11 janv. 2013

Kamairi-cha de Gokase

Journée très thé vert pour moi aujourd'hui, j'ai enchaîné plusieurs sessions au bureau avec le fabuleux Oku Yutaka dont je parlais dernièrement (va pas faire long feu ce sachet de sencha...). Pour continuer dans ma lancée, je vais goûter le kamairi-cha de Gokase, provenant encore et toujours de la boutique thes-du-japon. J'avoue que je n'avais pas vraiment accroché avec le kamairi-cha de Sayama, j'étais tout au plus parvenu à obtenir quelques tasses sympathiques, mais rien d'extrêmement enthousiasmant à mon goût.


Ce thé vient donc de la ville de Gokase (préf. de Miyazaki), c'est une première récolte 2012 sur un cultivar Yabukita. D'après Florent, Gokase est un des hauts lieux du kamairi-cha, et Kôrogi Yôichi, le producteur de ce thé, l’un des spécialistes les plus respectés en la matière.


Visuellement, rien à voir avec le Sayama fabriqué par Yoshiaki Hiruma. Là où le Sayama offrait de superbes et immenses torsades de feuilles et de tiges comparables à son wulong "Hanhakkoucha Toyoka", ce Gokase est composé de feuilles compactes et lustrées, aux formes irrégulières et de petite taille. Le principal parfum qui s'en dégage est un doux parfum de torréfaction, avec - j'ai cru saisir ça un instant - presque une petite note sucrée et mentholée.


J'utilise les paramètres préconisés (à peu près, soit environ 90ml, 5g de thé, et 1 minute à 80°C).
Cette première infusion produit une liqueur d'une limpidité impressionnante, d'un beau jaune brillant. En bouche c'est une explosion de "fraîcheur torréfiée", ce qui paraît à première vue contradictoire, mais vous verrez tout à fait de quoi je parle si vous goûtez ce kamairi-cha. C'est frais, rond, la bouche est bien "remplie" par la liqueur, sans amertume ni astringence, et l'alliance de cette torréfaction vraiment réussi et de "verdure" est assez agréable. Je dirais que ça se boit vraiment tout seul.



La seconde (10", eau plus chaude), est elle aussi dénuée d'amertume ou d'astringence. Rien de nouveau à signaler par rapport au premier passage, si ce n'est une sensation de pétillement, d'énergie au bout de la langue. C'est vif, aérien, la tenue en bouche est longue, la rétro très belle. Je dois dire que je suis nettement plus convaincu par ce kamairi-cha que par le Sayama que j'ai regoûté pas plus tard qu'hier. Il a davantage de personnalité, et il se passe quelque chose à la dégustation.


Troisième et dernière infusion de 2 minutes, dans la continuité des 2 précédentes. Même combat donc, une bouche agréable et un thé finalement bien réconfortant par sa note grillée en cet hiver grisonnant. Ce kamairi-cha offre un peu la même sensation chaleureuse qu'un Bancha (toute proportion gardé tout de même au niveau du degré de torréfaction).
En matière de thé vert japonais je crois bien que les sencha auront toujours ma préférence, mais je reconnais que je suis agréablement surpris par ce Gokase, je suis content d'avoir pu y goûter.

2 commentaires:

lionel a dit…

Je suis de ton avis : si je devais avoir 100g d'un kamairicha pour le déguster de temps en temps, c'est bien celui-là que je choisirais...Ses notes grillées, douces, châtaignes grillées, patate douce ?, comme une ambiance de feu sur la plage une nuit étoilée de juin...
Ceci dit, rien ne vaudra jamais un sencha comme tu dis...Après un kamairi, il me manque quelque chose...je ne suis jamais 100% comblé...

David a dit…

Description dans laquelle je me reconnais totalement. Je suis peut-être un tout petit peu moins emballé que toi au final, mais c'est une question de goût. Même remarque que lionel : je reste sur ma faim, mais c'est parce que j'ai des attentes trop proches de celles d'un sencha.