14 juin 2013

Bi Luo Chun n°2


Encore un thé vert chinois de la sélection de Charlotte, cette fois-ci du Jiangsu. Ce Bi Luo Chun n°2 est - tout comme les 3 verts chinois précédents - issu d'une récolte Ming Qian. La cueillette est très belle, très fine : de minuscules bourgeons vert foncé entortillés, baignant dans leur duvet abondant.


Le parfum dégagé par les feuilles sèches est très fin, et offre comme ses congénères un subtil mélange de verdure, de floral, de torréfaction et de fruit.


Pour ce thé, Charlotte m'a conseillé de verser d'abord toute l'eau, puis seulement après, les feuilles. J'ai suivi ce conseil, mais je ne sais pas vraiment pourquoi le Bi Luo Chun a un traitement de faveur :)


Comme pour le Yun Wu, la première liqueur est troublée par le duvet des bourgeons, mais beaucoup plus intensément. Cette liqueur m'apparaît en bouche un peu surréaliste : elle laisse en effet une très nette sensation d'énergie tout le long de l'œsophage, ça résonne sur le palais et sur la langue, mais j'ai pourtant presque l'impression de ne pas avoir avalé de thé. Je n'ai qu'une infime amertume résiduelle, quelques notes végétales bien fondues, mais rien de vraiment tangible. C'est assez troublant.


La seconde infusion, débarrassée de la plus grosse partie des duvets, est beaucoup plus limpide dans ma tasse. En bouche, ce qui me marque c'est un mélange de fine astringence et d'amertume, une combinaison assez unique et réussie des deux. Je retrouve la belle énergie de la première liqueur, et j'ai là aussi toujours autant de difficultés pour identifier les parfums offerts par ce Bi Luo Chun.


 Encore une fois c'est paradoxal : la liqueur m'apparaît assez dense en notes aromatiques, mais je suis incapable d'en discerner ne serait-ce que les grandes orientations. Je reste un peu subjugué par le trio énergie/amertume/astringence, et je ne parviens pas à deviner le reste.


A côté de cet état un peu paradoxal, la liqueur est moelleuse, un poil sucrée surtout en fin de bouche, à dominante verte, c'est très rafraîchissant.


Lors de la seconde dégustation de ce thé (celle dont sont issues les photos de ce billet), je n'ai pas eu les mêmes sensations. J'avais utilisé pour cette deuxième rencontre bien davantage de feuilles et si j'ai gagné en puissance au niveau des arômes, en densité et en mâche, j'ai totalement perdu le côté un peu magique, presque irréel de la première dégustation.


Ce Bi Luo Chun n°2 est vraiment singulier : au regard des thés verts chinois précédemment testés, il fait un peu bande à part, insaisissable et quelque peu mystérieux. Tout va bien, j'ai encore de quoi faire plusieurs dégustations pour le tenter de cerner un peu mieux.

1 commentaire:

David a dit…

Ce thé m'a gratifié aujourd'hui d'un superbe retour fruité (abricot). J'ai appliqué la technique qui consiste à verser les feuilles dans l'eau chaude, mais par contre je n'ai pas bu à même le zhong pour celui-là. Je l'ai fait au début, mais ça infusait un peu trop vite, alors du coup j'ai fini par verser dans une tasse. J'ai encore une belle marge de manoeuvre pour bien le réussir...