait parlé - photos à l'appui. Un très grand merci au grand fan de Postcardteas qui m'a envoyé cet échantillon ! Et bravo à Tim pour cette trouvaille aussi exceptionnelle qu'insolite !