Ce thé provient de la montagne Wu Liang Shan et il est issu d'une plantation 'bio' située entre 2200 et 2400m d'altitude où l'amplitude thermique (30°C en journée, 3°C la nuit) est propice à l'élaboration d'un bon thé : d'après Akira, cela lui confère une saveur très herbacée, ce qui en fait un pu erh facile d'accès et apprécié des personnes qui n'aiment pas trop les saveurs de "moisi" que l'on peut parfois trouver dans les (mauvais) pu erh fermentés.
Déballons donc ce mini tuo de 5 ou 6 grammes :
L'odeur à sec n'est pas folichonne à vrai dire. J'y retrouve cette odeur typique & indescriptible qu'ont "souvent" les mini compressions. En dehors de ça, rien de particulier. Ça sent le mini tuo fermenté, ni plus ni moins.
Deux bons rinçages et une infusion flash plus tard, j'obtiens une liqueur vraiment très (très) foncée. Il en sera de même pour les quatre ou cinq infusions suivantes.
La liqueur est cependant relativement pure, c'est à dire sans épaisseur douteuse. Elle ne laisse pas une sensation poussiéreuse en bouche. A côté de cette liqueur plutôt qualitative pour un mini tuo, ce Wu Liang Shan n'a rien de spectaculaire.
Certes, c'est doux, rond et ample, mais aucun relief intéressant ne vient raviver ce goût plutôt commun de mini compression.
Les saveurs, sans tomber dans le pathos du moisi-terreau-humus, sont agréables mais pas transcendantes : du sous-bois plutôt propre, des notes animales. Un "bon" mini tuo fermenté, mais rien de plus.
Un "casual tea" plutôt bien réussi mais sans surprises, qui se laisse boire gentiment mais qui ne laissera pas de souvenirs impérissables.
Relativisons tout de même : il fait certainement partie des mini compressions fermentées les plus réussies que j'ai pu avoir l'occasion de tester. Comparons ce qui est comparable, il n'est pas question ici de rivaliser avec une bonne galette fermentée ou avec un vénérable vrac de la M3T.
De plus, je ne crois pas être "fait" pour les mini tuos : brut ou fermenté, il n'y en a pas un seul qui m'ait réellement ébloui. Il n'est peut-être tout simplement pas possible d'obtenir d'aussi bonnes choses dans les mini compressions que dans les vracs ou galettes.
Ce que j'aimerais bien comprendre, c'est la provenance de cette odeur "typique mini", que l'on retrouve aussi bien dans les sheng que dans les shu. C'est un vrai mystère. Cette particularité aromatique s'estompe au fil des infusions, mais c'est vraiment une constante dans ces minis trucs, et je ne me l'explique absolument pas.