Mon sachet d'
Oku Midori se vide à une vitesse tout à fait terrifiante, il est urgent que j'ouvre un second sachet pour alterner afin de faire durer un peu le plaisir. J'opte cette fois pour un fukamushi sencha de Kagoshima, récolte manuelle du
23 avril 2012, cultivar Saemidori.
Est-il vraiment nécessaire de préciser que ce thé
vient de la boutique
thés-du-japon ?
Comme souvent avec les sachets de sencha tout juste ouverts, c'est une explosion fruitée qui nous envahit en premier lieu, puis viennent ensuite les nuances végétales et torréfiées. Très belles petites feuilles lustrées, qui ne demandent qu'à être infusées, je vais leur rendre ce service immédiatement.
Pour la première infusion, je suis (presque) les paramètres recommandés :
- Quantité de feuilles: 4-5g : 5 grammes pour moi
- Quantité d'eau : 70 ml : plutôt 80
- Température d'eau : 60~65 °C : 63°C, là c'est bon.
- Durée d'infusion : 60~80" : 60 grosses secondes.
La première liqueur est très belle, plaisir immédiat : douceur, harmonie, fraîcheur, bonheur quoi.
J'ai toujours un peu tendance à éviter d'aller dans les extrêmes pour l'infusion des sencha. Le premier extrême, c'est d'infuser 3 grammes de thé dans 1 litre d'eau pendant 3 minutes. C'est ce que l'on m'a fait la dernière fois que j'ai commandé un sencha dans un salon de thé. Ce n'est pas mauvais hein, mais bon c'est très très dilué.
Le deuxième extrême, c'est la gyokuroïsation de l'infusion des sencha : beaucoup de feuilles, très peu d'eau, une température très basse et des infusions longues. C'est sans doute le top pour les fanatiques de gyokuro mais c'est un peu trop pour moi. C'est pourquoi j'ai souvent tendance à modifier - ne serait-ce qu'imperceptiblement - les paramètres d'infusion pour me rapprocher du juste milieu qui me plaît. En l'occurrence, 80ml au lieu de 70ml c'est sans doute psychologique, mais bon ^_^
Au passage, remarquez que ce cultivar Saemidori ne peut pas renier ses origines (croisement Asatsuyu / Yabukita), ce vert - qui ne sort pas bien sur la photo - n'est pas anodin !
Deuxième infusion plus chaude (73°C - pour une fois que je sors mon thermomètre, je donne les T°C au degré près) et surtout plus courte (15").
La seconde infusion est un peu plus trouble que la première, le rendu en bouche est toujours aussi bon. Je suis vraiment heureux de retrouver la famille des fukamushi avec un sencha de cet acabit. Que c'est doux et fruité ! Que c'est fin ! Que c'est bon !
Troisième, et même quatrième infusion. Il est tout à fait possible (et je vous le recommande d'ailleurs !) de faire jusqu'à 4 infusions. Il suffit d'en augmenter la température et la durée. Cela permet de finir la dégustation sur des liqueurs très agréables et rafraîchissantes, qui laissent entrevoir une belle petite amertume/astringence, et de tirer le maximum de choses de ces précieuses feuilles. Une façon comme une autre de rendre hommage à la nature qui nous offre ce petit miracle de verdure (que je reproduis chaque jour avec un ravissement constant - voire croissant), et au savoir-faire et au travail nécessaires pour arriver à ce résultat.
Jusqu'à la dernière goutte !