27 juin 2012

Zi Juan Maocha


Il s'agit bien d'un maocha violet, produit par Wang Bing dans la région de YiWu. Ce thé violet est issu du nouveau cultivar Zi Juan, et j'avais déjà eu l'occasion de goûter un échantillon d'une galette de Zi Juan 2010, toujours par Wang Bing. Ici c'est la version non compressée du printemps 2012.


Les feuilles sont magnifiques, d'une finesse incroyable. La cueillette typique YiWu laissant la part belles aux tiges, donne vraiment de beaux résultats au niveau de ces feuilles sèches : sombres avec des bourgeons plus clairs, sinueuses et graciles, le spectacle visuel est garanti.


L'odeur des feuilles sèches est moins spectaculaire, mais pas inintéressante non plus : ça sent très légèrement le puerh, et un mélange assez réussi de thé vert, rouge, et toutes les couleurs (à vrai dire je ne sais pas exactement à quoi me fait penser le parfum de ces feuilles sèches). Un petit côté très frais, des épices qui donnent un aspect vif, c'est loin d'être fade même si c'est très léger. Je remplis mon gaiwan à ras bord, rince rapidement et c'est parti !


Comme vous pouvez le constater, les liqueurs produites par ce thé violet sont très pâles. Une sorte de jaune légèrement teinté de marron pourpre, c'est assez indescriptible et ça ne passe pas très bien à l'image.


En bouche c'est beaucoup plus intéressant que ce que je craignais initialement. On est effectivement à la limite du puerh, mais pas tant que ça. Il y a indéniablement des parfums, des sensations qui rappellent les jeunes puerh, mais on retrouve également dans ce Zi Juan un registre ultra frais et presque pétillant qui mêle des sensations de thé vert, blanc, des parfums presque floraux, et ... et pas mal de choses impossibles à identifier. Il y a cependant un net aspect marin plutôt agréable, genre algues et iode.


Une seule chose à éviter avec ce Zi Juan : la sur-infusion. J'ai essayé de pousser la durée d'infusion vers le milieu de la dégustation, et le résultat est vraiment infâme. L'amertume est dans ce cas vraiment très forte, c'est presque imbuvable à mon goût. J'ai tout de suite compris que quelque chose clochait car la liqueur de cette infusion un peu exagérée était très foncée, presque brune / rouge.


En revanche, infusé correctement ce maocha violet est vraiment une belle découverte. C'est très fin, léger et rafraîchissant, et ça part un peu dans tous les sens malgré un équilibre indéniable autour du thème de la fraîcheur et de la légèreté.
Ce thé ne plaira sans doute pas à tous les fanas de puerh (et honnêtement je pensais que ce serait mon cas) mais, avis aux amateurs de nouveautés, celle-ci est plutôt concluante. En tout cas ça valait le coup de goûter cette curiosité.

Le Zi Juan 2010 est déjà loin dans mes souvenirs, mais je dirais tout de même que ce cru 2012 tout frais est beaucoup plus abouti, sans doute qu'en 2 ans beaucoup de travail a été fourni.

1 commentaire:

Olivier a dit…

Oui le Zi Juan c'est en effet un peu en marge du puerh, mais c'est d'une grande finesse... si tu le prend comme un puerh tu as des chances d'être déçu... si tu le prend simplement comme un thé y'a de quoi être enchanté...

Après en effet ça semble bien se rapprocher de plus en plus du caractère d'un puerh, ce qui transparait bien entre les récoltes de 2010 et celles de 2012, et ce qui est sans aucun doute à attribuer à l'age des arbres.

Le Zi Juan est sorti il y'a qq années seulement, ce sont donc les toutes premières récoltes d'arbres incroyablement jeunes... et il est en effet bien possible que dans qq années on ait qq chose de beaucoup plus "puerh" avec cependant le richesse et la finesse du Zi Juan d'aujourd'hui, ce qui peut bien donner quelque chose d'excellent!