Un échantillon de Bulang de chez Hojotea. Le sachet porte le nom "Bulang Shan Raw Pu-erh", il n'est pas fait mention de l'année de récolte de ce thé (sur le site web non plus d'ailleurs).
A l'ouverture du petit sachet style Mylan, une grosse bouffée de parfums ultra fruités s'offre à moi. Ce phénomène, assez courant avec les puerh conservés de façon hermétique ou sous vide me fait à chaque fois penser à ce fameux débat sur la conservation des puerh. J'aurais tendance à dire que ces petites expériences régulières vérifient les dires de ceux (dont Akira) qui prétendent que ce type de conservation fait ressortir le côté fruité des puerh.
Seulement voilà, au bout de quelques secondes, le fruit s'évapore systématiquement en grande partie, et dans le cas présent il laisse la place à une grosse touche de fumé sur une bonne base de puerh.
Deux rinçages et une infusion flash plus tard : la liqueur trouble et chargée que j'ai dans ma tasse me laisse immédiatement une sensation de fraîcheur en bouche ; elle est également relativement amère. Superposés à cette assise et cette présence en bouche typiquement "jeune puerh", je retrouve de flagrantes touches de fumée et pour tout dire un parfum d'herbe (celle qui fait ricaner). Au final cette première infusion est assez peu convaincante.
La suivante est bien meilleure : les parfums parasites s'effacent un peu et laissent la place à ce puerh du coup très typé Bulang, qui saisit bien la langue et le palais, sans exagération tout de même.
L'infusion 3 offre une recrudescence de pureté, les parfums sont également plus précis, davantage sculptés et l'ensemble est plus homogène. Les "parasites" du début se sont transformés en un petit quelque chose de plutôt charmant et insolite.
Les infusions suivantes accentuent encore le côté très singulier et inattendu de ce Bulang : décidément très poivré/vert et doté de sa grosse présence en bouche, il me laisse pour tout dire un peu perplexe.
La suite sera décevante à mon goût : obligé d'augmenter les durées d'infusion pour conserver un minimum d'intérêt à la liqueur, l'amertume devient trop présente par rapport à la faible densité des parfums, c'est un peu sec et abrupt, sans compensations.
Bref, une dégustation assez intéressante, mais au final un thé qui ne me plaît pas vraiment. En tout cas il est très loin de me plaire autant que le Deep Fermented Dong Ding de la même boutique, qui lui m'avait véritablement scotché.
8 commentaires:
Il n'y a pas à vrai dire de "fameux débat" sur la conservation hermétique des puerh. Il y'a la vision, tout à fait singulière d'Akira suivie sans trop de raison par quelques rares personnes, et la vision du reste du monde, incluant la totalité des spécialistes et collectionneurs de puerh.
Bien entendu si tu confines un puerh dans un récipient, ce dernier se remplis du parfum du puerh, qui te sauteront au nez lorsque tu l'ouvriras... ce qui ne veux pas dire que dans le thé lui même il y ait la moindre concentration d'aromes fruités...
Tu peux par ailleur facilement faire l'expérience suivante si tu as une cave à thé avec assez de puerh dedans. Ferme porte et fenètre, tu sentiras le premier jour un parfum plus intense à l'intérieur... puis ce dernier aura tendance à se dégrader au fil des jours et à se dénaturer. Si tu laisse par contre une circulation continue d'air tu te rendra compte non seulement de la grande intensité et de la constance des parfum, mais surtour de leur plus grande fraicheur et richesse.
Bonjour, votre blog est vraiment pationnant. Je viens d'en terminer la lecture complète et tout celà est très inspirant. Je plonge moi-même dans l'univers des pu erh depuis quelques mois. Comme je commence à accumuler les galettes, et qu'on aborde la "cave à thés" dans les commentaires, j'aimerais bien si vous pouvoez nous faire profiter visuellement de vos réserves de thé, comment conservez-vous vos précieuses galettes.
Continuez sur votre voie du thé,
Un lecteur qui l'emprunte aussi ...
Bonjour, votre blog est vraiment pationnant
Bien sur, il fallait lire passionnant ...
Bonjour Hugo, merci pour les éloges et surtout bravo pour la lecture intégrale du blog, c'est un exploit !!
Pour la question du stockage des puerh, je conserve mes galettes dans des petits paniers en bambou (voir photo ici par exemple). Mes paniers sont sur une étagère dans une pièce à l'abri de la lumière directe du soleil, des brusques variations de température, et des odeurs. Je ne pense pas qu'il faille prendre des mesures drastiques pour conserver ses galettes : éviter de les mettre dans la cuisine, la salle de bains ou derrière une vitre qui donne plein sud, et ça suffira. En tout cas, je ne pousserai personnellement jamais le vice jusqu'à installer des hygromètres et des ventilateurs :)
Bons thés !
Merci de vos précisions. Pour ma part, les quelques galettes que j'ai sont placées dans le tirroir du vaisselier de la salle à manger. Je me posais la question car je commence à manquer de place dans le tirroir...
Autre question si je peux me le permettre: quand vous dégustez un pu erh et que vous en faites plusieurs infusions (10 et +), les faites vous toutes à la suite ou les étirez-vous en différentes seances ? Et sur un seul jour ?
Hugo
Dans un tiroir, j'y vois 2 inconvénients : ça ne respire pas (confinement, pas de circulation d'air), et le thé risque de prendre l'odeur du meuble en question (cire, odeur du bois lui-même)...
Mais encore une fois je ne suis pas spécialiste :)
Pour les infusions multiples, c'est généralement sur une seule séance, mais ça m'arrive de faire des poses et d'étaler ça sur toute la journée, ou en 2 fois, et plus rarement de finir un puerh le lendemain. Pas de règle là non plus : chacun fait comme il le sent, et en fonction de ses disponibilités !
Bon dimanche,
Sébastien
Hugo, voici un lien vidéo où Christophe recommendait un tiroir aéré où de *nombreuses* galettes sont présentes, ou alors des jarres en grès (on peut y mettre du vrac, des tuos, des galettes en morceaux…) :
http://puerhyixing.blogspot.com/2007/06/le-stockage.html
Pour le wulong, des jarres en porcelaine peuvent rendre un bon service. Vois le site de Teamasters à ce sujet.
Sébastien, cette Bulang Shan est de 2010.
@Sébastien
C'est vrai que je devrais réfléchirmà une autre manière de conserver mes galettes. De toute façon, le tirroir est plein ... J'ai une cave à vins passive, mais la température y est trop basse à ce que j'en sait pour une bonne évolution des galettes dans le temps (surtout l'hiver, il fait -22 C ce matin à l'extérieur).
Ma peitie théière Yxing contient environ 20 cl, alors plus de 10 infusions en une seule séance, ça fait beaucoup de thé... Remarque que mes enfants en boivent souvent avec moi... Je vais essayer de m'en trouver une de plus petit volume. Quand je commence un séance en après-midi, il m'arrive de la faire sur deux jours également.
@Julien
Merci pour le lien. Pour ma part, je conserve mes autres thé (blancs, verts, wulongs, noirs) dans ces petites boîtes à valve vendues par Camellia sinensis http://camellia-sinensis.com/accessoire/fiche/Boîte+à+thé+hermétique+en+plastique.
Hugo
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