Je suis vraiment tombé sous le charme de ce puerh "bio" issu d'un superbe jardin d'arbres anciens à Min Feng. Au point de faire l'acquisition d'un tong du millésime 2011 (pour les mêmes raisons qui m'avaient poussé à stocker un tong du puerh "Or violet" de Wang Bing).
Afin de ne pas être obligé d'ouvrir le délicat emballage de bambou de ce tong, j'ai pris soin de commander une galette supplémentaire, que voici, pour pouvoir la goûter tout de suite, puis régulièrement dans les années à venir pour surveiller son évolution.
L'emballage de cette galette est identique aux millésimes 2007 et 2010. Une fois déballée, je retrouve avec une petite larme à l'œil cette fabuleuse odeur de puerh qui m'a déjà enthousiasmée par le passé (je suis définitivement vraiment fan des puerh de la région de Lincang).
La galette est superbe, assez peu compressée, rien à redire, on est tout à fait au même niveau de qualité que pour les millésimes précédents. Une différence de taille cependant, c'est l'épaisseur de la galette. Les versions précédentes n'étaient pas aussi épaisses. Là, les bords sont vraiment généreux et souples, une compression vraiment bien dosée qui laissera sans doute bien mieux respirer les feuilles de ce thé.
Pour ce cru 2011, le Nei Piao est remplacé par un petit livret de 3 pages qui doit certainement nous donner plein d'infos sur les résultats de nombreuses analyses phisico-chimiques nécessaires à l'obtention du label bio.
Mais bon, c'est du chinois :)
Environ 7g de thé, très aisément extraits de cette galette sont placés dans une petite théière d'environ 10cl, et c'est parti : rinçages, infusions flash puis de plus en plus longues.
Très belle couleur pour un si jeune sheng, superbe présence et longueur en bouche de la liqueur, des arômes fins et bien structurés, le tout est une nouvelle fois une très belle réussite. C'est à la fois très végétal car très jeune, mais déjà finement "boisé" et les liqueurs arborent fièrement cette composante "musquée", flagrante dans les tasses vides, que j'adore plus que tout. Lorsque je me surprends à respirer avidement le nez dans la tasse, les yeux fermés, c'est bon signe.
Sans surprise, c'est très semblable au 2010. Si l'expérience avait un intérêt quelconque, j'aurais bien procédé à une dégustation parallèle, mais au-delà des similitudes évidentes, il serait bien difficile de déterminer l'origine des subtiles différentes qui ne manqueraient pas d'apparaître : l'année de stockage en France du 2010, les différences de conditions météo, des dizaines d'autres différences dans le processus de fabrication ?
Alors, que dire de plus par rapport à mon billet sur le 2010 ? Pas grand chose, je suis ravi de mon achat, il est au moins aussi bon que le 2010. Un puerh de l'année qui n'a rien à envier à d'autres productions beaucoup plus chères ou plus "prestigieuses". Moi ça me va. Que ce type de "petits" producteurs reste plus ou moins méconnu en occident, malgré le travail acharné d'Olivier pour les révéler aux yeux du monde, et les prix resteront soutenables pour les amateurs peu fortunés comme moi :)
Cela dit, il ne serait que justice que les produits de ce monsieur Diguoting soient reconnus à leur juste valeur. Alors bon, ce n'est pas ma modeste contribution qui y changera grand chose, mais si vous cherchez un bon puerh à un prix vraiment plus que raisonnable, je ne saurais que trop vous conseiller ce puerh brut.
4 commentaires:
7 g pour 10 cl !! C'est du costaud dis-donc ! Non ? C'est normal ?
En tout cas superbe couleur jaune...
Parenthèse : toujours aussi séduit par le kabuse cha ?
"7 g pour 10 cl !! C'est du costaud dis-donc ! Non ? C'est normal ?"
bah en fait je redécouvre les joies du gong fu cha. Et qui dit gong fu cha dit beaucoup de feuilles :)
Je préfère les dosages importants pour les jeunes sheng. Bizarrement, pour les "vieux", ça ne me plaît pas. J'ai l'impression qu'ils ne sont pas faits pour ça. Ou pas pour moi en tout cas.
En revanche, 7g / 10cl pour un jeune sheng, c'est parfait. Je retrouve la dynamique positive que j'avais il y a qques mois. Avec le recul, doser mes puerh à 4g n'a pas du tout été bénéfique. Je me sui un peu perdu à chercher midi à quatorze heures. Infuser un jeune puerh, c'est facile : beaucoup de feuilles, et de l'eau bouillante :)
Le kabuse cha, oui il me plaît toujours. Ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais, et je ne le réussis pas à chaque fois, mais quand l'infusion est parfaite, c'est tout simplement délicieux.
Bon, je vais revoir mes bases alors...et ne pas faire le pingre au moment de prélever un morceau de galette...
Au passage, j'ai refait le Nannuo 2011 d'EoT il y a quelque temps : quelle classe, quel raffiné, quelle élégance je trouve sur ce pu er...
Ah oui ! une très belle découverte que ce thé. Un sheng cha de l'année très agréable à boire. Belle rondeur. Et aussi une incroyable fluidité lors du passage dans la gorge. Je suis ravi de l'avoir découvert. Décidément, après la version 2007 qui m'avait bien plu, la 2011 place la barre haut (mieux que la 2010 d'après mon souvenir, et bien sûr mes préférences personnelles).
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