30 juin 2010

Blind test #2

Pour ce deuxième blind test, je suis sensé infuser ces espèces de bourgeons/fleurs/bidules végétaux.



Je n'ai pas la moindre idée de la provenance de ces "choses" ; ça sent un peu comme un thé blanc : frais, un peu citronné, mais en plus léger.

Bon. Infusons. Genre de l'eau pas trop chaude, 2 minutes.



Ah, c'est sûr que ça me change du pu erh cuit : la liqueur est quasi incolore. Les arômes sont plus puissants au nez qu'en bouche. Le côté citronné et végétal ressort bien au nez, alors qu'en bouche on n'a qu'une sensation de fraîcheur.
Bon, c'est pas mauvais mais c'est pas terrible non plus, pas loin de l'insipide.
Faudrait que j'essaie d'infuser un peu de gazon dans mon zhong, pour comparer. Bon, j'exagère, mais c'est quand même pas exceptionnel.
Deuxième infusion pour être sûr : même constat, c'est buvable, mais rien de transcendant.

Olivier, qu'est-ce que tu m'as fait boire ?



29 juin 2010

Blind test #1

Dans le dernier colis que j'ai reçu de Chine, Olivier avait glissé quelques thés non identifiés, de manière à ce que je puisse me livrer à un petit "blind test".



Je commence donc avec un thé qui est vraisemblablement un wulong torréfié. Les feuilles sont assez foncées (certaines presque noires) et légèrement torsadées / froissées. Ce thé me fait furieusement penser à un Da Hong Pao. Ceci dit, les thés de rocher n'étant vraiment, mais alors vraiment pas ma spécialité, les paris sont ouverts.



Les feuilles offrent à mes narines inquisitrices des notes de torréfaction assez fortes, celles-là même qui n'ont pas réussi à me convaincre par le passé. Vais-je encore une fois déplorer ce goût de torréfaction qui ne laisse, pour mon palais de béotien - et qui plus est atrophié par quinze année de tabagisme compulsif - aucune chance aux subtils parfums qui - si ce n'est pas une légende - sont l'apanage de ces thés de rocher ?



Première infusion d'une trentaine de secondes dans mon zhong : j'obtiens une prometteuse liqueur ambrée qui, en bouche, offre des notes de tête plutôt agréables dans la mesure où la torréfaction n'est pas monolithique/omniprésente/despotique. Quelque chose d'assez désagréable talonne de près ces notes de tête : une vilaine sensation localisée sur la langue (une sorte de combinaison malheureuse d'amertume et d'astringence). Cette sensation déplaisante laisse toutefois rapidement la place à un goût de thé vert (genre Bi Luo Chun) où la torréfaction ressentie est de celles qui ont servi à "tuer le vert" du thé, par opposition à celles qui rappellent davantage les vendeurs de marrons grillés à la sauvette qu'un thé délicat.



Deuxième tour, trente secondes itou : le côté "désagréable" a presque disparu, ce n'est pas pour autant que je parviens à décrypter précisément les arômes de ce thé, qui sont pourtant multiples et bien présents malgré les notes de torréfaction toujours tenaces. C'est boisé (mais pas le boisé d'un pu erh), ciré sûrement, confit peut-être, floral (mais pas le floral du wulong frais), le tout sur une sensation malgré tout assez fraîche, pleine d'une énergie et d'une vitalité qui m'étonnent un peu (disons que ce thé est le premier wulong très torréfié à me faire cet effet).

Troisième, trente secondes : la torréfaction ne me dérange (presque) plus. Ça râpe un peu, mais c'est plutôt riche en arômes. Un soupçon d'amertume tout de même. Décidément, je pense n'avoir aucune compétence pour préparer cette famille de thé, et encore moins pour en apprécier les qualités.

Une minute pour la quatrième infusion : c'est très buvable, je dirais presque "agréable", mais je n'ai toujours pas de coup de cœur. Les wulongs très torréfiés, c'est pas mon truc semble-t-il...

Une minute, puis trois, puis cinq pour les infusions 5, 6 et 7 : pas vraiment de révolution dans ma tasse, je ne suis toujours pas vraiment convaincu. Les suivantes ne feront pas mieux. Ce thé est tout à fait buvable, il est même presque bon, mais pas à mon goût. Ou pas encore, ou pas tout à fait. Bref, ce n'est pas encore pour cette fois.
Ce qui est sûr, c'est que ce thé anonyme est clairement meilleur que le DHP que j'avais testé auparavant.

Reste à savoir le petit nom de ce wulong...



28 juin 2010

Vrac 29 (2000, M3T)

Ce pu erh shu se présente sous la forme de toutes petites feuilles, d'une couleur assez proche de celles du vrac 22. Elles présentent un parfum très boisé et très sec. Dans la théière préchauffée, l'odeur, très puissante, est celle d'un grenier, un vieux grenier très sec que j'imagine avec une charpente majestueuse qui s'élève au-dessus d'un plancher rustique et suranné sur lequel reposent quelques meubles vestiges d'une autre époque.



Bref. Rinçage, puis première infusion, d'environ 15 secondes.
La fermentation de ce thé me semble très réussie dans la mesure où je perçois vraiment une sensation de très vieux thé, mais sans cette atmosphère humide de cave ou de sous-bois, d'humus et de putréfaction caractéristique des shu de mauvaise qualité.
Le premier contact avec ce vrac 29 est très plaisant, mais je n'ai pas le coup de cœur comme avec le vrac 22. Pour l'instant en tout cas.



Vingt secondes d'infusion pour le deuxième tour : malgré la température extérieure assez élevée et l'atmosphère lourde qui précède un orage, ce thé me laisse une sensation de fraîcheur sur la langue et me gratifie d'une très belle longueur en bouche ainsi que d'une rétro assez fournie.
Il fait décidément très chaud, je m'installe sur le balcon pour profiter du coucher de soleil et de la fraîcheur qui commence à tomber tout doucement.
Petit aparté : le chocolat noir se marie très bien avec le pu erh cuit.

L'infusion n°3, de 15 secondes, se trouve moins chargée, plus délicate que la précédente. Très agréable à boire, souple, ce thé est décidément très bon. J'ai du mal à ne pas le comparer avec le vrac 22 dont j'ai un souvenir particulièrement ému. Il faut croire que je deviens difficile...

Les deux infusions suivantes, malgré une légère augmentation des durées d'infusion, me semblent moins aromatiques, plus plates.

Les sixième et septième, d'une durée d'à peu près 5 minutes, sont plus claires, mais plus vives (sensation de "frais" accrue) et accompagnées d'un petit côté sucré. En revanche, les arômes boisés sont en chute libre et disparaissent inexorablement de la liqueur alors que dans la théière, les notes boisées/épicées restent puissantes.

La dernière infusion, d'un petit quart d'heure, n'apportera rien de plus.

Bilan : très bon pu erh shu, qui a enchanté mon palais durant presque 2 heures de dégustation. Merci encore une fois à toi Julien !

23 juin 2010

Tisane de thym

Suis enrhubé.

A cause de ce mois de juin qui a des sautes d'humeur, j'ai fini par attraper un rhume. Sale affaire pour les dégustations de thé qui peuvent difficilement se passer d'un nez en état de marche...

Du coup, ce soir ce ne sera pas Cheng Sheng, mais remède de grand-mère : une bonne vieille tisane de thym !

Mettez une bonne cuillère à café de thym dans un mug, ajoutez de l'eau bouillante, laissez infuser 10 minutes avec un couvercle, filtrez, buvez chaud avec ou sans miel (à répéter 3 fois par jour).



C'est évidemment assez éloigné d'un bon wulong frais ou d'un pu erh, mais c'est très bon ! D'ailleurs, avant de me mettre sérieusement au thé, je ne buvais que des plantes : thym, fenouil, menthe, bouleau, verveine, tilleul, valériane, mélisse, camomille, etc...

Nouveaux thés (oui, encore!)

Voici donc ce le contenu du carton from Yunnan, China, expédié par les bons soins d'Olivier :



Tout d'abord, il y a un tong (7 galettes emballées dans du bambou) de pu erh cru "Or violet" 2009 (thé produit par la famille Wang, dans le village de YiWu, qui se trouve dans la montagne du même nom).
Pourquoi un tong ?
Comment vais-je réussir à boire tout ça ??
Eh bien, certains heureux papas achètent du bon Bordeaux de l'année de naissance de leur progéniture pour le faire vieillir et l'offrir 18 ou 20 ans plus tard à leurs rejetons devenus grands (ou le boire en leur compagnie :).
J'ai préféré acheter du pu erh, en espérant que la-dite progéniture aimera le thé, c'est encore beaucoup trop tôt pour le dire...

Afin de pouvoir goûter cet "or violet" dès maintenant sans massacrer le sublime emballage de Wang, j'ai pris une galette de plus.

Ensuite, il y a 2 galettes de cru "Yong De" 2006, que j'avais déjà présentée succinctement ici. On peut dire que c'est le premier "vrai" pu erh que j'ai bu et j'apprécie beaucoup cette galette, qui se trouve sérieusement entamée. J'en stocke donc 2 supplémentaires, un peu pour le côté "affectif", et un peu pour voir ce que ce thé donnera dans quelques années (et un peu aussi pour continuer d'en boire).

Deux jincha (champignons) de chez Xiaguan (2008) s'ajoutent à cette commande (dans les boîtes en carton) ; j'en ai entamé un pour le goûter rapidement, c'était très prometteur !

Deux briques Ming Qian Chun Cha (pu erh cru 2008) également très intéressantes (une seule en photo, l'autre est déjà dans un tiroir à mon boulot). Il ne faut pas se fier à leur prix presque dérisoire, là aussi c'est du très bon.

Une galette de Cheng Sheng (Bulang, 2010). Je ne l'ai pas encore ouverte, mais si elle est à la hauteur de la renommée de Cheng Sheng, ça devrait valoir le détour.

J'ai aussi eu plein de petits échantillons et autres cadeaux (non photographiés) :
- un pu erh cru non compressé dans un petit sachet anonyme (à mon avis ça ne doit pas être le premier pu erh venu)
- un échantillon de Lao Cha Tou, le pu erh cru étrange à base de boulettes surprises que je vais donc pouvoir regoûter.
- un échantillon de wulong torréfié anonyme (peut-être pour me réconcilier avec les Da Hong Pao ?)
- des tasses assorties à mon zhong
- des espèces de petites fleurs blanches ou bourgeons de je ne sais pas trop quelle plante, je suis sensé les faire infuser
- ...

Bref, encore pas mal de dégustations en perspective, et surtout un bon début de cave à pu erh, avec de bons thés qui ne demandent qu'à vieillir tranquillement dans la petite boîte en bambou qui va avec !

21 juin 2010

Tiens donc !

Tiens tiens, un colis qui m'arrive tout droit du Yunnan !
Je me demande bien ce qu'il peut contenir :)
Il a bien souffert du voyage, mais le contenu est intact. Ouf.



Bon, pas très intéressant ce message, mais ce soir j'ai la flemme de détailler le contenu du dit colis...

20 juin 2010

Lao Cha Tou

Toujours au hasard, je sélectionne dans mes échantillons un shu de 2007, le Lao Cha Tou (qui est à priori arrivé en France par les bons soins d'Olivier).

J'ai sous les yeux trois petits blocs de thé qui totalisent 5 grammes, ça me semble être parfait pour ma théière à shu, que je préchauffe donc sans plus attendre.
Les blocs de thé, assez compacts, développent dans la théière des effluves assez parfumés, et très doux. C'est à la fois enveloppant et réconfortant, ça me plait assez.



Après un bref rinçage, première infusion (entre 1 et 2 minutes).
La liqueur est assez claire, et en bouche c'est plutôt léger ; l'arrière-goût n'est pas vraiment percutant. Je retrouve des notes de shu "classiques", mais le final est un peu différent des caves, terres humides... habituels, snas pour autant que je parvienne à mettre un nom sur ce ressenti.
Les blocs de thé n'ont vraiment pas souffert de ces 2 premiers bains : ils sont quasiment intacts.

Quatre minutes pour la deuxième, la liqueur est presque noire. Le pichet en verre, observé face à la lumière, laisse transparaître de beaux reflets rouges.
La liqueur est plus chargée, beaucoup plus de corps. Les arômes typés shu sont assez persistants et je crois aussi distinguer une étrange composante presque florale, bien qu'assez fugace.



Trois minutes pour le troisième tour : la liqueur, bien que toujours aussi sombre, est moins chargée. Le thé est plus long en bouche, mais pas outre mesure. Pas mal de relief dans cette troisième infusion qui se révèle très agréable à boire.

Quatrième infusion (encore trois minutes) : les blocs de thé se sont morcelés mais toujours pas délités. Quelle résistance ! La liqueur est moins sombre, l'ensemble est très équilibré avec un bel arrière-goût, très bon quoi !



#5 : quatre minutes, un peu plus faible en arômes.

#6 : cinq minutes, toujours ces blocs très solides dans ma théière ! Le thé est encore très bon ; je retrouve un peu de l'impression de "fraîcheur" (toute relative quand même, c'est un pu erh cuit) qui m'avait impressionnée dans le vrac 22. Il va falloir que je reteste mes précédents shu, je me demande si je ne suis pas passé à côté de quelque chose...

#7 : huit minutes. Moins d'arômes, moins de persistance en bouche, mais le thé reste agréable à boire. Un coup d'œil dans la théière : je me demande si je vais arriver à bout de ces blocs de thé qui ont résisté plus d'une demi-heure dans l'eau bouillante.

#8 : dix minutes. Grosse baisse de forme pour les arômes. Les blocs de thé ? Encore vaillants.


Je profite des derniers rayons de soleil pour photographier le contenu de la théière.

#9 : quinze minutes, le thé n'a plus grand intérêt hormis cette petite impression de fraicheur qui reste sur la langue. J'en viens aux mains avec mes blocs de thé : je les réduits en miettes avec les doigts pour la prochaine infusion qui sera la dernière (en plus ma table à thé n'est pas loin de déborder :)

#10 : alors, ça donne quoi une fois le thé émietté à la main ? Eh bien c'est étonnant : au bout de quinze minutes d'infusion, j'ai de nouveau une liqueur très foncée, très dense. Les arômes de shu sont revenus en force, mais mêlés à un petit goût sucré, presque chocolaté. Je n'ai jamais eu quelque chose d'approchant dans mes dégustations précédentes de shu...
Décidément, je vais de surprise en surprise avec ce thé ! Du coup, je refais une infusion supplémentaire.

#11 : un quart d'heure d'infusion supplémentaire, le sucre est encore là, on dirait du confit de pu erh, c'est vraiment étrange. [Dans la théière, pour le coup, c'est une bouillie informe.]

Je m'arrête là pour ce thé plein de surprises, je me demande bien ce qu'en ont pensé ceux qui ont eu l'occasion de le tester. Et j'aimerais bien en apprendre un peu plus sur l'origine de ce thé...