30 sept. 2015

Yang Ming Shan White


Photo ci-dessus, ce morceau de thé compressé ressemble 
fortement à du puerh brut, mais ce n'en est pas.

C'est un thé de chez Akira Hojo, un thé blanc récolté 
à environ 2300m d'altitude, sans pesticide ni engrais
 (natural farming), je ne dispose pas d'autres informations.

Photos @Akira Hojo

Le parfum des feuilles sèches est assez particulier,
dans le sens où ça ne ressemble à rien de connu.
Une touche de jeune puerh brut, un soupçon de thé 
vert chinois, une bonne dose de thé blanc (j'imagine),
mais aussi des accents très thé rouge, voire darjeeling.


Ces grands morceaux de feuilles disparates et totalement 
hétérogènes délivrent une belle liqueur, très pure, d'un jaune vif, 
on se croirait vraiment en train d'infuser un jeune puerh brut.


Bon et ça donne quoi ce Yang Ming Shan White ?
Eh bien c'est totalement inclassable, mais je dois
reconnaître que c'est très bon : super clean, une texture
fine et souple, une belle longueur en bouche, et des parfums 
qui partent un peu dans tous les sens. Un vrai festival.


Le parfum dans le fond de la tasse me fait terriblement 
penser à du puerh, les accents floraux sont ceux d'un darjeeling ou 
d'un wulong très oxydé, la fraîcheur est celle d'un thé vert, 
la douceur celle d'un thé blanc, bref ce Yang Ming Shan brouille 
totalement les pistes mais se montre très charmeur.


Je suis bluffé par l'endurance incroyable de ces feuilles de thé blanc,
je n'aurais jamais pensé qu'elle supporteraient aussi facilement 5, 10, 
voire 15 ou 20 infusions successives sans broncher 
(bon, faut dire, le dosage était très généreux).


Au bout de quelques infusions, on a droit à un petit retour 
sucré et fruité qui vient compléter le spectre déjà 
très vaste des arômes développés par ce thé. 

Coup de maître pour Akira Hojo qui nous offre ici un 
ovni très convaincant, pour peu que l'on prenne le parti 
de se laisser flotter entre différents univers théistiques. 

Ce Yang Ming Shan White est tantôt rouge, tantôt puerh, 
puis laisse place à des sensations d'Oriental Beauty et de darjeeling. 
Dommage que sur la fin ce soit plutôt le côté thé rouge 
qui domine un peu le rendu, mais tout de même, c'est beau, 
c'est frais, c'est bien fait, et à ~45€ la galette de 200g, 
j'avoue, c'est tentant.


Un grand merci à David pour l'échantillon !

28 sept. 2015

Jakseul


Jakseul, un thé rouge traditionnel coréen 
commercialisé par la boutique l'Éclos (Lyon).

A vrai dire, je n'avais jamais vu un thé rouge aussi vert,
impossible d'imaginer, en contemplant ces feuilles d'un 
vert sombre et argenté, qu'elles vont produire une liqueur rouge ! 


Les feuilles sèches n'ont absolument pas le parfum
d'un thé rouge, j'ai d'ailleurs beaucoup de mal à le 
définir, c'est très particulier : frais, un peu gourmand, 
pâtissier, et un gros quelque chose d'indescriptible,
je perds vraiment tous mes repères sur ce coup-là.


Aucun doute, c'est bien un thé rouge : dès la première infusion, 
les feuilles ont perdu leur teinte vert/argent pour prendre la couleur 
classique des feuilles de thé rouge. 

C'est d'ailleurs assez spectaculaire comme métamorphose !


En bouche, on a clairement à faire à un thé rouge, 
mais un thé rouge très curieux : c'est très peu tannique 
(mais suffisamment pour indéniablement faire penser à un thé rouge), 
c'est très frais, rond et un peu céréalier, mais surtout j'y retrouve des 
accents végétaux et surtout marins (algues, iode...) 
absolument incongrus dans un thé rouge. 

C'est assurément un ovni que ce Jakseul, 
je n'ai malheureusement aucune information à son sujet, 
et c'est bien dommage car on est ici face à 
un hybride pour le moins intriguant. 

Le mystère restera sans doute entier, la seule chose à faire 
est donc de terminer cette dégustation en laissant sa perplexité 
de côté et en appréciant ce thé à sa juste valeur, 
car c'est un modèle d'équilibre, de pureté, de douceur, 
et son côté très chaleureux est vraiment appréciable.


Un grand merci à Marcelline pour cet échantillon !

13 sept. 2015

Cha Tou 2014


Version 2014 du Cha Tou de Yunnan Sourcing,
j'avais acheté le millésime 2011 l'année dernière 
et depuis la brique a pas mal diminué, j'ai donc 
profité d'une commande groupée pour en stocker
deux de plus, mais d'une autre année. 


Je retrouve les mêmes nuggets de puerh,
toujours aussi particuliers, et représentatifs 
de ces agglomérations de feuilles qui se 
forment naturellement durant le processus de 
fermentation. J'en prélève une bonne dose (il ne 
faut pas hésiter à avoir la main lourde avec ce thé) 
et je commence les infusions.


Cette version 2014 est dans la droite lignée du cru 2011 : c'est 
crémeux, rond à souhait, une pointe de fraîcheur vient réhausser 
une bouche veloutée et chaleureuse, ça se boit tout seul, c'est inratable.

Le prototype du puerh fermenté à consommer tous les jours,
c'est sans fioritures, simple et efficace !


12 sept. 2015

Fuji's Aracha


Aracha de la région de Fuji, PostcardTeas 2015,
courtesy of Fabien. encore merci !


L'aracha, c'est le thé brut, non fini : les étapes de hi ire
de tri et de mise en forme définitive des feuilles qui 
habituellement terminent le processus de fabrication 
n'ont donc pas été faites sur ce thé. 

Il se conservera à priori assez mal, 
je vais donc devoir le boire rapidement.

Zut.



Les liqueurs jaunes et troubles offrent une belle 
souplesse en bouche, c'est fondu et pourtant c'est un 
thé vert relativement austère, un peu brut, mais qui, 
sans indélicatesse, sait mettre en valeur sa belle fraîcheur 
et ses accents très végétaux. 



Pas de profusion de parfums fruités, de notes complexes 
ni de sophistication superflue. Ici règne le thé vert, juste le 
thé vert, tout le thé vert. Cet Aracha se boit avec beaucoup 
de plaisir, et malgré son absence de fantaisie, son caractère 
est tout à fait attachant.


J'y retourne !




8 sept. 2015

Kirabiyaka


Wulong japonais 2015 de Yoshiaki Hiruma,
Kirabiyaka "Musashikaori".


Très belles feuilles mêlées à de grandes tiges, 
le tout dégageant un beau parfum frais, vert et floral.


Les liqueurs sont éclatantes, d'une belle brillance, et le plaisir 
en bouche est immédiat : c'est frais, délicat, une belle 
petite rondeur alliée à un côté vif très désaltérant.

On est dans le floral vert, 
c'est vraiment très proche d'un Baozhong


Rien à reprocher à ce thé endurant, très qualitatif , 
doté d'une belle présence et d'une bonne 
longueur en bouche, c'est vraiment sympathique, 
bref, c'est un très bon wulong japonais !

7 sept. 2015

Long Jing 1


Mei Jia Wu Long Jing n°1 de la sélection 2015 de Charlotte.


Jolies petites feuilles relativement homogènes, 
dégageant un parfum étonamment frais et vif.


Liqueurs d'une pureté irréprochable, des sensations de bouche 
à la fois fantastiques et tout en retenue, des parfums magnifiques,
ce Long Jing est vraiment irréprochable et doté d'une personnalité 
plutôt originale. Quand on pense Long Jing, on imagine un thé vert 
rond et chaleureux porté sur les noix et la douce torréfaction, 
ce Mei Jia Wu Long Jing a pas mal d'autres choses à raconter.


Difficile de rendre hommage à ce thé et d'en parler de façon à 
rendre justice à ses qualités intrinsèques, je vous demande donc 
de me croire sur parole, il est excellent.


Il y a bien longtemps que j'ai atteint mes limites en terme de 
dégustations analytiques et de compte-rendus détaillés. 
Concernant les Long Jing par exemple, je suis parti de loin en 
commençant par boire des thé franchement moyens et d'origine 
pour le moins douteuse. Ne consommant à présent que des "bons" 
Long Jing, je n'ai plus les ressources pour les comparer, les classer,
les analyser, et à vrai dire je n'en ai aucune envie.


Je continue néanmoins de parler des thés que je bois pour 
partager mon enthousiasme qui reste intact et pour donner 
envie aux visiteurs de s'intéresser au thé en général.

Merci encore à Charlotte pour sa superbe sélection 
de thés verts chinois 2015 !


1 sept. 2015

Langhe, Menghai Shu Bing 2014


Puerh fermenté (shu) 2014 de la compagnie Langhe 
(Menghai Langhe Chaye Youxian Gongsi Chupin).
C'est une galette de 357g qui porte le petit nom  
pas très original mais pour le moins explicite de 
Menghai Shu Bing.


La galette dégage un beau parfum de puerh fermenté,
chaleureux, boisé, un peu animal. L'opulence des notes 
de fermentation laisse présager un puerh plutôt dense, 
mais les impressions sont souvent trompeuses.


Rinçages, infusions.


Les liqueurs, sombres dans le pichet et le fond de la tasse, 
se révèlent d'une belle couleur cuivrée sur les bords. 
L'absence de turbidité se vérifie en bouche avec une présence 
propre, nette, et un petit relief qui vient dynamiser 
un ensemble homogène et plutôt sage.


Un thé qui se boit tout seul, les infusions s'enchaînent naturellement 
et finissent par tapisser la bouche et la gorge d'une langueur loin d'être
monotone car on est régulièrement surpris par des notes plus vives 
qui viennent réveiller ce puerh d'un abord très facile.


Merci à Olivier pour cette galette, c'est tout à fait ce profil 
de shu que je consomme régulièrement. J'ai eu une longue 
période de désamour avec les puerh fermentés, mais ça fait 
maintenant au moins 2 ans que j'en bois très souvent.

Ce Langhe Menghai Shu Bing vient donc grossir mon petit 
stock de puerh fermenté qui, bien que moins imposant, 
n'a plus à rougir devant son confrère sheng.