9 mars 2011
Pu erh 2010 - Terre de Chine
Une galette de pu erh brut 2010 de la boutique Terre de Chine (Paris).
Description : "province du Yunnan, récolte de mars 2010, district du Lin Cang. Théiers de 50 et 80 ans d’âge. Cultivé sur une parcelle unique sélectionnée et mise en galette en exclusivité pour Terre de Chine."
Cette galette de 200 gr en "coffret millésimé" (waaaou) est donc issue d'une "parcelle unique". On est bien loin des recettes & autres mélanges. Ici point d'assemblage de maochas venus de plusieurs plantations de la région, on a fait dans le terroir ultra-précis (sans toutefois que je sache exactement où, mais l'info est disponible en boutique paraît-il : photos, vidéos...).
Je me demande si c'est une mode, une tendance qui date déjà un peu (quelques années) et qui est liée au souhait des consommateurs de connaître les goûts spécifiques de tel ou tel coin. Ou bien alors cela s'est toujours fait (petits producteurs pressant leurs galettes à partir de leur propre maocha) parallèlement aux grosses firmes qui eux font davantage de "recettes" (j'ai peut-être tout faux).
Ceci dit, ce n'est pas la première galette "de terroir" qui me passe entre les mains : Olivier m'a fourni plusieurs bonnes choses de petits producteurs ultra-localisés, et la plupart étaient excellentes (Wang de YiWu, Diguoting du Lin Cang justement...).
Bref, le Lin Cang, pour le peu que je "connais", j'aime bien. C'est même sans doute la région qui a fourni quelques uns des pu erh que j'ai préférés - je parle des (très) jeunes sheng. Parce que bon, j'ai eu beau avoir la chance de goûter plusieurs grand crus millésimés vénérables, y'a pas, je ne place pas forcément cette catégorie de thés au-dessus des très bonnes feuilles fraîchement récoltées et compressées. Différence d'approche, complémentarité des goûts.
Pour revenir à cette galette, au premier abord c'est pas l'extase : sa surface est plutôt irrégulière, j'ai l'impression qu'elle est constituée par endroits d'une proportion un peu trop importante de miettes et de tiges (un peu comme si j'étais tombé sur LA galette de ce cru qui a été pressée avec ce qui restait au fond du panier. Je force le trait, soit, mais c'est la toute première fois que je vois ça, sans préjuger pour autant de ce que cela donnera dans la tasse car l'odeur à sec est vraiment belle (quoique pourvue d'une composante "papier" plutôt superflue). Note pour plus tard : ne pas stocker cette galette dans sa boîte cartonnée d'origine.
La galette est très peu compressée, j'ai pu prélever un petit morceau de thé sans utiliser d'autres outils que mes dix doigts.
Double rinçage express, infusions...
Sur les premières infusions, une liqueur vraiment douce, florale à souhait (presque une sensation de wulong frais en bouche et au nez), des parfums très verts et soutenus qui persistent agréablement. C'est vraiment très vert, avec des notes quasi-marines mêlées à celles, plus classiques, offertes par ce pu erh.
Sur la suite, en poussant un peu les infusions c'est un régal : beaucoup de pep, presque pétillant en bouche, rafraîchissant, très bel arrière-goût, et le tout en douceur. Des liqueurs très pures, arrondies et gouleyantes à souhait, bref, c'est plutôt réussi.
Je m'étonne quand même sur cette petite pointe de wulong qui persiste. En fouillant dans mes archives, j'ai retrouvé un pu erh de la même boutique, le "Lincang 2004". Je n'avais pas vraiment accroché justement à cause de cet aspect "wulong bizarre" qui pour le coup était vraiment prédominant. Si cette galette 2010 doit évoluer dans ce sens, je pense que je vais plutôt la boire rapidement, parce que là, elle rentre tout à fait dans la catégorie des jeunes pu erh qui me plaisent tels quels.
6 mars 2011
Haïwan 2002, An Ning
Dernier épisode de la série Tea For Two (cf. messages précédents) : un pu erh brut 2002 de chez Haïwan, issu de théiers anciens de la région de An Ning.
Avec ce pu erh, je me retrouve un peu dans la situation que j'ai rencontrée hier avec la galette 40 : un bon pu erh, mais pas grand chose à en dire finalement.
Est-ce parce que l'exercice ne m'amuse plus, ou parce que ce pu erh Haïwan est du même acabit que la galette 40 d'hier ? Du même niveau de qualité, sans aucun doute : tout y est : équilibre, parfums, présence et tenue en bouche, parfums, etc...
Pour autant, ce pu erh Haïwan n'a pas du tout le même profil que celui d'hier (même année pourtant) : il semble avoir vieilli un peu plus vite et offre davantage de saveurs "vieux bois". Il est également plus charnu, plus "épais".
Que dire ? C'était bon, pas exceptionnel mais sans défaut, un bon p'tit pu erh quoi.
Je me demande si je ne suis pas en train de devenir blasé... J'ai eu la chance - grâce à quelques donateurs généreux - de goûter des dizaines de superbes thés. Du coup j'ai pu me faire un début de palais, pas au sens "je suis capable d'identifier telle ou telle saveur" mais plutôt acquérir une petite mémoire sensitive qui me permet d'avoir quelques points de comparaison. Je me suis habitué à ne boire que des bons pu erh et du coup je deviens difficile... Vite, un thé en sachet !

Da Yeh Oolong
Un petit topo rapide sur un thé rouge de la côte Est de Taïwan, le Da Yeh Oolong de Stéphane. Je l'avais vaguement évoqué dans un message précédent, mais je voulais revenir dessus car c'est vraiment un très bon thé rouge. Ce n'est pas la famille de thé vers laquelle va ma préférence, mais celui-ci fait partie de ceux qui me plaisent beaucoup.
Si j'ai bien compris, ce thé a été fabriqué comme un thé rouge (c'est-à-dire complètement oxydé), mais à partir d'un cultivar de wulong. C'est peut-être ce qui explique la forme et la taille de ses feuilles, plutôt inhabituelles pour un thé rouge.
Trois grammes dans une petite théière en verre, trois infusions au jugé (à la couleur). C'est vraiment un thé "gourmand", avec le petit côté malté & céréales grillées des thé rouges "classiques", mais peu d'astringence, peu d'amertume ; il reste velouté, très rond et se boit vraiment tout seul.

5 mars 2011
Galette n°40, Nannuo 2003
Quatrième échantillon "Tea for Two" (voir messages précédents) : un pu erh brut 2003 de la région de Nannuo, la galette n°40 commercialisée par la Maison des Trois Thés.
Odeur à sec : très prometteuse, non sans rappeler un ou deux pu erh de la région.
4 grammes et des poussières dans une théière de 10cl, double rinçage express, infusions : tout est parfaitement à sa place dans ce pu erh.
Une profusion d'arômes, une présence en bouche immédiate et durable, du relief, une vraie personnalité, bref, il serait difficile de ne pas aimer ce thé. Il est resté étonnamment "vert" (jeune, quoi). Il est très comparable en "énergie" à des thés plus jeunes de 4 ou 5 ans. A côté de ça, de cette puissance aromatique, c'est doux, c'est soyeux, c'est subtil et nuancé.
Cependant, je n'irai pas jusqu'à dire que ce très bon pu erh m'aura offert des sensations encore inconnues. C'est du bon, mais rien qui ne me semble pas "déjà vu".
Du déjà-vu certes, mais une sorte de best-of du déjà-vu, un condensé des très bons "jeunes" sheng cha qui ont défilé dans ma théière, sans toutefois réinventer le genre.

4 mars 2011
Galette n°19 - 1980
Troisième thé de la série "Tea for Two" évoquée précédemment, un échantillon de pu erh brut issu de la galette n°19 de la M3T (région de Menghai). Un thé qui date de 1980 ! Le plus vieux pu erh que j'aurais jamais bu à ce jour (je ne compte pas le Lui Bao Cha de 58, qui n'est pas un pu erh).
Alors, ça ressemble à quoi un thé qui a mon age (à 2 ans près) ?
Eh bien les feuilles, sans surprise assez foncées, ont une odeur à sec vraiment superbe : des parfums de vieux bois mais sans aucune note d'humidité, et rehaussées par une espèce de note très aérienne et plutôt épicée. Dans la théière préchauffée, c'est du tonnerre, ça me rappelle un peu le Tuo 10.
Deux rinçages, et deux infusions plus tard (20 et 10"), un premier sentiment se dégage : la liqueur (d'une couleur fantastique au demeurant) semble très prometteuse - je veux dire par là que les arômes sont bien présents mais ils sont comme "parasités" par un espèce de voile poussiéreux qui empêche de distinguer l'ensemble de la palette aromatique du thé. C'est comme une sorte de "pellicule" olfactive assez virulente qui me gêne un peu. Assez étrange.
Infusion 3 (20") : la choses non identifiée assez perturbante des deux premières infusions est toujours là, mais semble s'estomper. Ce début de "clarification" de la liqueur laisse entrevoir une amertume bien présente, une amertume vigoureuse qui n'est pas sans rappeler - toute proportion gardée - celle des pu erh beaucoup plus jeunes. Ici, elle réveille clairement la liqueur et lui donne un relief tout à fait appréciable. Encore une fois, je ne peux m'empêcher de comparer ce pu erh au Tuo 10 (1993). Ce qui est étonnant, c'est qu'une douzaine d'années les sépare et qu'une galette est sensée vieillir plus vite qu'un tuocha...
Infusion 4 (30") : trente secondes, c'était presque trop. J'ai vraiment l'impression d'avoir dans ma tasse la liqueur de l'infusion d'un blend "maison" : 1/3 jeune sheng à la Bu Lang, 1/3 vieux sheng vénérable, et 1/3 shu cha. C'est assez troublant, mais n'allez pas comprendre que ce n'est pas bon. Car ça l'est. Très, même. Vraiment, ce pu erh de 1980, après un petit moment de flottement lors des premières infusions, me ravit au plus haut point.
Infusion 5 (30") : rien à redire, c'est vraiment superbe. Gustativement, olfactivement, rétro-olfactivement, longueurenbouchement, c'est clairement sublime et sans défaut. Je lâche mon clavier et je profite.
Inf. 6 (45") : la liqueur s'assagit un peu, c'est presque dommage. Un peu comme si l'amoindrissement du peps de ce pu erh quasi survolté l'avait privé d'une partie de ce qui faisait son charme... On reste quand même dans la catégorie "(très) vieux pu erh super bons que je ne pourrais jamais acheter (introuvables et / ou super chers)".
Inf. 7 (1') : pfff, je retrouve la perfection de la 5ème infusion. Ce pu erh a encore de la puissance en réserve, et devient en même temps de plus subtil au fur et à mesure des infusions.
Allez, pour pinailler je dirais que... non. Même en cherchant bien, je trouve pas.
Dans sa catégorie, ce pu erh est vraiment incroyable. Allez, j'arrête avant d'épuiser le stock de superlatifs, vous avez compris l'essentiel je pense.
Très belle dégustation, riche en rebondissements : perplexité, enthousiasme, béatitude, etc... Je ne sais pas comment je vais pouvoir remercier mon généreux voisin !
Alors, ça ressemble à quoi un thé qui a mon age (à 2 ans près) ?
Eh bien les feuilles, sans surprise assez foncées, ont une odeur à sec vraiment superbe : des parfums de vieux bois mais sans aucune note d'humidité, et rehaussées par une espèce de note très aérienne et plutôt épicée. Dans la théière préchauffée, c'est du tonnerre, ça me rappelle un peu le Tuo 10.
Deux rinçages, et deux infusions plus tard (20 et 10"), un premier sentiment se dégage : la liqueur (d'une couleur fantastique au demeurant) semble très prometteuse - je veux dire par là que les arômes sont bien présents mais ils sont comme "parasités" par un espèce de voile poussiéreux qui empêche de distinguer l'ensemble de la palette aromatique du thé. C'est comme une sorte de "pellicule" olfactive assez virulente qui me gêne un peu. Assez étrange.
Infusion 3 (20") : la choses non identifiée assez perturbante des deux premières infusions est toujours là, mais semble s'estomper. Ce début de "clarification" de la liqueur laisse entrevoir une amertume bien présente, une amertume vigoureuse qui n'est pas sans rappeler - toute proportion gardée - celle des pu erh beaucoup plus jeunes. Ici, elle réveille clairement la liqueur et lui donne un relief tout à fait appréciable. Encore une fois, je ne peux m'empêcher de comparer ce pu erh au Tuo 10 (1993). Ce qui est étonnant, c'est qu'une douzaine d'années les sépare et qu'une galette est sensée vieillir plus vite qu'un tuocha...
Infusion 4 (30") : trente secondes, c'était presque trop. J'ai vraiment l'impression d'avoir dans ma tasse la liqueur de l'infusion d'un blend "maison" : 1/3 jeune sheng à la Bu Lang, 1/3 vieux sheng vénérable, et 1/3 shu cha. C'est assez troublant, mais n'allez pas comprendre que ce n'est pas bon. Car ça l'est. Très, même. Vraiment, ce pu erh de 1980, après un petit moment de flottement lors des premières infusions, me ravit au plus haut point.
Infusion 5 (30") : rien à redire, c'est vraiment superbe. Gustativement, olfactivement, rétro-olfactivement, longueurenbouchement, c'est clairement sublime et sans défaut. Je lâche mon clavier et je profite.
Inf. 6 (45") : la liqueur s'assagit un peu, c'est presque dommage. Un peu comme si l'amoindrissement du peps de ce pu erh quasi survolté l'avait privé d'une partie de ce qui faisait son charme... On reste quand même dans la catégorie "(très) vieux pu erh super bons que je ne pourrais jamais acheter (introuvables et / ou super chers)".
Inf. 7 (1') : pfff, je retrouve la perfection de la 5ème infusion. Ce pu erh a encore de la puissance en réserve, et devient en même temps de plus subtil au fur et à mesure des infusions.
Allez, pour pinailler je dirais que... non. Même en cherchant bien, je trouve pas.
Dans sa catégorie, ce pu erh est vraiment incroyable. Allez, j'arrête avant d'épuiser le stock de superlatifs, vous avez compris l'essentiel je pense.
Très belle dégustation, riche en rebondissements : perplexité, enthousiasme, béatitude, etc... Je ne sais pas comment je vais pouvoir remercier mon généreux voisin !

2 mars 2011
Chang Tai Yi-Ban 2002
Deuxième volet de la série "Tea for Two / Tribute to jeancarmet", un échantillon (merci voisin :) d'une galette de pu erh brut 2002 de la firme Chang Tai : Yi-Ban "Wild Arbor".
Dans la théière chaude, les feuilles sèches, relativement petites semble-t-il, laissent une impression de douceur mais une douceur toutefois parfumée et relevée. Difficile à retranscrire, mais le rendu est plutôt inhabituel.
Double rinçage, infusion 1 (10") : dès la première gorgée, je retrouve un peu du ressenti précédent ; beaucoup de rondeur, de douceur. A côté de ça, des parfums majoritairement typés vieux bois, ce qui est assez étonnant pour un pu erh de 2002. Bref, c'est plutôt pas mal mais je déplore tout de même un petit côté "fade". Manque de pêche, de vigueur. Peut-être que cette première infusion était un peu courte...
Infusion 2 (20") : même verdict, bien mais pas exceptionnel. Je vais allonger un peu pour voir.
Infusion 3 (30") : eh ben voilà, ça y est ! De la consistance en bouche, une vraie présence, du peps, tout y est. Ajoutez à cela des arômes plutôt sympas et cette rondeur toujours omniprésente, cela donne quelque chose de vraiment agréable à boire. Ouf.
Infusion 4 (45") : bon, ça se maintient. Je n'ai pas grand chose à ajouter, ça se boit bien, il n'y a pas de réel "défaut" dans ce pu erh mais cependant il ne fera pas partie de ceux qui m'auront vraiment enthousiasmé. Je ne sais pas trop ce qui me gêne dans ce thé... un petit quelque chose dans l'arrière goût, une sensation sur la langue... Quelques petits détails, purement subjectifs et personnels, qui font que je n'accroche pas plus que ça. Il faut tout de même relativiser, c'est loin d'être mauvais.
Infusion 5 (1') : à force d'allonger les durées d'infusion, je commence à avoir une belle petite amertume. C'est quelque chose que j'aime bien retrouver dans les pu erh : pour peu qu'elle ne soit pas trop envahissante, je trouve qu'elle participe à la diffusion des arômes, que ça donne de l'ampleur à la liqueur.
Mis à part ça, RAS.
Infusion 6 (1') : bizarrement, j'ai l'impression que les petites choses qui me gênaient dans ce thé sont en train de s'effacer peu à peu. Plus ça va, plus je le trouve bon. C'est à n'y rien comprendre. En tout cas ce pu erh est très endurant.
Infusion 7 (>1') : c'est officiel, ce thé est très bon. Décidément... Dommage que les premières infusions aient été aussi peu convaincantes. La suite (2',3',5'...) n'apportera rien de plus.
Cette dégustation apporte une nouvelle fois la preuve (si besoin était) que les mystères du pu erh sont impénétrables.
Dans la théière chaude, les feuilles sèches, relativement petites semble-t-il, laissent une impression de douceur mais une douceur toutefois parfumée et relevée. Difficile à retranscrire, mais le rendu est plutôt inhabituel.
Double rinçage, infusion 1 (10") : dès la première gorgée, je retrouve un peu du ressenti précédent ; beaucoup de rondeur, de douceur. A côté de ça, des parfums majoritairement typés vieux bois, ce qui est assez étonnant pour un pu erh de 2002. Bref, c'est plutôt pas mal mais je déplore tout de même un petit côté "fade". Manque de pêche, de vigueur. Peut-être que cette première infusion était un peu courte...
Infusion 2 (20") : même verdict, bien mais pas exceptionnel. Je vais allonger un peu pour voir.
Infusion 3 (30") : eh ben voilà, ça y est ! De la consistance en bouche, une vraie présence, du peps, tout y est. Ajoutez à cela des arômes plutôt sympas et cette rondeur toujours omniprésente, cela donne quelque chose de vraiment agréable à boire. Ouf.
Infusion 4 (45") : bon, ça se maintient. Je n'ai pas grand chose à ajouter, ça se boit bien, il n'y a pas de réel "défaut" dans ce pu erh mais cependant il ne fera pas partie de ceux qui m'auront vraiment enthousiasmé. Je ne sais pas trop ce qui me gêne dans ce thé... un petit quelque chose dans l'arrière goût, une sensation sur la langue... Quelques petits détails, purement subjectifs et personnels, qui font que je n'accroche pas plus que ça. Il faut tout de même relativiser, c'est loin d'être mauvais.
Infusion 5 (1') : à force d'allonger les durées d'infusion, je commence à avoir une belle petite amertume. C'est quelque chose que j'aime bien retrouver dans les pu erh : pour peu qu'elle ne soit pas trop envahissante, je trouve qu'elle participe à la diffusion des arômes, que ça donne de l'ampleur à la liqueur.
Mis à part ça, RAS.
Infusion 6 (1') : bizarrement, j'ai l'impression que les petites choses qui me gênaient dans ce thé sont en train de s'effacer peu à peu. Plus ça va, plus je le trouve bon. C'est à n'y rien comprendre. En tout cas ce pu erh est très endurant.
Infusion 7 (>1') : c'est officiel, ce thé est très bon. Décidément... Dommage que les premières infusions aient été aussi peu convaincantes. La suite (2',3',5'...) n'apportera rien de plus.
Cette dégustation apporte une nouvelle fois la preuve (si besoin était) que les mystères du pu erh sont impénétrables.
Belle surprise : de superbes feuilles entières dans le fond de ma théière !

27 févr. 2011
Galette n°39 - 2002
Le premier d'une série de posts sur les thés de la quatrième édition de l'opération "Tea for Two" de jeancarmet. Si ces thés sont arrivé jusqu'à moi, c'est encore grâce à la générosité de mon voisin, qui avait participé à cette opération en 2007.
Pour ce premier épisode, j'ai choisi un peu au hasard la galette n°39 de 2002, la "Youle". Vu la numérotation, j'imagine que c'est un thé de la Maison des Trois Thés.
Les feuilles sont relativement petites, l'odeur à sec est très belle, et dans la théière chaude c'est encore plus enivrant. Un petit air de famille avec la Min Feng 2006 de Yong De ?
Double rinçage express, première infusion de 10 secondes : la liqueur, d'une superbe couleur cuivrée/orange a une réelle consistance, presque "granuleuse". Du coup ce pu erh brut est très long en bouche, les parfums sont bien présents, l'odeur est extra malgré une petite touche de fumé qui apporte finalement un petit plus car le tout est très équilibré et harmonieux. Pour un thé de 8 ans, il est resté finalement assez jeune, il ne délivre pas de notes de vieux bois, mais il en prend seulement le chemin (et encore).
Infusions 2 et 3 (10 et 20") : toujours très bon, présence en bouche spectaculaire. Vraiment très bien fait, mais sans toutefois offrir quelque chose de neuf, de jamais vu.
Infusions 4, 5 et 6 (25, 30 et 40") : rien à redire, c'est vraiment délicieux. Il faut attendre les infusions 7 et 8 (40" et 1') pour noter un très léger début de baisse de puissance. Ce thé semble infatigable.
La lumière du soleil génère dans l'eau des phénomènes optiques assez intéressants ! |
La suite et la fin de cette dégustation ? Dans la même veine : un très bon cru que cette Youle 2002, je ne sais pas trop d'où elle vient, mais d'après jeancarmet elle est issue de théiers sauvages et centenaires. Quoi qu'il en soit, c'est réellement un très bon pu erh. Étrangement, il s'est "effondré" quasiment d'un seul coup : aux alentours de la dixième infusion, la belle consistance et la spectaculaire présence en bouche ont disparu pour laisser place à quelque chose de beaucoup plus "banal" quoique toujours très buvable.
Je m'étonne d'une chose : que ce thé ait gardé autant de caractéristiques des pu erh jeunes. Rien ne laisse transparaître son âge hormis la couleur des feuilles sèches.
Beaucoup de feuilles brisées, pour ne pas dire "aucune feuille entière". Comme quoi, pas besoin de feuilles spectaculaires pour obtenir des liqueurs de qualité.
Merci voisin pour cet échantillon ! Si les autres pu erh de cette série sont du même acabit, ça promet !
EDIT : en publiant l'article, je m'aperçois que j'avais déjà goûté ce thé via un échantillon de Julien en novembre dernier (ici). J'ai la mémoire courte...

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