18 juin 2013

M. Feng 2013


Version 2013 (très attendue en ce qui me concerne) du maocha de Shuangjiang, produit par M. Feng. J'avais déjà parlé (avec enthousiasme) des millésimes 2010 et 2012 de ce même puerh en provenance du fin fond des montagnes du xian de Shuangjiang, et je suis ravi de goûter aujourd'hui ce puerh fraîchement produit.


Ce cru 2013 est visuellement tout aussi alléchant que ses aînés, et l'odeur des feuilles est déjà tout un spectacle : j'y retrouve le fruité que j'avais adoré dans les 2010 et 2012, mais sensiblement moins présent. Ici le fuit est partiellement remplacé par des notes épicées du registre animal : du cuir frais (neuf), du musc, et bien d'autres composantes que je suis bien incapable de détailler.


Quoi qu'il en soit, ça sent rudement bon. Je remplis généreusement - mais sans excès - un petit gaiwan, et je rince vigoureusement ces longues feuilles sombres mêlées à ces petits bourgeons blanchâtres finement torsadés. L'écume produite lors des deux rinçages est - d'après ce que j'ai compris - le signe distinctif d'une récolte de printemps.


Que vont donner, une fois humidifiées, ces très belles feuilles de maocha ? Sèches, elles offrent des parfums très complexes (en tout cas pour moi) : du cuir frais, du végétal, du bois épicé (santal ?), des fruits sucrés...


Dès que l'eau entre en jeu, les arômes évoluent vers quelque chose de beaucoup plus végétal genre légumes cuits, avec beaucoup de relief, une belle amertume, et l'équilibre se fait sur une base fraîche et verte.


Les liqueurs sont éclatantes, pures et brillantes, les feuilles redeviennent d'un vert très vif qui témoigne qu'il n'y a pas si longtemps, elles étaient encore sur l'arbre. Belle texture aux accents doux et sucrés mais néanmoins dotée d'une fine astringence dynamique et énergisante.


Dans le couvercle du gaiwan, les accents de torréfaction et les notes boisées se disputent le devant de la scène tandis qu'en coulisses opère la troupe des arômes verts et végétaux.


Belle longueur en bouche, forte présence et surtout cette personnalité très affirmée que je retrouve intacte dans ce millésime 2013 du maocha de Shuangjiang de M. Feng.


Certes, il gagnera sans doute à reposer un peu, quelques semaines voire un peu davantage, pour perdre un tout petit peu de sa verdure et gagner en maturité, mais je l'aime beaucoup tel quel. C'est rien de le dire !

3 commentaires:

Georges Le Gastronome a dit…

Ces feuilles sont vraiment magnifiques, sur la deuxième photo elles semblent presque façonnées en forme de Dragon.

Olivier a dit…

Superbes photos! A la hauteur de ce thé!

Bonnes dégustations

David a dit…

Georges voit des dragons partout ! ^^ Cela dit, les photos sont à couper le souffle.