Voici le tout dernier sachet de sencha en ma possession, je vais donc l'ouvrir donc avec une certaine appréhension : est-ce que je vais pouvoir tenir jusqu'à l'arrivée prochaine des crus 2012 ?
Il s'agit d'un sencha étuvage standard (futsumushi sencha) qui provient de la préfecture de Shizuoka. Je ne sais pas si ce Hon.yama 2011 il vient exactement du même endroit que la version de 2010, mais géographiquement il semble provenir à peu près du même endroit, c'est-à-dire des environs de la ville de Shizuoka. Cette récolte du mois de mai dernier a été faite au sécateur, les théiers sont de cultivar Yabukita, et, d'après le site thes-du-japon, ce sencha est "LE sencha traditionnel par excellence, [...] un thé japonais d’une qualité exceptionnelle".
J'ai gardé en mémoire un très bon souvenir du Hon.yama de 2010, mais plus ça va, moins je fais confiance à ma mémoire en matière de thé, donc je préfère repartir de zéro, et commencer par ouvrir le sachet :)
Avant cela, je me permets de reproduire ici (par un sauvage copier-coller) quelques précisions supplémentaires données sur le site de la boutique :
Le département de Shizuoka est le premier producteur de thé japonais. Dans les grandes plaines côtières on y cultive à grande échelle du thé, essentiellement des fukamushi sencha, des sencha à l’étuvage long. Mais dans les zones montagneuses, on conserve la méthode d’étuvage traditionnelle standard, futsumushi sencha (ou asamushi sencha).
Celui-ci est un Hon.yama cha, c'est-à-dire un thé originaire des régions montagneuses qui bordent le cours supérieur et moyen des rivières Abe et Warashina. Plus précisément, il provient du secteur nommé Tamagawa.
De très beaux et denses parfums sucrés et frais s'échappent du sachet à peine ouvert. Les feuilles sont superbes, finement roulées, longues et d'un beau vert foncé.
Dosage 'classique' pour cette dégustation : 4 grammes pour 80 à 90ml.
La première infusion (1 minute, eau à 70°C) donne une liqueur d'une limpidité exemplaire. Elle est jaune-vert, très pâle, délicate et brillante, et d'une clarté telle qu'il est presque difficile de discerner avec précision quel est son niveau dans la tasse. En bouche, c'est frais, c'est parfumé, c'est très classe, c'est très bon. Un superbe futsumushi sencha !
La deuxième infusion (un peu plus chaude, 10 secondes) est tout aussi limpide. Visuellement, la couleur a foncé un tout petit peu, mais on reste définitivement très loin des fukamushi sencha boueux, avec lesquels on ne distingue plus le fond de la tasse. Cette seconde liqueur est tout aussi agréable que la première : douce et fraîche, longue et fine en bouche, délicatement parfumée et très légèrement astringente. Un sencha vraiment très fin, trop peut-être pour moi, j'aurais sans doute besoin de plusieurs dégustations supplémentaires pour bien le cerner. Sans aller détailler les complexités fleuries et vertes des parfums de ce sencha, il est également possible de le déguster simplement, en appréciant chacune de ces gorgées de verdure. Ce que je m'applique à faire, n'ayant pas le palais et/ou l'entraînement nécessaire(s) à la dissection des propriétés organoleptiques du thé :)
Infusion 3 (30 secondes, environ 80°C) : la liqueur se trouble très légèrement, perd un peu de ses parfums et gagne en astringence. C'est maintenant plus ciselé, plus incisif en bouche, c'est une autre facette de la personnalité de ce sencha. Ça reste frais, vert, ça se boit vraiment tout seul, les parfums qui remontent en rétro-olfaction sont savoureux, le rendu final s'assèche un peu à cause de l'astringence mais cela souligne d'autant plus le moelleux et le sucré de la première infusion.
La quatrième infusion (2 minutes) sonne la fin de cette dégustation, mais en beauté. L'astringence s'est fondue au reste de la liqueur en quelque chose de plus tendre, je retrouve le sucre et le moelleux du début de la dégustation. Evidemment, les parfums sont moins présents, mais cette quatrième liqueur n'en est pas moins agréable à boire.
Je suis enchanté par ce Hon.yama 2011, j'espère que 2012 me réserve d'aussi bonnes choses que 2011 en terme de thés verts japonais, et j'espère également qu'ils ne tarderont plus trop car je vais bientôt être à court de sencha !
4 commentaires:
Ce sencha semble superbe, vous avez de la chance de pouvoir le déguster. De mon côté, je me suis concentré sur les nouveaux crus 2012 des thé verts chinois disponible à la maison des 3T. J'ai adoré le Zhu yé Qing et sa note très vert (haricots, poids, asperge), le Gui lin bai mao jian à conseiller aux amateurs de Dan Cong pour sa note fruité, pastèque. Pour finir (et être un peu cruel), le Anji Bai cha 2, sublime, fleuri, doux... mais épuisé en 2 jours. Ma question...
Comment peut on encore apprécier un thé vert en hiver après l'émerveillement des dégustations de thés fraîchement récoltés ?
Peut on conserver ces fraîcheur unique ?
Pour ce qui est des sencha, d'après le peu que je sais et que j'ai pu constater, ils se conservent très très bien sous vide. Ils gardent ainsi toute leur fraîcheur, leurs parfums, etc. Par contre évidemment une fois que le sachet est ouvert il ne faut pas trop traîner.
Anji Bai Cha de la M3T, ah ça fait bien longtemps que je n'en ai pas bu, ça me rappelle de très bons souvenirs !
Tiens, question purement "technique", tu as trouvé cette jolie tasse dans un parc à huîtres ou sur une épave immergée depuis des siècles ?
Cette tasse vient de chez David Louveau qui, à mon avis, l'a trouvée au fin fond d'une forêt berrichonne.
Lorsque j'étais passé le voir l'été dernier, j'avais déailleurs déniché deux ou trois superbes trucs dans sa forêt, faudrait que je les montre à l'occasion ;)
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