10 avr. 2013
Xi Hu Long Jing
Encore un thé vert 2013 tout frais, également rapporté de mon passage éclair à Paris, mais cette fois en provenance du boulevard Saint-Germain. Il s'agit d'un Xi Hu Long Jing de Thés de Chine cueilli le 19 mars et tout juste rentré en boutique. L'odeur dans le sachet sorti du frigo par le propriétaire des lieux était tout simplement divine ; j'espère que ce Long Jing tiendra toutes ses promesses !
Je retrouve, à l'ouverture du sachet orange, le parfum envoûtant qui m'avait ravi dans la boutique : une fraîcheur absolue, des notes d'agrumes, une torréfaction légère et toute en rondeur, des fleurs (des roses ?), et une atmosphère toute longjinguesque qui me fait saliver d'avance. En s'attardant longuement sur les feuilles sèches, ce qui ressort surtout c'est cette fraîcheur incroyable, une puissante note herbacée ainsi qu'une grosse dose de fleur.
J'avoue que cette composante florale qui m'avait échappée lors de la découverte des feuilles à la sortie du frigo me semble un peu envahissante et relativement incongrue dans un Long Jing, en tout cas au vu de ceux que j'ai déjà pu goûter auparavant, mais il y a souvent de grosses surprises entre les feuilles sèches et les liqueurs, donc pas de panique. Et puis d'abord, ayant goûté à peine une douzaine de Long Jing différents dans toute ma vie, qui suis-je pour juger n'importe lequel d'entre eux ? Mais cela ne m'empêchera pas de donner mon avis.
J'ai vraiment une tendresse toute particulière pour ce thé vert chinois, l'un des premiers qui m'a fait basculer pour de bon dans l'univers des thés dits "nature" ou "d'origine". En 2011 et 2012, je m'étais contenté d'une dose minimale de Long Jing, ceux de la sélection de PostcardTeas. Du très très bon. Je ne sais pas si ce Xi Hu de Thés de Chine saura me convaincre autant que ceux de Master Luo, mais à l'examen des feuilles, c'est déjà pas mal. Il y a en effet de très belles réalisations, modèles du genre : 1 bourgeon + 2 feuilles, toutes petites, aplaties comme il se doit, d'un beau vert vif et homogène.
Reconnaissons cependant qu'il y a aussi du moins bon, des feuilles presque marron, des feuilles beaucoup plus grandes, et pas mal de brisures. On retrouve aussi ces typiques petites "boules" couleur jaune pâle, agglomérats de duvets se formant spontanément lors du processus de fabrication.
La première infusion me rassure en partie : je n'y retrouve pas l'ensemble de la touche fleurie un peu trop présente au niveau des feuilles sèches. Elle reste cependant très présente, et me voilà en train de me creuser les méninges pour essayer de déterminer si oui ou non les LJ que j'ai pu goûter précédemment étaient à ce point agrémentés d'un parfum de rose.
Quoi qu'il en soit la liqueur est très belle, pâle mais pas terne, elle délivre de belles atmosphères de fraîcheur végétale, mais j'ai du mal à me départir de cette fragrance de rose qui masque en partie les tendres notes de châtaigne et de fruits à coques que l'on retrouve classiquement dans les LJ.
C'est assurément un bon thé vert, une superbe bouffée de verdure, mais je ne peux pas occulter cette note florale trop forte à mon goût.
En boutique on m'avait fait choisir entre deux Long Jing qui venaient juste d'arriver. Le premier a été récolté le 19/03 et l'autre le 24/03 (de mémoire). Vendus au même prix (27,40€/100g), la seule différence entre les deux selon Thés de Chine c'est que le 24/03 avait des parfums plus prononcés que le 19/03. Heureusement que j'ai pris le 19/03 !
Les 2 suivantes sont du même tonneau, c'est-à-dire un très beau Long Jing, plein de relief, à la fois vif en bouche par ses accents frais / végétaux et tout en rondeur veloutée, une texture agréable, une belle présence, mais toujours cette note "florale" qui me gêne un peu, qui fait selon moi passer ce Long Jing de la catégorie "thés verts d'exception incroyablement subtils et délicats" à celle des "très bons thés verts primeurs".
Je ne sais pas si cette appréciation toute personnelle serait corroborée par un amateur plus éclairé que moi, j'aimerais bien le savoir d'ailleurs : ce Long Jing est-il réellement doté d'une substantielle note fleurie ou bien est-elle le fruit de mon imagination ? Si oui, est-ce normal / souhaitable dans un Long Jing ?
On retrouve de beaux spécimen "bourgeon + 2 feuilles" dans les feuilles infusées qui, une fois gorgées d'eau, affichent une très belle couleur vert vif, bien plus homogène qu'au niveau des feuilles sèches.
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4 commentaires:
Bonjour Sébastien,
Il se trouve que j'étais à une dégustation comparée hier soir à Thés de Chine, et que nous avons gouté les 2 Xi Hu Long Jing, celui du 19 et celui du 26 mars. Pratiquement tout le monde a préféré celui du 26. Plus charpenté, plus de persistance en bouche, plus équilibré aussi. Mais curieusement la seconde infusion, de celui du 19 très légère avait quelques notes de verdure-floral assez subtiles mais pas inintéressantes. Il y a 2 semaines on avait aussi goûté le tout premier Long Jing primeur, vraiment léger… En fait de ma petite expérience des Long Jing, les première récoltes manquent souvent de charpente… ça me fait un peu penser à de l'eau chaude parfumée ;-)
Jean-Marc
Bonjour et merci Jean-Marc pour ce retour,
Si le LJ du 26 avait + de "charpente", j'ai quand même sans doute bien fait de choisir l'autre. Difficile de se prononcer sans goûter les 2, mais pour moi un LJ ça doit être très léger, de l'eau chaude parfumée comme tu dis :)
Pas vraiment question de "charpente" dans les thés verts chinois, ça doit rester très léger, doux et subtil, c'est pas du puerh !! Enfin, c'est la vision que j'en ai...
à bientôt,
Sébastien
Oui, certainement, charpenté c'est probablement pas le bon mot, moins disons que j'ai trouvé le Long Jing du 19 mars un peu "éthéré". Probablement que ce n'était pas non plus les conditions idéales de préparation (Théière, Volvic, infusion 1mn30). Je vais le goûter chez moi en Gaiwan avec de la Mont Roucous. Pour un thé vert aussi fin que ça, l'eau et la technique de chauffe c'est capital…
3gr, Mont Roucous 75°C, Gaiwan 10 cl, 30s… un régal !
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