31 mai 2011

Jun Shan Yin Zhen


Mon premier thé jaune ! Un Jun Shan Yin Zhen d'avril 2011 (province du Hunan, région de Jun Shan), échantillon de la boutique Terre de Chine, offert par mon mécène habituel, merci :)

Description du site Terre de Chine à propos de ce thé : "Un bourgeon et une feuille avec duvet et des tonalités jaunes." Visuellement, il est magnifique et correspond en tout point à cette présentation succincte. Les feuilles sèches dégagent une odeur très douce et fraîche, un genre de mélange entre un thé blanc et un thé vert.

Je suis les recommandations indiquées : trois infusions d'une minute et demi à 70°C.


Liqueur pâle, un jaune très léger qui confine au translucide. Grande pureté qui se retrouve également en bouche. Superbe fraîcheur végétale et délicatement fruitée, longueur en bouche relativement intéressante, c'est très rafraîchissant. Extrêmement souple et fluide, cette liqueur de thé jaune me plaît beaucoup : c'est léger, aérien et surtout d'une pureté incroyable.


Les bourgeons sont assurément magnifiques, une cueillette de haut niveau, très très peu de "déchet" (brisures, tiges...). Ce tout premier thé jaune m'a vraiment fait une belle impression. Un petit reproche ? Euh, non.

30 mai 2011

Mini tuo de haute montagne

Encore un thé d'Akira Hojo, c'est un échantillon bonus reçu à l'occasion d'une commande groupée. Une mini compression en forme de nid d'oiseau (tuocha), un pu erh fermenté de haute montagne (2009).

Ce thé provient de la montagne Wu Liang Shan et il est issu d'une plantation 'bio' située entre 2200 et 2400m d'altitude où l'amplitude thermique (30°C en journée, 3°C la nuit) est propice à l'élaboration d'un bon thé : d'après Akira, cela lui confère une saveur très herbacée, ce qui en fait un pu erh facile d'accès et apprécié des personnes qui n'aiment pas trop les saveurs de "moisi" que l'on peut parfois trouver dans les (mauvais) pu erh fermentés.

Déballons donc ce mini tuo de 5 ou 6 grammes :


L'odeur à sec n'est pas folichonne à vrai dire. J'y retrouve cette odeur typique & indescriptible qu'ont "souvent" les mini compressions. En dehors de ça, rien de particulier. Ça sent le mini tuo fermenté, ni plus ni moins.

Deux bons rinçages et une infusion flash plus tard, j'obtiens une liqueur vraiment très (très) foncée. Il en sera de même pour les quatre ou cinq infusions suivantes.
La liqueur est cependant relativement pure, c'est à dire sans épaisseur douteuse. Elle ne laisse pas une sensation poussiéreuse en bouche. A côté de cette liqueur plutôt qualitative pour un mini tuo, ce Wu Liang Shan n'a rien de spectaculaire.
Certes, c'est doux, rond et ample, mais aucun relief intéressant ne vient raviver ce goût plutôt commun de mini compression.
Les saveurs, sans tomber dans le pathos du moisi-terreau-humus, sont agréables mais pas transcendantes : du sous-bois plutôt propre, des notes animales. Un "bon" mini tuo fermenté, mais rien de plus.


Un "casual tea" plutôt bien réussi mais sans surprises, qui se laisse boire gentiment mais qui ne laissera pas de souvenirs impérissables.
Relativisons tout de même : il fait certainement partie des mini compressions fermentées les plus réussies que j'ai pu avoir l'occasion de tester. Comparons ce qui est comparable, il n'est pas question ici de rivaliser avec une bonne galette fermentée ou avec un vénérable vrac de la M3T.
De plus, je ne crois pas être "fait" pour les mini tuos : brut ou fermenté, il n'y en a pas un seul qui m'ait réellement ébloui. Il n'est peut-être tout simplement pas possible d'obtenir d'aussi bonnes choses dans les mini compressions que dans les vracs ou galettes.

Ce que j'aimerais bien comprendre, c'est la provenance de cette odeur "typique mini", que l'on retrouve aussi bien dans les sheng que dans les shu. C'est un vrai mystère. Cette particularité aromatique s'estompe au fil des infusions, mais c'est vraiment une constante dans ces minis trucs, et je ne me l'explique absolument pas.

28 mai 2011

Hojo's Long Jing


La suite de mon modeste passage en revue de quelques thés de chez Akira Hojo, avec au programme de ce samedi matin un Long Jing de Shi Feng, le point culminant de la région de Xi Hu.
Je n'en ai que 3 grammes (eh oui), donc je vais tout faire pour ne pas rater les 3 ou 4 infusions qui vont suivre.

Pour toutes les infos intéressantes à propos de ce thé, je vous renvoie sur le site Hojotea, et en particulier sur cette page.

Les feuilles ne sont pas spectaculaires. D'autre Long Jing m'ont par le passé offert des couleurs beaucoup plus tranchées, des gammes de verts allant jusqu'à la fluorescence, mais ce n'est pas le cas ici.
Sèches, les feuilles dégagent surtout une odeur de torréfaction légère, un grillé vert assez prononcé mais très doux.


Cette fois-ci je dégaine mon zhong, commence par le préchauffer, et j'y dépose mes quelques précieuses feuilles.

Quatre infusions d'une grosse minute à plusieurs, eau bouillie en tetsubin puis refroidie (env. 80°C).


Les toutes premières gorgées de la premières infusion ont été impressionnantes. Un gros shoot de verdure, avec un très chouette côté "grillé", le tout explose en bouche et rebondit de partout. Une liqueur dynamique, rafraîchissante, pure et moelleuse à souhait.


L'arrière-goût est fin, agréable, et participe à une bonne tenue en bouche. C'est à n'en pas douter un Long Jing plus qu'agréable, je regrette de ne pas en avoir acheté un peu plus. Mais en même temps, j'ai encore pas mal de nouveaux thés à tester.
Une belle référence, je ne manquerai pas de m'en souvenir pour le printemps 2012.

24 mai 2011

Hojo's Taiping Houkui


Le Taiping Houkui (à prononcer "taille ping rou coui" semble-t-il) fait partie des "Ten Famous Chinese Tea", les dix thés chinois les plus prestigieux.
Pourtant, d'après ce que j'ai compris, cette fameuse liste de 10 thés n'existe pas vraiment ; en tout cas elle diffère selon les sources et n'a pas - je crois - d'origine réelle et fondée.


Le site chinese-tea.net a fait une petite étude sur cette hypothétique liste de 10 thés : il a compté le nombre d’occurrence de chaque thé sur 20 listes différentes. Le résultat est à voir ici. Le Taiping Houkui se retrouve bon dernier, n’apparaissant que sur 2 listes :(

太平猴魁

Cela ne va certainement pas m'empêcher de boire celui-ci, c'est un de mes thés verts préférés, un de ceux dont les feuilles sont les plus spectaculaires.


Ce thé est produit depuis la dynastie Qing (XVIIème siècle) dans la province de l'Anhui. Akira Hojo a plus particulièrement sélectionné un Taiping de la région de Huangshan, ville relativement proche (à l'échelle chinoise) de Shangai. Le cultivar local s'appelle porte le nom de Shi-da.


Ce thé sélectionné par Akira Hojo provient d'une région de haute altitude, très préservée et délimitée. Beaucoup d'informations et de photos sur la page du site web d'Hojo consacrée à ce thé.
C'est probablement le thé vert qui a les feuilles les plus imposantes : jusqu'à 6 centimètres. On récolte le bourgeon et quelques feuilles, puis on ne conserve que les plus belles. Le thé est ensuite "torréfié" au wok, refroidi, puis il subit 3 séances de "chauffage" dans des paniers en bambou avant d'être "aplati" grâce à un rouleau spécial. La méthode traditionnelle, c'est un coup de marteau (maillet) mais ce procédé plus moderne doit offrir un résultat plus homogène. Les feuilles sont alors mises à sécher sur des plateaux, puis emballées.


Les feuilles sèches ont une odeur vraiment splendide : floral, frais & végétal, mais aussi fruité (melon, fruits exotiques ?). Richement parfumées, tout en douceur, l'odorat s'ajoute à la vue pour profiter du spectacle.

Comme pour le Silver Needle, j'ai suivi les conseils d'infusion indiqués sur le site : placer 3 grammes de thé dans un grand verre préchauffé, puis le remplir au tiers (50 ml) d'une eau bouillie et refroidie à 85/90°C. Après une minute, ajouter encore 100 ml d'eau et laisser infuser 2 minutes. Filtrer, et boire.



La liqueur, très pure, est douce, fraiche et riche en arômes. Très très bon thé, je suis conquis par ces fragrances fleuries et végétales. C'est soyeux, lisse et moelleux à souhait.
En revanche, cette fois-ci, j'ai l'impression que ce mode d'infusion n'est pas le plus adapté à mon goût.
Je ferai un autre essai en zhong, pour obtenir quelque chose de plus 'concentré', de plus incisif. De plus, la troisième infusion s'est trouvée être vraiment faiblarde.


Néanmoins ces feuilles de thé n'en sont pas moins spectaculaires. Certainement le plus beau Taiping Houkui qu'il m'ait été donné de boire (et de voir). Vingt minutes après la fin de la dégustation, j'ai encore un arrière-goût rafraîchissant en bouche.

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Ajout du 27 mai : essai en zhong (2,5 grammes de feuilles).


Dans le zhong, les feuilles sont encore plus impressionnantes.


Leur gigantisme est encore plus frappant que dans un grand verre. 
Elles ploieront facilement et rapidement sous le premier jet d'eau chaude.
Quatre infusions (85/90°C) de 1 à 5 minutes.


Bilan en demi-teinte : il y a autant d'avantages que d'inconvénients dans chacune de ces méthodes d'infusion.
L'infusion en grand verre est plus rafraichissante, plus épurée, mais moins dense en arômes.
Le zhong a l'avantage de concentrer les parfums, mais au détriment de la limpidité, de la pureté de la liqueur.
Contrairement à ce que je pensais, l'arrière-goût n'est pas plus long avec cette infusion plus concentrée, je ne me l'explique pas.

Les deux façons de faire permettent de déguster un bon thé vert, mais il m'est difficile de trancher entre ces deux procédés d'infusion. A vrai dire, aucun des deux ne m'a réellement "scotché". Du très bon thé vert, mais encore une fois, j'en attendais peut-être trop.

20 mai 2011

Aiguilles d'argent


Mon expérience et mes connaissances en thés blancs sont extrêmement limitées. C'est donc avec beaucoup de plaisir que je m'apprête à déguster un "Silver Needle" sélectionné par Akira Hojo, dont la réputation n'est plus à faire (aussi bien sur la qualité de ses thés que de ses théières).

Les thés blancs sont ceux qui sont le moins travaillés, Akira détaille sur son site les étapes de fabrication de ce Silver Needle du Fujian :

- après la cueillette du thé, on ôte les feuilles pour ne conserver que les bourgeons (opération manuelle).
- les bourgeons sont alors étalés précautionneusement sur des claies en bambou, dans un local bien aéré ou au soleil (attention, pas trop fort le soleil). L'objectif de cette flétrissure naturelle est de faire perdre aux bourgeons 70 à 80% de leur humidité.
- le thé est ensuite séché "naturellement" pendant une journée, grâce à l'action du soleil et du vent, puis un deuxième séchage plus chaud (30 minutes dans un panier en bambou placé sur un feu) vient encore réduire le taux d'humidité des feuilles.
- le thé est alors trié une nouvelle fois (on ôte les brindilles et les débris) puis re-séché : le taux d'humidité tombe à 4 ou 5%, il est immédiatement emballé (encore chaud).


D'après Akira, les bourgeons de thé blanc ainsi emballés vont, dans le sachet, dégager de l'humidité qu'ils réabsorberont ensuite. Au final, le thé conservera 8 à 10% d'humidité résiduelle.

Notez qu'à aucun moment les feuilles - ou plutôt les bourgeons - n'ont été "manipulés" : aucun "flétrissage", roulage, pas de compression, de martelage, etc...

L'odeur des feuilles sèches est sans surprise : frais, végétal, vert, frais, frais.


"Flavor Is Just Like A Breaht Of Spring"
c'est la promesse d'Akira pour qui dégustera ce Silver Needle.


Pour la préparation de ce thé, j'ai suivi consciencieusement les conseils d'Akira Hojo :

- placer 3 grammes de thé dans un grand verre préchauffé (150/200ml).
- verser un tiers d'eau à 90°C
- incliner doucement le verre de gauche à droite pour éviter que les bourgeons ne restent à la surface sans toucher l'eau
- au bout de deux minutes, verser le reste de l'eau
- laisser infuser 2 à 3 minutes en profitant du spectacle (les bourgeons descendent au fond du verre, puis remontent).


Je dois dire que spontanément je n'aurais pas du tout procédé de la sorte. J'aurais infusé moins chaud et moins longtemps. Akira explique qu'au contraire, étant donné que ce Silver Needle n'a pas été "travaillé", il a besoin d'être infusé plus longtemps.

La première infusion, très pâle mais sans être incolore, est tout à fait fidèle à la description d'Akira Hojo, et à ce que pouvaient laisser présumer les feuilles sèches : très frais, doux, moelleux et végétal. L'arrière-goût est du même style, mais ne reste pas dans la gorge : il se localise plutôt sur l'avant de la bouche et laisse une sensation de fraîcheur durable.


Deuxième infusion, un peu plus longue : liqueur identique, toujours très fraiche et parfumée, extrêmement agréable en bouche et à la déglutition. Ce thé sera parfait pour les chaudes journées à venir.


Troisième et dernière infusion, moins intéressante mais toujours agréable.

Finalement, j'ai bien retrouvé dans ce Silver Needle tous les éléments que j'aimais dans le seul autre thé blanc que j'ai goûté : de la fraîcheur, du végétal, du vert ; et bien que je n'aie pas bu de Yue Guang Bai depuis un moment, ces deux thés me semblent assez proches (un goût de thé blanc, quoi). Le Silver Needle d'Akira Hojo est certes plus fin, plus abouti, plus travaillé et subtil, mais dans la tasse, la différence n'est pas proportionnelle à l'écart de prix selon moi.


N'ayant que peu d'expérience en la matière, je ne suis peut-être pas apte à apprécier les subtilités de ce thé blanc. Cela dit je n'ai absolument rien à lui reprocher : c'est un superbe thé, une cueillette magnifique, des bourgeons splendides. Un goût de printemps assurément. Akira l'avait bien dit :)


Les bonnes surprises n'étant jamais là où on les attend, j'ai été très agréablement surpris par la méthode d'infusion préconisée par A. Hojo. J'avais déjà vu, à plusieurs endroits (blogs, sites...) des photos d'infusions dans des grands verres mais je ne m'y étais jamais risqué (choisissant le gaiwan systématiquement).
Grâce au tutoriel très détaillé d'Akira Hojo, la préparation de ce thé blanc fut très réussie et je suis conquis par ce mode d'infusion. A retester sur des thés verts !

19 mai 2011

70's Liu Bao Cha


J'ai reçu il y a peu de temps un Liu Bao Cha des années 1970, dans une belle petite jarre en terre de Yixing.

Ayant beaucoup aimé le seul Liu Bao Cha que j'ai eu l'occasion de tester, celui de la M3T (1958, épuisé), j'ai succombé assez facilement au désir de me procurer un autre thé de cette famille un peu à part. J'espère que celui-ci saura me procurer autant de satisfactions que le premier.


Visuellement, il s'agit de petites feuilles de couleur sombre, qui pour la plupart se présentent comme un thé en vrac. La jarre contient cependant aussi des petits "blocs" de feuille, mais peu compacts. Ces feuilles sèches n'ont pas une odeur très puissante, mais en collant le nez dessus et en expirant doucement de l'air chaud dessus, de très beaux parfums commencent à s'exprimer. Sans surprise, je retrouve des odeurs de vieux bois, très douces et enveloppantes.


Dans le zhong préchauffé, les feuilles commencent à livrer leur secret. Un secret vieux de 40 ans, mais qui va pleinement se dévoiler après deux rinçages rapides et une première infusion de quelques secondes (une bonne vingtaine).


La liqueur, rouge / ambrée, magnifique, tient toutes les promesses formulées par les feuilles sèches. C'est velouté, tout en rondeur, riche et apaisant. La liqueur, bien qu'ayant un peu moins de relief qu'un très bon shu cha, n'a rien à envier à la plupart des pu erh fermentés. C'est gourmand, ça se boit tout seul. L'ensemble est supporté par un socle de parfums "vieillis" qu'une qualité et d'une pureté irréprochables. Le final est un peu faible, mais il ne s'agissait que de la première infusion :)

Deuxième tour (1') : la même, avec davantage de présence en bouche et un peu plus d'ampleur. A noter cependant une très légère saveur off en fin de bouche, in-identifiable. A part ça, c'est parfait !


Trois (2') : la liqueur fonce encore, la saveur off a disparu, rien à redire, c'est tout simplement délicieux. D'après mes souvenirs, ce Liu Bao Cha m'apparaît moins "sucré" que celui de la M3T. La comparaison s'arrêtera là, celui-ci m'enchante en tous points.

Pour la suite, j'ai poursuivi sans prendre de notes. J'ai augmenté les temps d'infusion et la séance s'est finie tout en douceur.

Heureusement que je viens de recevoir un certain nombre de nouveaux thés à découvrir, sinon il m'aurait été difficile de ne pas épuiser rapidement les 50g de ce Liu Bao Cha. Je pense le laisser tranquille, à l'abri dans sa petite jarre jusqu'à l'automne, saison qui lui conviendra mieux d'après moi.

16 mai 2011

La galette mystère


Une mystérieuse galette de 2007, ramenée de Malaisie par Olivier de puerh.fr
Il s'agit d'un pu erh brut dont la production a été supervisée par un spécialiste Taiwanais du puerh, auteur de différents ouvrages sur les pu erh anciens (et en particulier pré 50).

Ce Taiwanais, dont j'ignore le nom, a cherché à reproduire avec ce thé relativement jeune ce qu'il aime retrouver dans des galettes plus anciennes. Je n'en sais pas beaucoup plus, ces quelques infos viennent d'Olivier et je ne sais même pas comment appeler cette galette mystère.


Bon, en tout cas j'aime beaucoup le look de l'emballage, plutôt original par rapport aux autres galettes que j'ai en stock.
Pour ce qui est des "tâches" sur le papier, je ne sais pas si c'est dû à un stockage un peu trop humide (je sais que de 2007 à 2009 cette galette a été stockée à sec dans le Yunnan et qu'elle a été entreposée par la suite en Malaisie, mais dans des conditions que j'ignore) ou à un trop plein d' "huiles essentielles de pu erh", mais je crois bien que c'est la première galette en ma possession qui présente ce genre de tâches.


Une fois déballée, cette galette est superbe et les parfums qui vont avec sont également de toute beauté. Dans la théière préchauffée, il y a quelque chose de vraiment inédit, difficile à décrire, mais vraiment impressionnant. Une composante poivrée/mentholée/fumée qui vient compléter un pôle boisé de tout premier ordre.

Double rinçage flash, et infusions : ce pu erh est vraiment une petite merveille. Une splendide liqueur tout à fait dans le style de ce que l'on est en "droit" d'attendre d'un pu erh brut de 4 ans, voire même davantage : boisée à souhait, très ample, riche et complexe.


La particularité détectée dans l'odeur des feuilles sèches se retrouve bien en bouche : c'est frais, très classe et terriblement bon. On s'éloigne un peu des thés "de tous les jours" pour mettre un pied dans les très bons pu erh à déguster soigneusement.


Presque jusqu'à la toute fin de la session, ce pu erh conserve un profil bien à lui, toujours équilibré et harmonieux, très parfumé et avec une présence en bouche remarquable. L'arrière goût est à la hauteur de l'ensemble, je suis ravi par cette acquisition.

Je suis conquis par cet aspect "poivré/mentholé/fumé" qui sublime les arômes plus "classiques" offerts par ce pu erh aussi singulier que délicieux.

15 mai 2011

Lan Ting Chun 2007

La version 2007 du pu erh brut de Diguoting, ce producteur du Lincang dont j'ai déjà eu l'occasion de goûter les crus 2000 et 2010. La version 2010 m'avait beaucoup plus, la 2000 un peu moins convaincu. D'après ce que j'ai compris, pour cette dernière il ne s'agit pas des mêmes arbres que pour les 2007 et 2010, issues d'un superbe jardin d'arbres anciens à Min Feng.

Je ne résiste pas au plaisir de remettre ici la photo du dit jardin (merci Olivier) :


Cette galette 2007 est habillée du même emballage que sa p'tite sœur de l'année dernière ; elle arbore fièrement une photo des arbres du jardin dont la galette est issue :


Une fois ouverte, j'ai l'impression que cette galette est un peu moins bien travaillée que la 2010 : davantage de fragments, moins harmonieuse, entremêlement des feuilles un peu plus chaotique. Ceci dit, je ne suis pas du tout convaincu que mon ressenti soit le moins du monde le reflet d'une réalité "technique". N'ayant que très peu de connaissance et de recul sur les galettes de pu erh, les impressions que je peux avoir ne sont que descriptives et n'ont de valeur que pour moi, et encore, elles sont à prendre avec des pincettes



Quoi qu'il en soit, l'odeur dégagée par cette galette est franchement appétissante : très parfumée, je retrouve bien un air de famille avec d'autres thés de cette montagne, notamment la Yong De de 2006. Dans la théière préchauffée, je suis comme qui dirait en terrain connu, pour mon plus grand plaisir.


La liqueur a d'emblée une belle couleur orangée, et me transporte illico dans la montagne Min Feng. De grosses similitudes avec la Yong De 2006 : équilibrée et harmonieuse, boisée et parfumée, arrière-goût, etc... Des différences aussi, celle-ci est peut-être un peu plus végétale et moins portée sur les bois & épices, mais la ressemblance est frappante. Il sera intéressant de déguster ces deux pu erh en simultané.


Ce que "perd" cette Lan Ting Chun 2007 en "épices", ou fragrances "boisées", elle le gagne en rondeur et en velouté. C'est un pu erh assez doux sans être fade, équilibré sans être monotone, en plein processus de maturation, et ce dans une bonne direction, toujours sans amertume ni astringence.

Je ne vais pas m'étendre sur cette comparaison Lan Ting Chun / Yong De Min Feng, ce qu'il faut retenir c'est que Diguoting sait fabriquer de très bons pu erh crus (peut-être qu'il produit aussi de bons pu erh fermentés par ailleurs...) et que, même si ce ne sont sans doute pas les meilleurs pu erh du marché, ceux-ci sont tout à fait à mon goût.

J'aimerais bien savoir ce qui fait la particularité de ce terroir. Je ne dis pas que je pourrais à coup sûr reconnaître un pu erh du Lincang, mais je dois dire que j'apprécie beaucoup les quelques thés provenant de cette région que j'ai pu avoir l'occasion de goûter.


Bilan très positif : une galette dans la lignée de celle de 2010, sans défaut, tout à fait le type de pu erh que je bois avidement. Il est fort probable pour ne pas dire certain que je me procurerai le cru 2011 de Diguoting, histoire de compléter ma collec'