22 juin 2011

EoT Bulang 2011


C'est avec une légère appréhension que je m'apprête à goûter ce cru 2011 de Bulang Essence Of Tea. Je ne me souviens que trop bien de la première gorgée de la première infusion de la galette de l'année dernière.
Ça avait donné quelque chose comme "rhâââaaa... put$#* c'est imbuvable ce truc !"

Par la suite, ce pu erh s'était avéré très bon, mais sous réserve de prendre quelques précautions : dosage léger léger, infusions courtes courtes, et eau pas trop trop chaude. J'ai re-goûté très récemment le Bulang 2010 : je ne sais pas si en un an le thé s'est assagi ou si je me suis fait de la corne au palais, mais je le bois maintenant avec plaisir.


Pourquoi ce stress pré-infusatoire alors ? En partie à cause de Hobbes (blog "half-dipper") qui a écrit que la version 2011 était "so significantly more violent" que les années passées.
Sa phrase complète était la suivante : "I actually enjoyed the aggressive nature of the tea from previous years, but this is so significantly more violent that it prohibits any great degree of pleasure."

Bref, quand faut y aller, faut y aller.


Je passe sur l'emballage que vous connaissez bien désormais, et la description de la galette sera sommaire : très belle, grandes feuilles fines, beaux bourgeons. L'odeur est puissante, mordante, c'est viril, ça sent bien le pu erh, aucun doute là dessus. Pourtant cette odeur est également fraîche et agréable, parfumée comme tout. Rien ne pourrait laisser penser que ces feuilles cachent une amertume si destructrice !


Environ 3 grammes et des poussières dans la théière (10cl) préchauffée, deux gros rinçages à l'eau bouillante, et une première infusion très courte (le plus court possible : le temps de remplir la théière, replacer le couvercle et verser). Cette première liqueur ne paye pas de mine, elle est jaune très clair, plutôt limpide et m'a l'air tout à fait inoffensive. Je laisse refroidir quelques instants, suspense ! Eh bien contre toute attente, c'est bon. Très bon même. Certes, la bouche est rapidement saisie par une amertume bien dessinée, mais rien de commun avec la sensation agressive éprouvée l'année dernière. Pourtant, j'ai infusé plus de 3 grammes à l'eau bouillante...


Infusion 2, très courte également : la liqueur fonce, gagne en puissance, mais l'amertume reste très agréable. J'imagine toutefois que si un quidam venait à tremper ses lèvres dans ma tasse, son jugement serait légèrement différent, mais très honnêtement, c'est vraiment bon. Un petit quelque chose de mentholé, d'agrumes, des herbes (vous avez déjà grignoté la brindille qui baigne dans une bouteille de Zubrowka ? c'est pareil.), et une grosse dominante de goût "pu erh". Le final est long, colle au palais, et le corps entier est envahi par une sorte d'énergie, de chaleur impatiente. Je sens que je vais bien dormir ce soir moi.


Infusions suivantes, de plus en plus longues, de plus en plus épaisses et orangées. Les tasses se succédant, la bouche commence à être un peu anesthésiée, mais toujours rien de désagréable.Une dégustation très plaisante, de beaux arômes, une grosse présence en bouche, des notes très végétales alliées à quelque chose de plus opulent, bref, c'est très bon.


Je ne comprends pas vraiment la teneur des propos de Hobbes pour ce qui est de ce Bulang 2011. Personnellement, je le trouve moins violent, plus complexe, plus riche que le 2010. Un très bon pu erh que je pourrais tout à fait consommer régulièrement avec plaisir. Certes, il ne faut pas mettre 10g de feuilles dans la théière et infuser trois minutes, mais on est loin de l'imbuvable. Très loin même.
Si mes finances étaient moins étriquées, j'aurais tout à fait pu envisager d'en acheter un tong et de l'oublier quelques années sur un coin d'étagère. Ce pu erh doit avoir un potentiel de vieillissement vraiment intéressant.

1 commentaire:

David a dit…

Le truc c'est que justement Hobbes dose ses puerh à 10g (pour 12cl) je crois ! ;-)