3 mai 2012
YiWu 2006, Mandarin Tearoom
C'est la 2ème dégustation de ce puerh 2006 de chez Mandarin Tearoom, un puerh brut de YiWu, issu de théiers sauvages. La première dégustation ne m'avait pas laissé un souvenir exceptionnel, je n'avais pas été enchanté justement par le côté 'sauvage' de ce puerh.
La seconde dégustation de cet échantillon (merci David) va peut-être, à défaut de me réconcilier définitivement et entièrement avec les puerh "sauvages", me donner une piste, me mettre sur la voie. J'avoue que cela me perturbe un peu cette histoire de théier sauvages qui ne me plaisent pas. Je ne comprends pas vraiment pourquoi, d'ailleurs.
Bon, cette dégustation est aussi (et surtout ?) un prétexte pour inaugurer ma nouvelle théière :)
Elle est signée Petr Novak, je l'ai reçue hier en même temps qu'un couvercle de rechange pour mon shiboridashi ! Il eût été dommage de payer des frais de port juste pour un couvercle, alors je me suis un peu senti obligé d'y adjoindre une céramique de la dernière fournée de Petr.
Je vous présente donc "the rusty teapot", la théière rouillée qui semble avoir ressurgi du fond de l'océan pour mon plus grand plaisir. Les photos ne lui font pas honneur, mais à l'heure où j'ai photographié cette théière, il faisait déjà nuit, donc difficile de faire des miracles à la lumière d'une ampoule. Pas de panique, j'aurai d'autres occasions de la photographier, n'en doutez pas :)
Mais revenons à ce puerh : les feuilles sèches ne trahisent pas leur âge, ça sent le puerh "classique", avec un fumé assez soutenu mais pas non plus pathologique. A ce stade, je n'ai absolument pas identifié quoi que ce soit qui me fasse penser à du puerh sauvage.
Les premières infusions confirment cependant mon souvenir. C'est très pur, irréprochable de qualité, la liqueur est superbe aussi bien en texture qu'en couleur, la présence en bouche est très belle, mais les parfums sont clairement orientés "théiers sauvages", c'est à dire pourvus d'une certaine "fraîcheur pamplemousse" ou "douceur citronnée" qui me laisse de glace.
C'est cependant beaucoup moins puissant que le Ye Sheng Cha de Diguoting, et me semble-t-il un peu moins présent que le souvenir que m'a laissé ma dernière dégustation de Mi Di.
A côté de ça, c'est vraiment un bon puerh, mais cet aspect "puerh sauvage" ne m'enchante toujours pas.
La suite m'a amené à légèrement modifier mon opinion dans la mesure où cet aspect "fraîcheur citron" s'est amenuisé, et qu'il faut bien reconnaître que ce puerh est tout de même franchement réussi. J'ai même failli tomber à la renverse en investiguant le fond de mon pichet vidé : des parfums fantastiques, l'équivalent d'un fond de tasse exceptionnel, sensations et frissons garantis !
Je reste quand même relativement circonspect, et je dois bien reconnaître que cette dégustation n'aura pas éclairci le mystère des puerh issus de théiers sauvages. C'est d'ailleurs bizarre que cet aspect "pamplemousse" (c'est très réducteur et incomplet, mais je ne sais pas le détailler davantage) ne soit perceptible qu'en bouche, et que je n'en retrouve rien au nez, que ce soit au niveau des feuilles sèches ou une fois que l'eau est entrée en jeu.
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11 commentaires:
Bonjour,
La raison pour laquelle tu n'identifie pas clairement le caractère "sauvage" de ce thé est peut être simplement parce qu'il ne provient pas de théier sauvage?
Ce thé n'est d'ailleurs pas il me semble présenté comme venant de théier sauvages, mais comme issus de vieux théiers...
Il n'y a à ma connaissance pas, ou excessivement peu, de théier sauvages à Yi Wu, et ce thé provient très probablement de théier sa vieille plantation, qui comme je n'arrete pas de le répéter n'ont rien à voir, ni au niveau de la plante, ni au niveau du gout. (Tu es d'ailleurs le meilleur exemple de cela, avec ta répulsion pour le caractère des thés de théier sauvages)...
Théiers sauvages ou pas, je n'en sais trop rien, c'est ce que j'avais cru comprendre. Théiers de 400 ans à priori, je viens de vérifier sur le site de Mandarin's Tearoom.
Alors est-ce que les vieux-vieux théiers ont des traits communs (douceur/fraîcheur/citron/pamplemousse) avec les théiers sauvages ?
Dans ce YiWu 2006, il y a quand même clairement un aspect "sauvage", celui que je n'aime pas trop ("répulsion" est peut-être un peu exagéré :), même si au nez je ne le détecte pas, et qu'il est beaucoup moins puissant que sur le "vrai" sauvage de LTC par exemple.
Mais tu as raison d'insister, et ça va finir par rentrer, sur le fait que les théiers de vieille plantation n'ont rien à voir avec les théiers sauvages, et que d'ailleurs il n'y a (presque) plus de théiers sauvages sur YiWu :)
- tu bois du pu er sheng 2006 alors qu'il fait nuit ??! le sommeil fut bon ?
- j'adore ta 'rusty teapot' ! Elle est émaillée à l'intérieur ? Quel volume ? Tu y vois un effet différent d'une yixing classique ? (finalement la casse de ce couvercle a eu du bon !)
- je suis en ce moment même sur un pu er je crois identifié comme 2005 XiaGuan Ancient Wild Trees. Donc sauvage et vieux à la fois, ce qui brouille les cartes...Et c'est vraiment bon !
L'endormissement n'a pas été instantané, j'avoue... Pour le coup, même pour moi qui ne suis pas un spécialiste de la chose, ce puerh a un Qi bien énergisant, bien présent.
La rusteapot n'est pas émaillée à l'intérieur, elle fait 120ml à ras bord, verse rapide, cuisson en forte réduction, terre très riche en fer.
Il est trop tôt pour parler de son effet sur le goût du thé, vu que je ne l'ai testée qu'avec un seul puerh, que je ne connaissais pas d'ailleurs. Je te tiendrai au jus :)
Je suis d'accord : j'ai drôlement bien fait de casser mon couvercle de shibo.. surtout au moment où Petr finissait une cuisson ! Timing parfait :)
Moi ce qui me plaît dans ce puerh c'est un petit côté fumé que j'apprécie particulièrement. Pourtant c'est souvent considéré comme un défaut... On n'est pas loin de la Lin Cang 2006 de Stéphane que j'aime plus que tout.
Superbe théière ... on dirait vraiment une relique du fond des âges !
Sinon, la dernière fois que j'ai bu un Sheng après 20 H, je n'ai pas dormi avant 4 H ... tu avais des choses à faire cette nuit-là ?
La théière est en effet tout à fait sublime et semble parfaitement s'associer avec le thé!
Pour le fumé ça revient à l'éternelle discussion de l'objectif et du subjectif, ou des critères de qualité (établit) d'un produit face à ses propres gouts...
En terme de puerh oui le fumé est objectivement un défaut (technique), tout comme une liqueur trouble l'est, tout comme l'acidité ou le manque de transparence d'une bière d'abbaye belge l'est.
Après on a totalement le droit d'apprécier des produits pas parfait (tant qu'on fait la différence entre son propre gout et la qualité du produit), et notamment les aromes de fumés, qui dans certains thés sont vraiment appréciables!
J'ai d'ailleurs bu la moitié de la nuit dernière et avec un immense plaisir un maocha de théiers sauvages, fortement fumé mais profond et vraiment délectable... qu'il aurait été domage de mettre à la trappe parce qu'il était fumé... (sans soucis particulier pour s'endormir)
Salut Olivier,
"tout comme une liqueur trouble l'est, tout comme l'acidité ou le manque de transparence d'une bière d'abbaye belge l'est."
-> Petite réaction par rapport au trouble d'une bière d'abbaye Belge.
Certaine bière ne sont pas totalement filtrées ce qui donne cet effet de trouble. Or cependant il restera dans ce trouble une partie du ferment qui procurera une amertume parfois forte (triple fermentation). Je pense que certains amateurs de thé pourront se retrouver dans les Bière de Belgique.
Je fais court sur ce commentaire hors sujet.
Nicolas (De Belgique)
Nicolas, je me permet de poursuivre le hors sujet brièvement,
Je parlais bien d'acidité et non d'amertume, qui est dans le cas de la bière une marque d'infection (acceptable puisque voulue pour une lambic, mais défaut pour une pour une bière d'abbaye)...
Quand au dépôt de levure lié à la fermentation en bouteille, il ne trouble que très peu la bière, de plus après qq temps de repos il tombe au fond et te laisse juger de la véritable limpidité de la bière...
(il n'est pas nécessaire de filtrer une bière, une bonne gestion des fermentation primaire et secondaire suffit à obtenir une bière limpide)
Bon thés.... ou bières!
Salut Olivier,
L'acidité d'une bière est un caractère que je n'ai pas encore rencontré, et à mon avis plutôt un défaut. Il existe sur Bruxelles des échoppes où on donne trois critères pour commander une bière : Couleur, degré d'alcool et amertume. Le serveur nous apporte alors la bière demandée.
Les couleurs sont de très claires à très foncées.
Les degrés d'alcool sont de sage à enivrant :)
L'amertume est une excellente rencontre avec le monde de la bière. Dans cette catégorie on rencontre aussi des produits avec un aftertast puissant.
Voilà pour ces échoppes artisanales. Il faudrait que je mette en ligne tôt ou tard un blog sur les bières de Belgique. Haha trop trop de choses à dire et de rencontres à faire.
Je coupe ici ma langue trop pendue, je pense qu'elle a soif :))
Alors thé ou bière, ben ça dépend des circonstances. Plaisir est un mot directeur.
Nicolas (des propos à consommer avec modération)
PS : Désolé Sébastien pour ces propos hors sujet et merci de l'espace d'expression.
Pu'er de Mandarin Tearoom et théière de Petr Novak, belle rencontre et belles photos.
Bonjour, tout d'abord je tenais a vous dire que je trouve votre blog vraiment très instructif et originalement conçu !
Je suis resté impressionné par cette théière sortie des abysses !
Pourriez vous me renseigner par quel moyen avez vous réussi à vous procurer une telle pièce de Petr ?
En vous remerciant sincèrement et en vous souhaitant une très bonne continuation !
A. NOUAIS
(antoine-nouais@hotmail.fr)
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