22 avr. 2012

Sunday morning


Sencha du dimanche matin. C'est top, ma fille de 3 ans aime le thé japonais. Une grande tasse pour moi, une toute petite pour elle. Un truc à me réconcilier à 100% avec le thé, et à oublier (ou pour le moins reconsidérer) les vexations et incompréhensions récentes avec certains puerh par exemple :)
Bon dimanche à tous !


21 avr. 2012

Mi Di à 14H


Je revisite en ce moment plusieurs puerh qui m'ont beaucoup plu par le passé, et il y a pas mal de casse. Aujourd'hui c'est au tour du puerh d'Akira Hojo, dont la dégustation d'un échantillon m'avait énormément plu, suffisamment pour que j'achète une galette. Suite à cet achat, j'en avais bu 2 ou 3 fois, mais je n'y avais pas retouché depuis un moment.
En début d'après-midi (là je justifie mon jeu-de-mot-titre moisi) j'ai donc prélevé quelques grammes de Mi Di que j'ai infusés dans une théière en terre dure, donc à priori neutre.


J'ai été relativement surpris par le résultat, très inégal, et il m'a fallu passer les 7 ou 8 premières infusions pour arriver à des liqueurs plaisantes.
Du coup j'ai remis ça ce soir, en utilisant un zhong et un poil moins de feuilles. Deuxième surprise du jour : ce qui me saute au nez, au palais, à tout ce que l'on veut, ce sont ces parfums de puerh sauvage. J'ai parlé il y a peu de ces fameux vieux théiers "sauvages", et des puerh que l'on produit à partir de leurs feuilles. Tous les puerh de cette catégorie que j'ai goûtés jusqu'à présent m'ont déplu. Plus ou moins déplu, certes, mais aucun ne m'a vraiment enthousiasmé.

Or là, ce soir, je me retrouve cerné par les parfums de théiers sauvages : dans le couvercle du gaiwan, dans l'infusion, dans la liqueur, partout ! Du coup je file jeter un œil sur le site d'Hojotea, qui me donne confirmation : ce puerh vient bien de théiers sauvages, âgés de 300 à 400 ans.
Comment ai-je pu passer à côté de ça lors de mes précédents contacts avec ce thé ?? C'est extrêmement flagrant pourtant !!
Que se passe-t-il ? Ce Mi Di a-t-il très récemment changé de registre ? Les fois précédentes, il venait juste de sortir de son conditionnement sous vide, est-ce à cause de cela qu'il a beaucoup changé en si peu de temps ?
Avait-il déjà cette très forte personnalité 'théiers sauvages' ? Est-ce que cela vient de moi ? Du stockage ? Pourquoi une telle différence entre ce début d'après-midi et ce soir ?
Je n'y comprends plus grand chose. Mes goûts et mon palais auraient-ils changé au point qu'il n'y a plus aucun rapport entre ce que j'avais en mémoire et ce que je redécouvre ?
Faut-il que j'arrête de chercher midi à 14h (bis, désolé) ? Même si tel était mon souhait, il m'eût été impossible aujourd'hui de faire comme si de rien n'était...


Autre question : j'ai retrouvé des feuilles comme carbonisées sur le bord lors des 2 dégustations de ce Mi Di. Quelqu'un a-t-il un début d'explication ? Il ne me semble pas avoir déjà observé cela ailleurs.

17 avr. 2012

Catastrophe !


Catastrophe !! 
Une seconde d'inattention, et voilà le résultat. Je suis vraiment attristé par cette explosion de couvercle, j'aimais beaucoup utiliser ce shiboridashi de Petr Novak. J'ai contacté ce dernier, apparemment il a une caisse de couvercles de rab'. Avec un peu de chance...


Remarque, ça donne un petit côté rustique... Mais bon je ne vais pas l'utiliser recollé. L'infusion de super-glue, c'est certainement très moyen pour la santé. Sans compter le goût...

16 avr. 2012

Ye Sheng Cha

Échantillon du puerh "sauvage" de Lan Ting Chun, version 2010, évidemment sourcé par Olivier. Du vrai puerh sauvage, avec les feuilles jaunes et tout et tout. Un vrai bon puerh du Lincang, un terroir qui a produit des thés que j'ai adoré. Oui mais...


...mais la dernière fois que j'ai goûté cet échantillon, je n'ai pas aimé. Et ça me désole un peu car je ne comprends pas ce qui ne passe pas avec ces puerh "sauvages" : que ce soit avec la galette de Terre de Chine, un échantillon de chez Mandarin Tearoom, ou avec ce Ye Sheng Cha, rien à faire je n'accroche pas.
Dernier essai avec ce qui me reste du morceau de galette envoyé par Olivier.


Si les feuilles sèches ont un parfum qui fait tout de suite penser au puerh, ce n'est plus du tout le cas dès que l'eau chaude entre en jeu : que ce soit au niveau des feuilles humides, du couvercle du gaiwan ou bien de la liqueur elle-même, je n'y trouve pas mon compte. Ce n'est pas que je ne trouve pas ce puerh à mon goût, ou que je lui reproche tel ou tel défaut, non, vraiment, je n'aime pas ce que je retrouve dans ma tasse, et j'aime encore moins les parfums que je renifle ici ou là. C'est certes très porté sur les agrumes, et cela n'est pas désagréable en soi, mais ce n'est pas ce que j'aime retrouver dans un puerh. J'aime les puerh fruités, mais quand le fruit accompagne le boisé, les épices et le puerh quoi !


Ici, c'est frais, agrumesque, et je retrouve aussi diverses autres choses étranges : une sorte de fumé, un arrière goût que je n'aime pas vraiment, une accroche désagréable en bouche, bref je n'aime pas.
Je ne vais pas épiloguer, les puerh "sauvages" c'est pas pour moi. Les p'tites feuilles jaunes dans les galettes de puerh, on oublie. Voilà, c'est dit, je n'y reviendrai pas. J'aimerais quand même bien comprendre le pourquoi du comment...

14 avr. 2012

Thé nantais


J'ai fait ce matin un petit passage éclair au parc du Grand Blottereau, à Nantes, pour assister à la récolte des théiers qui sont plantés dans le jardin coréen aménagé dans ce parc. Ce sont des théiers d'une dizaine d'années (plantés en 2002) à l'initiative du Club des buveurs de thé Bretagne/Pays de la Loire (si j'ai bien tout compris).

Quoi qu'il en soit, le club était sur place ce matin, ses membres ont donné quelques explications aux touristes et autres badauds (dont moi), puis ont commencé à récolter les bourgeons, accompagnés de 2 feuilles.








Malheureusement j'ai dû m'éclipser, je n'aurais donc pas le plaisir d'assister aux étapes suivantes de la confection de ce thé nantais (séchage, torréfaction au wok...) mais je ne peux que saluer cette initiative très sympathique et - j'imagine - unique en France !

13 avr. 2012

Dian Hong 'sauvage'


Échantillon (merci Stéphane) de ce thé rouge un peu particulier proposé sur le site Tea Masters. Particulier car il a été élaboré en avril 2011 à partir de feuilles d'arbres centenaires sauvages à grandes feuilles de puerh. C'est bien un thé rouge (les feuilles sont 100% oxydées), mais produit avec des feuilles à puerh provenant du Yunnan.


Après le thé rouge à base d'un cultivar wulong (le Da Yeh), Stéphane propose donc ce thé rouge à base de feuilles de puerh. Visuellement, on peut effectivement trouver une ressemblance entre ces petits bourgeons, clairs et duveteux, et les bourgeons que l'on peut observer dans les puerh, bruts ou fermentés. Mais la ressemblance s'arrête là, car ces quelques grammes de thé ont une odeur de thé rouge tout ce qu'il y a de plus "thé rouge" (en même temps, c'en est un).


J'ai mis 3 grammes de ce Dian Hong dans ma petite théière en verre, et j'ai infusé un peu au jugé, avec de l'eau bouillante, sans rinçage. La première infusion était peut-être un peu longue, elle m'a donné une liqueur d'un rouge sang, très puissante, avec un trop plein d'énergie accompagné d'une bonne dose d'amertume.


Les suivantes m'ont beaucoup plu : davantage ciselés, moins étouffés grâce aux infusions plus courtes, les arômes sont apparus éclatants. Du bois, du malt, du fruit (un petit quelque chose d'acidulé), une belle amertume qui se fond dans un rendu tendre et fin, frais et profond.


Je ne suis pas ultra fan des thés rouges en général, je n'en bois que très rarement, mais celui-ci est très beau. Les multiples infusions ont produit des liqueurs d'un superbe rouge et, mis à part la première, d'une limpidité irréprochable. Bref, un bon thé rouge, mais...


... mais autant dans le Da Yeh on distinguait très distinctement les origines "wulonguesques" de ce thé rouge, autant je n'ai pas retrouvé le moindre soupçon de puerh dans ce Dian Hong. Cela dit, personne ne m'avait promis le contraire, et cela n'enlève rien à la qualité de ce thé !

11 avr. 2012

1980's Liu An

Échantillon du Sun Yi Shun Liu An d'Essence Of Tea, qui date des années 80. Ces quelques grammes de thé - toujours fournis par le même mécène que je remercie au passage - sont accompagnés d'un bout de l'emballage de bambou (Liu Bao Cha et Liu An sont traditionnellement empaquetés et conservés dans des gros paniers en bambou).


Les feuilles sont assez petites, et d'une couleur sensiblement différentes des vieux Liu Bao Cha à dominante marron que j'ai eu l'occasion de goûter : elles sont ici plus foncées, quasiment noires mais avec des reflets presque argentés ou bleutés. L'odeur des feuilles est relativement inédite pour moi : du "médicinal", du bambou, et surtout du très très vieux. La plus intense odeur de vieux que j'ai jamais observée dans un thé.
Dans le gaiwan préchauffé, c'est encore ce parfum qui domine largement, il est plutôt plaisant.


Je vais infuser ce Liu An avec quelques morceaux de bambou, mais tout d'abord, double rinçage express.
La liqueur de la première infusion (très courte), d'une très belle couleur, est au premier abord étonnamment fraîche en bouche. Puis ce ressenti se transforme plutôt en quelque chose de mentholé / médicinal. Je ne sais pas trop comment mieux expliquer ce ressenti, mais ce côté "médicinal" m'a vraiment paru évident. A côté de ça, c'est très peu rond (surtout par rapport à un Liu Bao Cha), un peu sucré et la composante "vieux" est très présente (et encore davantage en rétro). Ça manque un peu de relief tout ça, surtout avec une présence en bouche plutôt moyenne...


Deuxième infusion, deuxième rafale de parfums vieillis, ça prend vraiment au nez, c'en est presque entêtant. Heureusement que je n'avais que 4 grammes de ce Liu An, avec un plus fort dosage ça doit être impressionnant ! Cela dit, cette seconde liqueur est mieux dessinée, elle a davantage d'accroche en bouche : davantage de détails, moins monolithique (un peu).


Troisième et quatrième infusion relativement semblables : la liqueur s'aère un peu, c'est plus agréable à boire. Le pôle vieilli perd un peu de son monopole et la dégustation devient du coup moins "pesante". Le côté médicinal frais reste assez stable, c'est beaucoup mieux que les infusions initiales. Le bambou est très très discret. D'ailleurs si je ne l'avais pas sous les yeux, je suis quasiment certain que je ne l'aurais pas relevé.


Suite et fin de ce vénérable Liu An, avec des liqueurs de plus en plus "désépaissies", agréables mais nécessitant des infusions longues pour conserver un minimum de corps et d'intérêt. Du coup une amertume étrangement placée fait son apparition et déséquilibre le tout.

Bilan en demi-teinte pour ce Liu An : un début de dégustation trop lourd, 2 belles liqueurs en milieu de parcours et une fin mitigée. A moins que je n'aie raté la préparation de ce thé ?

5 avr. 2012

Carré Chen Sheng 2009


Même provenance, même histoire pour ces quelques grammes du carré Lao Banzhang 2009 que pour le 2010. Étais-je passé autant à côté de ce puerh que pour le 2010 ? Y aura-t-il autant de différence entre ce que j'avais en mémoire et ce que je vais découvrir aujourd'hui ? Suspense...


Visuellement, et d'après ce que je peux en juger, ce puerh n'est pas extrêmement différent du cru suivant : de très beaux bourgeons argentés et duveteux à souhait, des feuilles de taille moyenne, relativement foncées.
L'odeur est tout aussi splendide que le carré 2010, à quelques nuances près : j'ai l'impression que ce millésime 2009 est plus dense en arômes, plus épais, et par conséquent moins fin, moins aérien et raffiné. Attention, ce ne sont que des nuances : le parfum de ces quelques morceaux de thé est proprement envoûtant, on peut passer plusieurs minutes à l'apprécier uniquement avec le nez, avant même de songer à la dégustation proprement dite.
Je retrouve un peu de ces fameuses "fins de tasses" mais c'est moins beau, moins émouvant car c'est ici un peu masqué par l'opulence des arômes. En tout cas, ça promet, et c'est suffisamment différent de la dégustation précédente pour être intéressant.


Rinçages express, première infusion. C'est divin, c'est parfait, c'est terriblement bon. Ça parle au corps et à l'esprit, il y a du velouté dans le moelleux de la liqueur mais aussi du tranchant dans l'amertume, c'est fin, sculpté, peut-être moins classieux que le 2010 mais plus immédiat, c'est d'une évidence limpide. Et surtout, surtout... j'ai dès la première infusion une fin de tasse mo-nu-men-tale.


C'est d'autant plus étonnant que c'est le seul endroit dans lequel je retrouve un parfum aussi génial : le couvercle du gaiwan est moyen, il donne même un peu dans le fumé, le pichet ne donne rien de particulier, mais la tasse vide, elle, est tout bonnement spectaculaire, même complètement refroidie.

Les liqueurs, relativement stables au fil des infusions mis à part quelques apparitions et disparitions successives d'odeurs rappelant certains parfums off de fumées, me paraissent moins spectaculaires car moins élégantes en bouche que pour le cru 2010. Le rendu est plus brouillon, plus touffu, mais quelle énergie ! L'amertume est bien présente, bien réelle mais se fond dans le reste et participe à la puissance de ce puerh, mais n'en reste qu'une des composantes.


Avec ce carré Lao Banzhang 2009 j'ai là aussi l'impression de déguster un thé de sensations olfactives et plus globalement corporelles avant d'être un thé de bouche. Cela dit, quel thé ! Quelle présence ! Et, au risque de me répéter pour la huitième fois, quels parfums !
Beaucoup plus endurant que son successeur, ce carré 2009 est proprement infatigable, 4g dans un gaiwan suffisant à produire même au bout d'une dizaine d'infusions des liqueurs très puissantes en quelques secondes... Décidément, ces petites feuilles semblent bien inoffensives, mais quel puerh !

3 avr. 2012

Carré Chen Sheng 2010


Voici un petit bout du 'fameux' carré Lao Banzhang produit par Chen Sheng, dans sa version 2010. J'avais eu l'occasion de le déguster en bonne compagnie il y a déjà un bon moment, et j'étais même reparti de cette dégustation avec un petit morceau de ce carré dans la poche.
Fameux par son prix (dû à la notoriété du terroir de Lao Banzhang), ce thé est également fameux à boire, c'est en tout cas le souvenir que j'en ai. J'ai envie aujourd'hui de me rafraîchir la mémoire, ce sera aussi l'occasion de boire ces quelques grammes de thé avant qu'ils ne vieillissent trop (ce petit morceau a été conservé emballé dans du papier, et stocké avec d'autres puerh dans une boîte en bambou).


Un puerh 100% Lao Banzhang, travaillé directement au village par Chan Sheng He, un puerh visiblement composé de bourgeons argentés et duveteux, ainsi que de feuilles dont je ne peux pas dire grand chose pour l'instant étant donné la nature relativement fragmentée de cet échantillon.
Ce qui est certain, c'est que le parfum de ces feuilles est tout simplement superbe. Je suis bien resté le nez collé plusieurs minutes à ces quelques grammes de thé... une richesse incroyable ! Il y a un incroyable pôle boisé, tout un registre d'épices, un dynamisme à couper le souffle et en même temps quelque chose de charnel, musqué, un mélange de cuir et de je-ne-sais-quoi dans ces feuilles...
J'ai souvent évoqué le parfum particulier que j'aime par-dessus tout retrouver avec certains puerh dans la tasse vide encore chaude. C'est la toute première fois que je retrouve - encore magnifiée - cette odeur particulière sur des feuilles sèches.


Lors de la dégustation initiale de ce LBZ, j'avais bien eu l'occasion de plonger mon nez sur les feuilles de ce carré, mais je ne me souviens pas avoir ressenti avec autant de force la puissance aromatique et évocatrice de ce thé. Peut-être n'avais-je pas été assez attentif, peut-être que le thé a changé en 1 an et demi, je n'en sais rien mais ce qui est certain c'est qu'à ce jour je n'ai jamais observé quelque chose d'aussi impressionnant avec un autre puerh que celui-ci. Par certains côtés ça me fait penser à du Lincang, mais pas seulement. Je serais bien incapable de dire quels terroirs je retrouve dans ces quelques grammes de thé, ni de prédire ce que cela va donner une fois dans ma tasse, mais j'avoue que pour l'instant, je suis un peu sous le choc. Surtout d'avoir retrouvé ces incroyables "odeurs-fins-de-tasses" dans des feuilles sèches...


Bref rinçage, puis première infusion. La liqueur, d'un jaune très pâle, n'est pas tonitruante en bouche : c'est au contraire relativement sage, léger et tout en finesse. Peut-être même trop. J'enchaîne avec une seconde infusion un tout petit peu plus poussée qui donne une liqueur un tout petit plus consistante, d'un jaune plus éclatant. Là, tout est dit : c'est frais, boisé, complexe et très fin, subtil, le tout souligné par une splendide amertume qui se fond dans quelque chose de chaleureux et superbement envoûtant.


La suite est du même tonneau. Je retrouve bien sûr des fonds de tasse comme je les aime, mais je retrouve ça aussi dans le couvercle du gaiwan, avec également du sucré, du moelleux.


Les infusions s'enchaînent sans interruption d'autant plus que la présence en bouche est très belle et que l'arrière-goût est aussi long que puissant et précis. Ce puerh est peut-être davantage un thé de sensations (bouche, gorge, fosses nasales...) et de nez (je n'insiste pas hein, vous avez compris) qu'un thé de "papilles" bien que ces dernières participent à coup sûr à la superbe de cette dégustation.

1 avr. 2012

Fukamushi-Yabukita-Kagoshima


Fukamushi, Yabukita, Kagoshima... des mots qui il y a un an, ne m'évoquaient rien du tout.
Aujourd'hui, ces trois mots-là résonnent agréablement à mes oreilles et me suggèrent que je vais déguster un sencha longuement étuvé, produit à l'extrême sud-ouest du Japon à partir du cultivar Yabukita.


Ce sencha vient de la boutique Thés du Japon (pour changer :) et c'est un cru 2011 récolté à la main. C'est l'avant dernier sachet de thé vert japonais que j'ai en stock, autant dire que j'attends les nouvelles récoltes avec impatience !

A l'ouverture du sachet, j'ai été frappé par une puissante odeur de fruit. Je sais bien que les toutes premières odeurs émanant d'un thé conservé sous vide (ou de façon hermétique) ne sont pas forcément représentatives de ce que l'on pourra retrouver dans la tasse, mais dans le cas présent c'était si violent que je ne pouvais pas ne pas évoquer cette déferlante de concentré de pâte de fruits.


Les feuilles ne semblent pas trop fragmentées pour un fukamushi, elles sont même plutôt imposantes, et se présentent sous différentes nuances de vert. Une fois la fantastique bouffée fruitée un peu dissipée, on retrouve tout de même dans les feuilles sèches un beau reste de fruité, doux et sucré, de la poire peut-être. Sur une belle base végétale et un très fin vernis de torréfaction, l'ensemble est réellement alléchant et donne d'emblée un sentiment de maîtrise absolue et de qualité.


Oui, je bois du thé japonais dans une tasse chinoise...
Que les dieux du thé et les puriste me pardonnent :)


La première liqueur (4g, 80ml, 70°C, 1min.) est très belle, d'un vert éclatant et translucide. En bouche c'est très élégant, immédiatement relaxant et très équilibré. Une très fine et classieuse amertume vient souligner la superbe douceur de ce sencha. J'ai beaucoup de fruit en rétro-olfaction, de la verdure en bouche, je suis conquis au plus haut point par ce fukamushi.


La deuxième liqueur - contrairement à celles obtenues avec d'autres Fukamushi - ne donne pas dans la caricature des étuvages longs (turbidité extrême, boue de stagnation dans le fond de la tasse...), ceci étant sans doute dû au travail soigné des feuilles. Toujours veloutée, douce et presque sucrée dans le fruit, cette liqueur laisse davantage de place à l'amertume, mais le rendu final est toujours aussi fin, distingué et plaisant.
Je ne sais pas si c'est parce que j'ai consommé beaucoup de futsumushi sencha ces derniers temps, mais ces "retrouvailles" avec la famille des étuvages longs sont éclatantes.


La troisième infusion est beaucoup moins parfumée, plus acérée car moins dense et moins moelleuse. Belle évolution dans cette dégustation : partir d'une douceur sucrée pour finir sur une superbe amertume, ça me plaît beaucoup. Bref, un vrai coup de cœur pour ce sencha de Kagoshima. Florent, si tu trouves le même en 2012...