31 janv. 2012

Kôshun

Deuxième sachet de sencha 2011 (toujours en provenance de la boutique thes-du-japon), un sencha de Fuji, cultivar Kôshun. Récolté à la main en avril dernier, ce sencha est une production de monsieur Akiyama. Florent vient d'ailleurs de publier sur son blog une interview de ce monsieur.


Ce Kôshun vient donc du même terroir que feu mon Tsuyu Hikari : Fuji, préfecture de Shizuoka. C'est également un sencha à étuvage standard (futsumushi sencha), ce qui est flagrant à l'ouverture du sachet : les feuilles sont très bien conservées, longues et peu brisées. Cela promet un beau spectacle dans le fond de la théière une fois la dégustation finie, et cela promet également une verse plus aisée (les fukamushi sencha, souvent en petites miettes, ont cette fâcheuse tendance à boucher le filtre de ma théière).


Les feuilles sèches, vraiment magnifiques, ont un parfum de hi-ire (torréfaction) assez peu marqué, ce qui me semble la norme pour les fustumushi sencha. Plonger le nez dans le sachet de ce Kôshun est plutôt déstabilisant, j'ai beaucoup de mal à décrire cette odeur certes de sencha, mais plutôt inédite.


Il est recommandé de doser généreusement, et de faire une première infusion un peu plus longue (1'20), avec une eau peu chaude (65°C). J'ai donc suivi ces recommandations, données sur le site de la boutique.


Pour une fois (n'est pas toujours le cas, loin de là, et ce quelle que soit la boutique), je me retrouve tout à fait dans la description faite de ce thé sur thes-du-japon : c'est vraiment très floral !

Beaucoup de fleurs donc, mais des fleurs légères et fraîches (rien à voir avec les wulong osmanthisants par exemple), presque piquantes ou pour le moins relativement herbacées. Une belle astringence offre une superbe longueur en bouche.


Il y a évidemment une grosse base végétale, et le rendu global reste doux et léger, très sencha quoi..
La liqueur est très légèrement salée, mais onctueuse sans tendre vers une texture grasse (que j'apprécie beaucoup dans les sencha cela dit). Ici c'est plus sec, très pur, richement parfumé. Cette première infusion, quasi translucide, est impressionnante de complexité florale. C'est pour moi du jamais-vu dans un sencha.


L'infusion 2 (30", eau un peu plus chaude) est tout aussi particulière. Le plus singulier est ce mélange de saveur salée/acide (c'est mon ressenti, il ne faut pas prendre au pied de la lettre tout ce que j'écris), sans doute provoqué par le côté fleurs fraîches et l'astringence atypique de ce sencha. C'est surprenant et déstabilisant, mais une fois passé le saisissement de la première gorgée, j'adhère sans réserve à ce sencha.


Infusion 3 (deux petites minutes) : mêmes qualités pour cette troisième liqueur, avec cependant un peu moins de parfums. La richesse, l'explosion fleurie en bouche des 2 premières infusions n'est plus aussi spectaculaire cette fois-ci. Cette troisième tasse est cependant loin d'être fade : ça reste vraiment très présent en bouche, c'est toujours aussi prenant et inédit en ce qui me concerne.


J'ai fait quelques infusions supplémentaires, qui se sont révélées très intéressantes, sans doute un peu à cause du relatif fort dosage (supérieur à un dosage classique pour un sencha) et sans doute aussi grâce à la très belle qualité de ce thé, qui est une superbe découverte. Merci monsieur Akiyama ! Merci Florent !


6 commentaires:

lionel a dit…

Un bien beau thé assurément, que j'ai connu dans son millésime 2010...pas 2011...

Riche en parfums, complexe et long en bouche. J'y avais trouvé de l'amande et des notes beurrées...

C'est un cultivar qui contient une grosse concentration en coumarine, composé phénolique, qui lui donne sa typicité.

lionel a dit…

MERCI !
Entièrement d'accord avec ton descriptif : dominante fleurie, grande pureté, et sec en finale.
Le 2010 cueillette sécateur était dans mon souvenir plus franc et mordant. Ici c'est plus subtil, raffiné, délicat.
La première gorgée est absolument délicieuse.
En 2012 je serai très attentif aux futsumushi sencha de Akiyama-san...

vacuithe a dit…

Heureusement, les récoltes 2012 ne sont plus très loin.
Heureusement car vu la vitesse à laquelle mes sachets de thés japonais s'épuisent, il va encore falloir que je refasse le plein sous peu.

"La première gorgée est absolument délicieuse"

à qui le dis-tu !!

Aristote a dit…

Bonjour je consulte votre blog depuis plusieurs mois maintenant et je vous félicite pour la qualité des photos et des articles. je suis moi même amateur de thé depuis plusieurs années,j'ai acheté ce thé que je trouve très bon. Ce fut mon premier achat sur thé du japon par contre après 48h je ne retrouve plus du tout le bouquet floral en fin de bouche ,j'ai pourtant respecté le dosage et la température je ne sais pas pas d'ou cela peut provenir !

vacuithe a dit…

Bonjour Aristote, et merci pour les compliments :)
Qu'entendez-vous par "après 48h" ? Voulez-vous dire que 2 jours après ouverture du sachet le bouquet floral a disparu ?
Je suis actuellement sur la fin du sachet et je constate aussi que le côté fleurs fraîches s'est amenuisé par rapport au début de mes dégustations de ce Kôshun. Mais ça s'est fait très progressivement, pas au bout de 2 jours. Et le côté floral n'a pas complètement disparu non plus...

Aristote a dit…

Bonjour oui c'est tout à fait ça je suis au début du sachet et après 48h enfin maintenant 72h et il me reste l'astringence du début mais plus du tout plus le bouquet floral en fin de bouche que j'avais lors de mes premières infusions ! c'est dommage car je trouve ce thé intéressant.

PS: J'ai pris Aristote car mon prénom est Sébastien ;-)