31 déc. 2012

2013 !


Je vous souhaite à tous par avance une excellente année 2013, pleine de bons thés évidemment, mais avant tout  une bonne santé (c'est l'essentiel), du bonheur, etc etc...
A bientôt !

30 déc. 2012

Inzatsu 131


Futsumushi sencha de Shizuoka 2012, via thés-du-japon, récolte manuelle. Il s'agit du fameux cultivar issu d'une souche indienne, ce qui lui confère un parfum tout à fait atypique pour un sencha.


Ce sencha est produit avec le cultivar appelé Inzatsu 131. C'est un cultivar né entre le cultivar indien de Assam, Manipuri 5, et d'un père inconnu. Il est riche en acide anthranilique méthyle, un des éléments responsable du parfum fleuri du thé.


La première liqueur est plutôt saisissante lors des premiers contacts avec ce thé : c'est effectivement très "fort" pour un sencha. Astringent, voire amer, très parfumé (une note florale assez particulière que j'ai du mal à cerner), ce sencha laisse pourtant en bouche une longue sensation assez plaisante pour peu que l'on parvienne à oublier que l'on est effectivement en train de boire un thé de la famille des sencha.


Je dois bien reconnaître que je me suis assez vite lassé de ce thé, si particulier pour un sencha. En tant que "thé vert du matin", il est trop typé pour moi. Cependant, je reconnais bien volontiers que j'ai tout de même obtenu de très plaisants résultats en fonction des dosages, de l'humeur du moment, et des autres paramètres de préparation.


Et notamment avec ce petit kyusu d'Andrzej Bero, qui semble avoir tendance à "lisser", à arrondir et à adoucir les liqueurs. Mais ce n'est peut-être qu'une impression, c'est tellement subjectif tout ça. Et comme je ne suis pas un acharné des tests en parallèle, je ne le saurai jamais avec certitude.
Ce qui ne fait pas l'ombre d'un doute, c'est que cette petite (env. 80ml) théière me plaît beaucoup et que je suis ravi de cette nouvelle acquisition. Le filtre 16 trous est redoutablement efficace, même avec les sencha en miettes, la verse est confortable, et les finitions sont parfaites.

18 déc. 2012

Number 9


Vrac de puerh fermenté 2011 de grade 9 (le plus élevé, c'est à dire les plus grandes feuilles récoltées), produit par De Hu Cha Chang (c'est à dire par Halankun, voir les détails de l'histoire ici).
J'ai vraiment eu une sorte de coup de cœur pour ce thé, que j'ai re-goûté au moins 3 ou 4 fois avant d'en recommander 1 kilo à Olivier, pour l'oublier quelques temps dans une grosse jarre.


Coup de cœur "visuel" dans un premier temps car ces grandes feuilles sont vraiment splendides, puis coup de cœur olfactif car leur parfum est tout aussi sublime, puis coup de cœur dans la tasse, et pour finir coup de cœur "porte-monnaie" car un vrac fermenté de cette qualité à environ 6€/100g, ça ne court pas les rues...


De très belles feuilles donc, qui ne sont pas sans me rappeler certains grands crus de la M3T comme le vrac 16 - toutes proportions gardées bien sûr. L'odeur de ce grade 9 m'a plu d'emblée : très typique "puerh fermenté" mais sans aucune note parasite, ni wodui déplaisant. C'est épicé, avec une touche de fraîcheur, des notes boisées très arrondies, et pour le coup c'est au vrac 22 que ce grade 9 me fait penser.


Aucune déception une fois que l'eau entre en jeu : ce grade 9 tient toutes ses promesses que ce soit au niveau des feuilles humides ou dans la tasse : un liqueur sombre et épaisse offre une belle présence en bouche sans toutefois délivrer une texture trop chargée. Les parfums sont très beaux, c'est rond, doux, avec ici et là quelques sensations plus aiguës sur la langue ou au niveau du palais, c'est frais, ça se boit tout seul.


Bref, un puerh fermenté qui m'a bien plu, sans doute un peu moins clean et fin que d'autres, mais remarquablement bien fait, et assurément plaisant. Un shu cha à doser généreusement, à infuser très court, et à déguster tranquillement tout au long de la journée.

16 déc. 2012

Baozhong 'forêt subtropicale'

Échantillon d'un Baozhong de chez Stéphane, le 'forêt subtropicale' du printemps 2011. Malgré les quelques mois durant lesquels il a patienté dans son sachet, ce thé dégage tout de même une superbe odeur à sec : beaucoup de fleuri évidemment, mais aussi quelque chose d'un peu plus 'musqué', presque animal.
Je remplis mon gaiwan, rinçage express, et deux premières infusions très courtes qui viennent s'additionner dans ma coupe coréennisante de David Louveau.


Je suis assez surpris par cette (ou plutôt ces deux) infusion : une grosse dominante fleurie, mais également une superbe énergie. Je peux parfois reprocher à ce type de wulong d'être passablement prévisibles et ennuyeux, mais là ce n'est pas le cas. Ce Baozhong délivre instantanément une très belle structure et présence en bouche, c'est bouillonnant et pas si sage que ça en a l'air.


La suite a presque été aussi 'forte' que cette double première infusion. Presque, car j'ai l'impression d'avoir quasiment tout de suite perdu cet excellent mélange de fleurs puissantes, d'énergie verte et fraîche, le tout sans amertume. En tout cas dès les infusions 3/4 et suivantes l'amertume a fait son apparition au détriment du reste. Cela dit, et même si je n'ai pas retrouvé la superbe du début, la dégustation fut plaisante jusqu'au bout. Est-ce le dosage type "maocha" (on remplit jusqu'à ras bord) ou bien une particularité de ce thé de la jungle, je n'en ai aucune idée, mais ce qui est certain c'est que ce Baozhong énergique du printemps 2011 aura été la bonne surprise de cet après-midi maussade et léthargique de ce dimanche d'hiver 2012.

12 déc. 2012

Genmai-cha


J'ai dû goûter une fois ou deux dans ma vie cette association de thé vert japonais et de riz soufflé, le célèbre Genmai-cha, et je dois bien avouer que je n'en ai pas gardé un souvenir époustouflant. Cet échantillon du Genmai-cha de thés-du-japon va être l'occasion d'en tester un bon, car il est à priori fabriqué avec du bon thé vert, un thé de montagne de Hon.yama.


Sans surprise je retrouve de petits grains de riz soufflé dans le sachet, et des feuilles relativement brisées, sans toutefois être totalement en miettes (j'imagine que le petit sachet n'a pas aidé à préserver l'intégrité des feuilles). Au nez c'est surtout le riz soufflé qui ressort. J'en ai croqué 2 ou 3 grains, c'est un peu raide mais oui ça ressemble bien à du ... riz soufflé, comparable à celui qu'on trouve dans le commerce pour le p'tit déj', avec le sucre et/ou le chocolat en moins.

Je suis scrupuleusement les conseils d'infusion donnés sur le site, soit 5g de feuilles, 100ml, 1 minute d'infusion avec une eau à 90°C.


Je trouve cette première infusion assez "raide" : comme un thé vert un peu fort, ou un peu trop infusé (ou trop chaud), avec en plus une très forte présence du riz soufflé. Je suis pas fan.

J'ai donc fait une seconde infusion, un peu plus courte et surtout moins chaude, mais le résultat m'a semblé tout aussi "envahissant" en bouche : c'est très fort en "riz soufflé", une impression de caramel qui aurait un peu accroché au fond de la casserole, sur une base de thé vert assez amer. Du coup je n'insiste pas, le Genmai-cha, c'est pas mon truc :)

11 déc. 2012

Da Hong Yin


Un nouveau puerh de la série des Lan Ting Chun 2012, cette fois c'est un puerh fermenté. Il s'agit de la galette Da Hong Yin, qu'Olivier a présenté dans l'article qu'il avait consacré à ce producteur et qu'il a récemment mis à jour.


C'est une belle galette aux parfums secs et épicés, visiblement composée d'assez grands morceaux de feuilles. La compression est raisonnable, la couleur des feuilles est chaleureuse, très loin du noir d'encre des shu cha de mauvaise qualité qui hantent encore mes pires cauchemars de thé. Les parfums qui s'échappent de la galette sont totalement exempts de cette odeur propre à la fermentation artificielle du puerh, relativement désagréable et reconnaissable entre mille. Pour une galette tout juste pressée, cela dénote la haute maîtrise de ce procédé par le producteur et le soin apporté à la fabrication.


Les premières infusions sont très denses, il y a beaucoup de matière en bouche et on peut facilement obtenir des liqueurs extrêmement foncées, presque d'un noir absolument complet. Beaucoup de matière donc, mais aucune aspérité ou sensation poussiéreuse ni poudreuse. C'est rond, rond, rond, et épais.


Au bout de quelques infusions, on commence à y voir un peu plus clair au sens propre comme au figuré. Ce thé est très doux, enveloppant et réconfortant. Il laisse une traînée chaleureuse tout au long de l'œsophage, et développe une bonne énergie, c'est vraiment très plaisant.


Au fil des infusions, la structure du thé continue à se clarifier sans perdre trop de sa superbe présence initiale, et on apprécie les notes céréalières, boisées et maltées qui s'imposent avec davantage d'évidence.
Un registre assez classique pour un shu, moins "novateur" que le Shu Ya ou le  Shue Yu Cha Xiang du même producteur par exemple, mais qui au détour d'un couvercle de gaiwan ou d'une incursion olfactive dans l'antre de la théière, laisse échapper des notes de boulangerie ou des touches camphrées/épicées du plus bel effet.


Encore une très belle réussite de ce producteur du Lincang : un puerh fermenté de belle facture, à la fois puissant, ample et bien structuré. Un concentré de rondeur boisée, finement aiguisé par une belle énergie épicée. Encore une fois, pour une vingtaine d'euros... que demande le peuple ?

8 déc. 2012

Asatsuyu !

C'est avec un plaisir non dissimulé que j'ouvre ce sachet de fukamushi sencha du département de Kagoshima (ville de Kirishima, à l'extrême Sud-Ouest du Japon), cultivar Asatsuyu (récolte du 28 avril 2012). C'est un thé en provenance de la boutique thés-du-japon.


Je ne peux m'empêcher de copier ici quelques mots du site de la boutique à propos du cultivar Asatsuyu, j'espère que l'on me pardonnera ce nouvel emprunt :

Asatsuyu est un cultivar très célèbre, qui fait partie de la première vague d'enregistrement officiel des variétés de théiers japonais dans les années 50. Il est aujourd'hui l'ancêtre de très nombreux cultivars. Sa grande particularité est la couleur de sa liqueur : un vert émeraude profond, absolument splendide. Aussi, il s'agit d'un cultivar à la saveur très typé. Certes, très doux, voir douceâtre, il ne développe que très peu d'astringence, au point d'être parfois surnommé « gyokuro naturel ». Néanmoins, il possède un goût végétal très fort, que beaucoup compare à une saveur de fève, de haricot. Ainsi, il possède fans absolue et détracteurs féroces.


Au passage, on peut voir sur le blog de Florent, un reportage sur Makizono, l'endroit exact d'où provient ce sencha, et également un article spécialement dédié à ce thé en particulier. Avec tout ça, on est parés !


J'étais vraiment tombé sous le charme de la version 2010, j'avais zappé la 2011, et je suis impatient de me plonger à nouveau dans cette liqueur d'un vert inimitable avec le cru 2012. Bien qu'étant incapable de dire si oui ou non ce thé aura goût de fèves - je n'en ai jamais mangé - j'espère que les textures, parfums et sensations seront à la hauteur de mon impatience :)


A l'ouverture du sachet, point de bouffée fruitée comme pour nombre d'autres thés japonais. Ici c'est la verdure végétale qui domine, et la torréfaction prend le dessus au fur et à mesure que le nez se rapproche des feuilles. Visuellement, on retrouve évidemment pas mal de brisures (c'est un fukamushi sencha), mais également quelques fines et belles feuilles roulées en aiguilles très fines. La couleur dominante est relativement claire, et les feuilles ne sont pas excessivement lustrées.

Note : quelques jours après l'ouverture du sachet, le parfum qui s'en dégage a beaucoup évolué : on y retrouve désormais une large composante fruitée, qui en revanche ne sera pas présente dans la tasse.


Première infusion (4 bons grammes / 80ml / 80°C / 50") : la liqueur est assez claire, brillante, pas trop "boueuse" pour un sencha à l'étuvage poussé (disons que l'on aperçoit le fond de la tasse :). C'est très doux, et le parfum de haricot est très net. C'est à la fois végétal vert / haricot blanc, avec une touche de riz presque sucré. Cette liqueur est très agréable en bouche, il n'y a aucune amertume / astringence, c'est une superbe bouffée de verdure.


Deuxième infusion (un peu plus chaude, très courte) : la liqueur verdit (le fameux vert Asatsuyu ?), se trouble et s'épaissit. Le haricot n'est plus aussi présent, on reste dans le végétal pur, tout en douceur, c'est vraiment superbe. Superbe, mais effectivement très sage : aucune pointe de mordant, tout est harmonieux, parfait, trop peut-être :)


Pour la troisième infusion, je pousse à une minute avec de l'eau plus chaude : la liqueur se trouble pour de bon sans toutefois tomber dans le "vaseux" à l'excès. La couleur de la liqueur est tout à fait en adéquation avec la grosse dominante végétale / légumière de ce sencha. Un très très léger début de commencement d'amertume pointe le bout de son nez, mais c'est très timide.


Ravi par ce thé, un fukamushi exemplaire en ce qui me concerne, et qui s'est très bien comporté lorsque j'ai essayé de varier les paramètres. Ma préférence va cependant à un mode d'infusion "classique", très proche de celui présenté ici (avec une eau peut-être un tout petit peu plus chaude pour faire ressortir une pointe d'amertume).