29 août 2010

Bai Ye Dan Cong

Nouvel essai avec les wulong torréfiés, cette fois avec le Bai Ye Dan Cong 2 de la M3T. C'est un échantillon de 4g que je vais infuser en zhong en suivant scrupuleusement les instructions de la personne qui me l'a envoyé.

Les feuilles, finement torsadées, vont du marron au violet en passant par des nuances de pourpre, et une fois placées dans le zhong préchauffé au maximum, les parfums qu'elles exhalent sont très riches : du fruit, du fruit cuit, voire même de la confiture, et bien sûr une base torréfiée mais qui se place en-dessous de la composante fruitée.


Première infusion : 15 secondes. Dans le couvercle du zhong, c'est assez complexe, riche et fruité. Je retrouve bien ici la même base que les pour mes essais précédents avec cette "famille" de thés : DHP, Wuyi...
La liqueur, orange pâle, donne du fruit très prononcé ; avoir ce goût de fruit dans la bouche sans aucun sucre associé me laisse assez perplexe. La torréfaction est très perceptible mais pas non plus trop envahissante. Pas d'amertume, pas d'astringence, un arrière-goût puissant et une bonne longueur en bouche. C'est assurément un thé de grande qualité mais je n'accroche pas.

Les infusions 2, 3, 4 (15, 30 et 40 secondes) accentuent encore le côté fruité. Des fruits confits, et des agrumes aussi semble-t-il, avec une torréfaction toujours omniprésente. Au fil des infusions, une petite amertume et une légère acidité apparaissent. La liqueur est assez plaisante en bouche mais définitivement je n'accroche pas plus que ça...

Je me suis tout de même acharné encore une bonne heure sur ce thé, mais cela ne m'a pas du tout encouragé à réviser mon jugement.


Après de multiples essais pour le moins infructueux, il m'apparaît évident que les wulong torréfiés ne sont pas faits pour moi. Question de goût sans doute, il n'y a pas grand chose qui me convainc dans ces thés. Que ce soit un DHP douteux ou un DC prestigieux, je n'ai aucun feeling avec cette famille de thés et je n'éprouve aucun plaisir à les boire.

C'était sans doute le dernier avant un assez long moment.

19 août 2010

XiaGuan Jincha 2008



Un champignon (Jincha) de la firme XiaGuan qui est un mastodonte du thé en Chine et qui en produit des tonnes chaque année. Ici c'est un champignon de la série "FT" : le haut de gamme de XiaGuan. Ceci dit ce champignon est vendu sous la marque BaoYan, bien qu'on retrouve le nom de XiaGuan sur la boîte en carton.

Il fait 250g, a été pressé le 18 avril 2008 et bien sûr c'est un pu erh cru.


Le thé est très, très compressé et l'odeur du champignon est puissante : boisée, épicée et fraîche.

Il faut vraiment batailler pour extraire un morceau de thé tant ce champignon est compact.
Je ne sais pas si c'est une caractéristique propre aux champignons (ou aux tuos) mais je n'ai jamais vu une galette aussi compacte que ça.

D'ailleurs, j'ai eu un gros moment de doute au moment de l'attaquer : par où commencer ? Avec quel outil ? Bof, cela ne changera sans doute pas grand chose au final, en tout cas j'ai essayé de limiter les dégâts.


Du coup, il est humainement impossible de ne pas se retrouver avec des feuilles cassées, et je doute fort que j'en retrouve ne serait-ce qu'une seule en bon état dans mon zhong. A vrai dire j'ai même l'impression que les feuilles qui constituent ce champignon sont déjà des morceaux : j'ai du mal à apercevoir quelque chose qui ressemblerait à une feuille de thé à la surface ou dans les entrailles de ce champignon.


Du fait de la densité du thé, il faut doser léger (en terme de volume tout du moins). J'ai goûté ce Jincha à plusieurs reprises depuis son acquisition et je me suis déjà fait avoir sur le dosage... Dosé trop généreusement (ou infusé trop longuement), il restitue une amertume difficilement soutenable. C'est du costaud.

En revanche, quand l'infusion est réussie, la liqueur - d'une très belle couleur orangée - est tout simplement délicieuse ! Très puissante en bouche, elle enveloppe la langue, le palais et la gorge de parfums précis et appuyés, tout en faisant remonter dans le nez une fraîcheur assez douce. Très long en bouche, l'arrière-goût est lui aussi puissant et ce dès la première gorgée de la première infusion !

Ce thé me rappelle fortement la galette Yong De, elle aussi envoyée de Chine par les bons soins d'Olivier. Il faudrait les goûter simultanément pour déterminer cela plus précisément (encore que cette expérience n'aurait pas un intérêt exceptionnel), mais je suis certain que ces deux thés ont quelque chose en commun. Le XiaGuan est peut-être plus puissant (il est plus jeune), mais tout aussi riche en arômes, peut-être un peu plus en finesse sur les infusions courtes ; tous deux ont le même comportement, la même dynamique, y compris en fin de session, là où l'amertume laisse peu à peu place à un petit côté sucré.

Une autre particularité de ce thé (je ne sais pas si là aussi c'est dû à la forte compression de ce champignon) est qu'il est redoutablement endurant : quinze à vingt passages sont nécessaires pour l'épuiser.


Bref, un excellent thé.

Olivier, s'il t'en reste, tu m'en mets un de côté ?

17 août 2010

Hung Shui le retour

Un wulong de Hung Shui, qui vient de Feng Huang, Taiwan.
Après le Gao Shan Hung Shui (également reçu de Taiwan via Stéphane de Teamasters) qui n'était pas parvenu à me réconcilier avec les wulong torréfiés, je goûte aujourd'hui ce cru d'automne 2009.


Les billes de wulong sont vraiment magnifiques, c'est le moins que l'on puisse dire !

Sèches, elles dégagent surtout une odeur de torréfaction, cette même note de "grillé" avec laquelle j'ai tant de difficultés.

Les liqueurs sont très belles, pures et éclatantes. Évidemment, la note de torréfaction se retrouve en bouche, mais elle est plutôt douce. Et surtout, le fond est très frais, très vert. C'est ce paradoxe qui est extrêmement troublant : ce thé est encore vert !

Est-ce que mon palais commence à s'habituer à ces saveurs torréfiées ? J'en ai bien l'impression. J'ai en effet regoûté à plusieurs reprises le Gao Shan, et je dois bien avouer que je le bois désormais avec plaisir.
Ces deux wulong sont réellement d'une très grande qualité, et même si je continue à préférer les wulong "verts" tels que le Jinxuan (toujours de Stéphane), il est indéniable que ces deux thés torréfiés sont délicieux.

Au fil des infusions, la note torréfiée décline pour offrir un petit quelque chose de frais et velouté. Je n'ai pas compté le nombre d'infusions réalisées, mais ce thé est d'une endurance rare.

Les feuilles dépliées sont à l'image des sèches : sublimes. Très très peu de déchet (brisures ou morceaux de tiges), c'est du beau travail.

Pour l'instant je ne pourrais cependant pas aller au-delà de ce degré de torréfaction. Mais ce qui est vrai aujourd'hui ne le sera peut-être pas demain !


16 août 2010

Pigiste !

Dans le cadre de la semaine du goût, j'ai été sollicité pour écrire des articles sur le thé. Peu enthousiaste initialement car très peu qualifié pour cet exercice, j'ai finalement accepté d'écrire quelques articles simples pour encourager les visiteurs du site web de la semaine du goût à aller voir un peu au-delà du thé en sachet. Je suis bien conscient que ces quelques lignes ne révolutionneront pas grand chose, mais si ça peut donner envie à un ou deux personnes, c'est déjà ça !

Voici donc en avant-première un article qui paraîtra en septembre :

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La dégustation du thé chinois : tout un art ?

Le thé est la boisson la plus consommée au monde (après l'eau bien sûr).
Connue depuis plus de 2000 ans en Chine - le berceau du thé - cette boisson
est aujourd'hui appréciée dans de très nombreux pays.
Les variétés de thés consommées et les modes de préparation sont donc très
variables selon les cultures : qu'y a-t-il de commun entre un thé noir en
sachet infusé "à l'anglaise" et additionné de lait, un thé vert à la menthe
préparé au beau milieu du désert, et un thé matcha préparé par un maître
japonais lors d'une cérémonie qui peut durer plusieurs heures ? Pas grand
chose si ce n'est l'objectif final : boire une infusion de thé.

Le thé peut être comparé au vin à plusieurs égards : richesse et complexité
des palettes aromatiques, importance et influence des terroirs, des années et
des périodes de récolte, des processus de fabrication, du vieillissement... et
comme dans le monde du vin, on trouve de tout, les meilleurs crus classés
côtoyant les piquettes les plus infâmes. Si les palais français sont en général
éduqués pour apprécier le vin, le thé est souvent réduit à sa plus simple
expression : le sachet. Et pour continuer le parallèle avec le vin, un thé en
sachet est bien souvent comparable à un mauvais vin de table.

Les avantages des thés en sachet semblent pourtant nombreux : faciles à
trouver dans n'importe quel commerce, rapides et pratiques à infuser, pas
très chers, goûts multiples et variés. Cependant, tous les amateurs
s'accordent à dire qu'une fois qu'on a goûté aux thés d'origine, en feuilles, il
est difficile de revenir aux thés en sachets. Il suffit de comparer le contenu
d'un sachet de thé à de "vraies" feuilles de thé pour se faire une idée :


Alors comment sauter le pas ? Comment aborder ces thés auxquels rien n'a
été ajouté, ces thés dits "d'origine" ? Sont-ils nécessairement difficiles, longs
et délicats à préparer ? Sont-ils forcément hors de prix et difficiles à trouver
? Oui et non !

- Oui dans la mesure où pour tirer le meilleur parti de certains thés chinois, il
faut les préparer selon la technique dite du Gong Fu Cha, qui demande tout
de même un minimum de matériel, de savoir-faire, et qui nécessite d'avoir
du temps à consacrer à la préparation du thé. Cela dit, il n'y a absolument
rien d'insurmontable et il est plutôt facile de trouver de la documentation à
ce sujet.
- Et non, parce qu'il y a des moyens très simples, rapides et peu couteux de
préparer comme il se doit les thés chinois.

Voici deux objets extrêmement efficaces qui vous permettront d'infuser à
peu près n'importe quel thé chinois : le zhong (prononcez 'djong') et le set à
dégustation.


Le zhong est d'origine chinoise et il est totalement adapté à la préparation
des thés de Chine, quelle que soit la couleur du thé. Le set à déguster, utilisé
par les professionnels du thé pour juger de la qualité des thés qu'ils
sélectionnent, fonctionne tout aussi bien et est un peu plus simple à
manipuler mais n'a pas le charme du zhong. Ce dernier est également plus
évasé, ce qui permet aux feuilles d'avoir plus de place pour se dérouler. La
porcelaine a l'avantage de ne pas conserver les goûts des thés qu'on y
infuse. Préférez donc un zhong en porcelaine à son homologue en terre cuite,
surtout si vous comptez y faire infuser des thés de différentes sortes.
Vous pouvez vous procurer ces objets dans les boutiques spécialisées, ou sur
internet.

De quoi avez-vous besoin pour préparer un thé chinois ? Pas grand chose
finalement : de l'eau chaude, un zhong et une tasse (ou un set à
dégustation), et du thé !

Difficile de faire un choix parmi les centaines de références disponibles sur le
marché, je vous propose donc de commencer par un thé de légende, le Tie
Guan Yin (prononcez "tié kouanne yin"). C'est un thé wulong (ou oolong) qui
se décline en plusieurs types : plus ou moins oxydé, plus ou moins torréfié.
Je vous conseille de choisir un Tie Guan Yin faiblement oxydé et très peu
torréfié.
Ce thé se révèle riche en arômes et très agréable à déguster. Vous serez
peut-être surpris par son goût surtout si vous avez l'habitude de consommer
des thés parfumés. Dans ce thé "d'origine", les arômes perceptibles sont
absolument naturels : rien n'a été ajouté aux feuilles du théier. Celles-ci ont
été récoltées, flétries, oxydées, torréfiées, roulées, séchées, et emballées.


L'idéal est de verser au préalable de l'eau bouillante dans votre zhong pour le
"préchauffer" afin que la température soit maximale lors de l'infusion, mais
ce n'est pas indispensable pour un premier essai

1. Versez du thé dans votre zhong, de façon à ce que les "billes" de thé en
recouvrent le fond mais pas davantage, et faites chauffer de l'eau.



Les thés wulong (appelés "bleu-vert" en Chine) ne sont pas fragiles comme
peuvent l'être les thés verts. On peut donc (et on doit) utiliser une eau très
chaude pour que les feuilles de déroulent. Pendant que l'eau chauffe,
profitez-en pour apprécier l'odeur des feuilles roulées : c'est frais, végétal,
un peu boisé, floral avec des notes de torréfaction qui font penser à du pain
grillé, de la brioche...


2. Versez l'eau sur les feuilles, et placez le couvercle sur le zhong.
Avant de verser la liqueur dans la tasse, saisissez le couvercle du zhong et
sentez les arômes qui se sont accumulés sous le couvercle. Vous serez
surpris de constater combien ils diffèrent de ceux que vous aviez pu sentir
dans les feuilles sèches !

3. Au bout d'une minute à peine, vous pouvez vider le contenu du zhong
dans votre tasse, et déguster !



Attendez quelques instants pour porter la tasse à vos lèvres, pour ne pas
vous brûler ! Profitez de ce temps pour admirer les feuilles qui ont
commencé à se dérouler dans le zhong. Si votre thé est de qualité vous
devriez apercevoir au bout de deux ou trois infusions de grande feuilles de
thé plus ou moins intactes, telles qu'elle étaient lorsqu'elles ont été récoltées
! Sentez les feuilles encore chaudes, et buvez maintenant. Des arômes de
fleurs, de végétaux frais et des notes boisées devraient ravir vos papilles. Si
les arômes ne vous semblent pas assez prononcés, remettez de l'eau sur vos
feuilles et infusez un peu plus longtemps.


Avec ce type de thé, vous pouvez faire de nombreuses infusions successives
(une dizaine) en augmentant petit à petit la durée des infusions.
Au bout de deux ou trois passages, les feuilles seront complètement
déroulées, prenez le temps de les admirer !

Faites des essais, expérimentez, sentez, goûtez, l'univers du thé n’a pas de
limites !

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Je suis bien conscient des limites de cet article, qui ne fait qu'effleurer un sujet bien vaste que je maîtrise pas du tout, mais il fallait bien que j'écrive quelque chose, que je trouve un angle, que j'oriente un peu le sujet... bref, c'est vraiment un exercice très délicat qui m'a demandé pas mal de temps. Le plus difficile : verser du zhong à la tasse d'une main et prendre la photo de l'autre :)

Pour d'entre vous ceux qui ont eu le courage (et le temps) de le lire entièrement, merci de me signaler les erreurs / imprécisions / incohérences... relevées ! Quitte à publier un petit topo à l'attention du "grand public", autant ne pas écrire trop de co*#!§@"~$ !

14 août 2010

Plagiat (éhonté)



Pu erh sheng, 2010, Essence Of Tea, Nada, David, voie du thé ... ça vous dit quelque chose ?

Bangwai, Bulang, Manmai, Banpen, Mansai ? Non ? Toujours pas ?

Alors c'est que vous n'avez pas lu ceci.

Plagiat éhonté ? Copie scandaleuse ?
Pas du tout ! J'ai juste suivi les conseils avisés de David : diversifier les sources d'approvisionnement, et stocker. Par la même occasion, découvrir de nouveaux thés, les acheter avant épuisement des stocks et avoir de quoi boire pour quelques temps.

Je n'ai pas encore goûté ces galettes. Je ne les ai même pas déballées. Je me suis contenté de les flairer avidement. Mais cela ne saurait tarder.

Une seule petite chose me "turlupine" : est-ce vraiment opportun d'acheter des galettes qu'un occidental a fait presser exprès pour lui, au "détriment" des petits (ou gros) producteurs chinois ? Si le thé est bon, la réponse sera oui, et je ne doute pas une seule seconde que ce thé sera excellent, vu la réputation dudit occidental.

à suivre, et merci à David pour les bons tuyaux !

13 août 2010

Wuyi de Taïwan - M3T

[Mode bloc-notes = "ON"]

Échantillon - 5g

Concentration. Pas foirer. Sérénité. Instant présent. Auuuuuuuuuuum.

Petites billes vert à pourpre, odeur fruitée.



Zhong impeccablement propre, eau bouillante.
Zhong préchauffé, zhong bouillantissime.

Billes dans le zhong chaud : odeurs de fleurs ? Fruits ! Torréfaction ? Miel !

Infusion 1 : 30"

Couvercle du zhong : odeurs de torréfaction.
Odeurs dans le pichet : sucre, confiseries ?
Feuilles : ouvertes, multicolores, fripées.
Liqueur : cuivrée, vive sur le bout de la langue, douce en bouche, nez complexe. Trop peu d'expérience mais fleurs, miel, fin de bouche sucrée. Découverte. Plus que convaincant.



Infusion 2 : 30"

Couvercle : pareil.
Odeur des feuilles : épicé, torréfié.
Liqueur : miam. Pour une fois que je bois un thé torréfié qui me parle et qui me plaît. Je rectifie : c'est encore un tout petit peu trop torréfié pour moi.



Infusion 3 : 40"

Couvercle : moins de torréfaction, plus de douceur. Apaisant.
Liqueur soyeuse et douce.

Argh ! Interruption : bébé, pleurs, sieste finie beaucoup + tôt que prévu, couche, goûter, compote, p'tits suisses, gâteau, promenade...

[Mode bloc-notes = "OFF"]

Trois heures plus tard, un peu honteux d'avoir abandonné mes précieuses feuilles si longtemps, j'ai poursuivi cette dégustation.
La quatrième infusion (40") m'a beaucoup déçu : légère amertume, manque de relief, le résultat est sans commune mesure avec les 3 premières. Est-ce dû à cette interruption ? Sans doute. WTF comme on dit.

Cinquième infusion (1') pas mieux. Petite pointe d'acidité, je ne retrouve ni les fruits, ni le sucre et le miel du début de la session. Décidément, c'est pas ma journée.

Sixième (1'). Relativisons, ce thé est très bon, mais je ne parviens pas à me défaire de cette impression qu'entre les premières infusions et celles-ci c'est le jour et la nuit. Cette infusion n°6 a tout de même un regain de peps qui me console un peu.

Septième (1'30). Le côté sucré revient, mais très atténué. Le thé semble s'essouffler. Dans le pichet, il n'y a presque plus d'odeur. Faut-il prolonger l'agonie ?

Huitième et dernière, il ne subsiste plus qu'une lancinante note torréfiée pas vraiment agréable. Dépit.



Les feuilles sont magnifiques, maigre consolation mais quand même.
C'est donc une journée sans pour ce qui est du thé. Je suis surtout vexé de n'avoir pu tirer le maximum de ce Wuyi. C'est rageant. Ferais mieux demain.

La quête du Long Jing

En buvant mon Long Jing matinal, je me demande quel goût peut bien avoir un 'vrai' Long Jing. Pas un de ceux qui a été sélectionné par des européens pour des européen et qui n'arrive que péniblement jusqu'à nous, des mois après la récolte...

Celui-ci vient d'une chaine de boutiques, dont le nom commence par 'Palais' et finit par 'thés'. C'est un Long Jing Shi Feng (Pic du Lion) "grade A". Le top du top : "This incredible lot will delight connoisseurs". Soit.
Tout d'abord, il ne provient pas du fameux Pic du Lion, le berceau légendaire du Long Jing. Ce thé a poussé "près de la montagne du Pic du Lion", ce qui ne veut rien dire du tout. Près ? C'est-à-dire ? 200 mètres ? 20 kilomètres ? 50 ?
De quelle façon doit-on considérer la notion des distances à l'échelle d'un pays aussi grand ?

En revanche, ce qui est sûr, c'est que je ne suis pas près de boire un 'vrai' Long Jing, infusé avec l'eau de la source des Tigres Bondissants (située sur le même pan de montagne) qui est selon la légende la meilleure eau qu'il soit pour infuser ce thé.

Celui que j'ai sous les yeux est tout de même alléchant : de beaux verts, des feuilles relativement petites, comme il se doit, et une odeur qui reste assez fraîche bien que ce thé ait été récolté il y a au moins 5 mois. Il est plus que temps de le boire.



La première infusion est plutôt agréable : bien longue en bouche, un bouquet aromatique riche et frais ; c'est un bon thé vert que je bois avec beaucoup de plaisir. La deuxième est plus faible, la troisième bien triste...

Je contemple un peu désappointé l'infusion dans mon zhong : beaucoup de feuilles brisées, des bouts de tige. Grade A ? Mouais.



C'est le deuxième Long Jing que je bois cette année, aucun des deux ne m'a vraiment époustouflé. Ils étaient bons, mais je persiste à croire que ce thé de légende ne doit être meilleur que ça.
Au printemps prochain, il faudra que je trouve mieux : sur internet ? La M3T ? Une autre boutique "de référence" ?
Peut-on dénicher quelque part un Long Jing qui se rapprocherait de celui qui occupe mes pensées aujourd'hui ?

2 août 2010

Chengsheng yi hao

Je me suis enfin décidé à déballer cette galette du fameux Cheng Sheng. Il s'agit de la Chengsheng yi hao (Cheng Sheng numéro 1), dont le maocha est selon Olivier majoritairement issu d'arbres anciens de Xin Banzhang, un terroir proche de Lao Banzhang, dans les hauteurs (environ 1800m) de la montagne Bulang.



Cette galette (2010) est doublement emballée : un second papier blanc protège le thé sous le premier emballage imprimé aux couleurs de Cheng Sheng. On découvre entre les 2 une petite "brochure" qui s'avère être le résultat des analyses ayant permis la labellisation "bio". Mais concrètement, c'est du chinois donc totalement indéchiffrable pour moi.



La galette est assez peu compressée, c'est un réel plaisir d'en extraire quelques feuilles pour préparer une infusion. Les feuilles, mêlées à des bourgeons duveteux, sont de belle facture et offrent une belle palette de couleurs (du blanc argenté au vert bouteille en passant par des ocres et des camaïeux de tons boisés). Après tout, c'est un mélange (on dit plutôt une recette), donc cette diversité d'aspect est tout à fait classique.
Cette galette dégage une odeur riche mais très discrète, presque feutrée.



La première infusion est assez surprenante : pas d'amertume, pas d'astringence, une douceur tout à fait inhabituelle pour un pu erh si jeune (ce thé à été pressé il y a à peine 4 mois).
C'est presque sucré, les arômes sont riches mais pas très puissants, de même que l'arrière goût.

En augmentant la durée des infusions suivantes, la liqueur - d'une belle couleur dorée - devient plus aromatique et développe une belle amertume tout en douceur pour offrir un rendu final très agréable, riche et frais.
Ça se boit tout seul, c'est le moins que l'on puisse dire !

Je me demande tout de même si je n'ai pas un peu "sous-dosé" ce thé dans ma yixing : le thé pourrait être plus "fort", plus marqué et plus précis. Je ne manquerai pas de faire d'autres essais avec cette galette qui m'a convaincu lors de ce premier contact rapide.

Désolé pour les rares photos de ce billet (et qui plus est, pas très réussies), ainsi que pour sa concision...