Toujours au hasard, je sélectionne dans mes échantillons un shu de 2007, le Lao Cha Tou (qui est à priori arrivé en France par les bons soins d'
Olivier).
J'ai sous les yeux trois petits blocs de thé qui totalisent 5 grammes, ça me semble être parfait pour ma théière à shu, que je préchauffe donc sans plus attendre.
Les blocs de thé, assez compacts, développent dans la théière des effluves assez parfumés, et très doux. C'est à la fois enveloppant et réconfortant, ça me plait assez.
Après un bref rinçage, première infusion (entre 1 et 2 minutes).
La liqueur est assez claire, et en bouche c'est plutôt léger ; l'arrière-goût n'est pas vraiment percutant. Je retrouve des notes de shu "classiques", mais le final est un peu différent des caves, terres humides... habituels, snas pour autant que je parvienne à mettre un nom sur ce ressenti.
Les blocs de thé n'ont vraiment pas souffert de ces 2 premiers bains : ils sont quasiment intacts.
Quatre minutes pour la deuxième, la liqueur est presque noire. Le pichet en verre, observé face à la lumière, laisse transparaître de beaux reflets rouges.
La liqueur est plus chargée, beaucoup plus de corps. Les arômes typés shu sont assez persistants et je crois aussi distinguer une étrange composante presque florale, bien qu'assez fugace.
Trois minutes pour le troisième tour : la liqueur, bien que toujours aussi sombre, est moins chargée. Le thé est plus long en bouche, mais pas outre mesure. Pas mal de relief dans cette troisième infusion qui se révèle très agréable à boire.
Quatrième infusion (encore trois minutes) : les blocs de thé se sont morcelés mais toujours pas délités. Quelle résistance ! La liqueur est moins sombre, l'ensemble est très équilibré avec un bel arrière-goût, très bon quoi !
#5 : quatre minutes, un peu plus faible en arômes.
#6 : cinq minutes, toujours ces blocs très solides dans ma théière ! Le thé est encore très bon ; je retrouve un peu de l'impression de "fraîcheur" (toute relative quand même, c'est un pu erh cuit) qui m'avait impressionnée dans le vrac 22. Il va falloir que je reteste mes précédents shu, je me demande si je ne suis pas passé à côté de quelque chose...
#7 : huit minutes. Moins d'arômes, moins de persistance en bouche, mais le thé reste agréable à boire. Un coup d'œil dans la théière : je me demande si je vais arriver à bout de ces blocs de thé qui ont résisté plus d'une demi-heure dans l'eau bouillante.
#8 : dix minutes. Grosse baisse de forme pour les arômes. Les blocs de thé ? Encore vaillants.
Je profite des derniers rayons de soleil pour photographier le contenu de la théière.
#9 : quinze minutes, le thé n'a plus grand intérêt hormis cette petite impression de fraicheur qui reste sur la langue. J'en viens aux mains avec mes blocs de thé : je les réduits en miettes avec les doigts pour la prochaine infusion qui sera la dernière (en plus ma table à thé n'est pas loin de déborder :)
#10 : alors, ça donne quoi une fois le thé émietté à la main ? Eh bien c'est étonnant : au bout de quinze minutes d'infusion, j'ai de nouveau une liqueur très foncée, très dense. Les arômes de shu sont revenus en force, mais mêlés à un petit goût sucré, presque chocolaté. Je n'ai jamais eu quelque chose d'approchant dans mes dégustations précédentes de shu...
Décidément, je vais de surprise en surprise avec ce thé ! Du coup, je refais une infusion supplémentaire.
#11 : un quart d'heure d'infusion supplémentaire, le sucre est encore là, on dirait du confit de pu erh, c'est vraiment étrange. [Dans la théière, pour le coup, c'est une bouillie informe.]
Je m'arrête là pour ce thé plein de surprises, je me demande bien ce qu'en ont pensé ceux qui ont eu l'occasion de le tester. Et j'aimerais bien en apprendre un peu plus sur l'origine de ce thé...