Le premier d'une série de posts sur les thés de la quatrième édition de l'opération "Tea for Two" de jeancarmet. Si ces thés sont arrivé jusqu'à moi, c'est encore grâce à la générosité de mon voisin, qui avait participé à cette opération en 2007.
Pour ce premier épisode, j'ai choisi un peu au hasard la galette n°39 de 2002, la "Youle". Vu la numérotation, j'imagine que c'est un thé de la Maison des Trois Thés.
Les feuilles sont relativement petites, l'odeur à sec est très belle, et dans la théière chaude c'est encore plus enivrant. Un petit air de famille avec la Min Feng 2006 de Yong De ?
Double rinçage express, première infusion de 10 secondes : la liqueur, d'une superbe couleur cuivrée/orange a une réelle consistance, presque "granuleuse". Du coup ce pu erh brut est très long en bouche, les parfums sont bien présents, l'odeur est extra malgré une petite touche de fumé qui apporte finalement un petit plus car le tout est très équilibré et harmonieux. Pour un thé de 8 ans, il est resté finalement assez jeune, il ne délivre pas de notes de vieux bois, mais il en prend seulement le chemin (et encore).
Infusions 2 et 3 (10 et 20") : toujours très bon, présence en bouche spectaculaire. Vraiment très bien fait, mais sans toutefois offrir quelque chose de neuf, de jamais vu.
Infusions 4, 5 et 6 (25, 30 et 40") : rien à redire, c'est vraiment délicieux. Il faut attendre les infusions 7 et 8 (40" et 1') pour noter un très léger début de baisse de puissance. Ce thé semble infatigable.
La lumière du soleil génère dans l'eau des phénomènes optiques assez intéressants ! |
La suite et la fin de cette dégustation ? Dans la même veine : un très bon cru que cette Youle 2002, je ne sais pas trop d'où elle vient, mais d'après jeancarmet elle est issue de théiers sauvages et centenaires. Quoi qu'il en soit, c'est réellement un très bon pu erh. Étrangement, il s'est "effondré" quasiment d'un seul coup : aux alentours de la dixième infusion, la belle consistance et la spectaculaire présence en bouche ont disparu pour laisser place à quelque chose de beaucoup plus "banal" quoique toujours très buvable.
Je m'étonne d'une chose : que ce thé ait gardé autant de caractéristiques des pu erh jeunes. Rien ne laisse transparaître son âge hormis la couleur des feuilles sèches.
Beaucoup de feuilles brisées, pour ne pas dire "aucune feuille entière". Comme quoi, pas besoin de feuilles spectaculaires pour obtenir des liqueurs de qualité.
Merci voisin pour cet échantillon ! Si les autres pu erh de cette série sont du même acabit, ça promet !
EDIT : en publiant l'article, je m'aperçois que j'avais déjà goûté ce thé via un échantillon de Julien en novembre dernier (ici). J'ai la mémoire courte...