2015 Ma An Shan Kung Fu Pu-erh

Ce Ma An Shan Kung Fu Pu-erh 2015 n'est pas,

comme son nom l'indique, un puerh. Il s'agit d'un 

ovni (objet végétal non identifié) commercialisé 

par Akira Hojo, assez prolixe en matière 

d'expérimentations insolites.

Il s'agit bien de feuilles de puerh, mais façonnées 

à la manière d'un thé rouge. Je sais qu'il y a eu une

première version de ce thé, que certains de mes petits

camarades ont eu l'occasion de tester, et qui avait fait 

l'unanimité. Cette seconde version est décrite comme 

assez différente de la première, en ce qui me concerne

je ne pourrai pas comparer.

Je l'ai fait une première fois en zhong en mode 

Gong Fu Cha (beaucoup de feuilles, infusé court), 

j'avais trouvé ce thé relativement quelconque. 

Bon comme un thé rouge bien fait, agréable à boire,

mais je n'avais pas été subjugué. Aujourd'hui je le fais 

en bol : je verse un peu d'eau bouillante dans le bol, 

que j'incline de manière à réchauffer toute sa surface, 

puis j'ajoute les feuilles (dosage free style, mais quand 

même conséquent). Je complète alors avec de l'eau bouillante.

J'ai laissé infuser le temps que la liqueur redescende

à une température supportable, ce qui doit faire au moins 

cinq bonnes minutes (ça laisse le temps de faire des photos :)

Le parfum qui se dégage de ces feuilles en pleine infusion

fait indéniablement penser à un puerh, mais en bouche c'est 

beaucoup moins vrai. C'est bel et bien un thé rouge que je suis 

en train de boire. Un thé rouge peu tannique : malgré la longue 

infusion, point de grosse accroche en bouche, d'amertume ni

d'astringence. C'est fruité, léger, pas désagréable mais pas 

non plus fantastique. 

On reconnait bien les feuilles de puerh : forme, nervures,

la couleur par contre prouve bien qu'elles ont été soumises à

un traitement inhabituel :

The making process of Gong Fu pu-erh is as follow.

1. Sunshine withering

2. Indoor withering

3. Tossing to agitate leaves to initiate partial fermentation

4. Pan-frying to stop enzyme

5. Rolling

6. Sunshine drying - next day

7. Baking at low temperature. This process is essential to 

produce clear flavor of oolong

J'avoue ne pas avoir du tout retrouvé les parfums d'un wulong

(cela dit, c'est vague), pas grave, je vais quand même faire une 

seconde infusion (très longue, eau bouillante) de ce sympathique 

petit thé rouge qui, malgré son appellation Kung-Fu, 

ne casse pas des briques.

Spring Karisma

Spring Karisma, darjeeling first flush 2015,

le dernier thé de ma commande de printemps 

chez darjeelingtealovers.

Belles feuilles aux couleurs variées et aux parfums 

floraux et épicés, la liqueur est d'un bel orangé, 

très propre. L'attaque est franche, le duo astringence - 

amertume fonctionne très bien et est bien dosé.

J'aime infiniment ce thé, c'est pour moi le darjeeling

idéal : à la fois direct et franc dans la présence en bouche,

subtil et complexe dans les parfums, une belle longueur, 

c'est un sans faute, superbe thé !

Mengku Cha Hun 2013

Mengku Cha Hun, millésime 2013.

Très belle galette de 500 grammes, présentant à sa surface 

de jolies feuilles de thé mêlées à des bourgeons duveteux,

le parfum à sec est très boisé, très légèrement camphré et

fumé, épicé, un bouquet qui me plaît beaucoup !

Rinçage et infusion...

Liqueur cuivrée mêlant de douces notes végétales, 

une fine amertume et un bouquet complexe mais qui

se dévoile tout en rondeur et en douceur. 

C'est un puerh sans fausse note, très équilibré, 

suffisamment dense et incisif pour être intéressant 

mais sans tomber dans l'excès de certains puerh bien

plus virils qui mettent en avant une forte amertume 

et une astringence demandant une certaine habitude.

Au fil des infusions l'amertume vient pourtant prendre

davantage de place, et les tanins s'exprimant également avec

plus de force viennent renforcer la puissance de ce thé 

sans pour autant le dénaturer ou déséquilibrer son rendu.

Endurant et offrant de belles sensations de bouche 

ainsi qu'une bonne longueur, ce Cha Hun 2013 

est vraiment plaisant à déguster, il est à la fois 

relaxant et dynamisant, paradoxe propre aux sessions 

de thé réussies, qui me laissent comblé et ravi.

Je ne suis pas mécontent d'accueillir cette nouvelle galette

dans mon petit stock de puerh, il est très bon à consommer 

dès à présent, et j'espère bien que son évolution dans le temps

sera à la hauteur de la qualité de ce puerh étonnamment mature 

pour seulement 2 années de vieillissement.

Himalayan Lovers Delight

Nouveau darjeeling de chez darjeelingtealovers,

cet Himalayan Lovers Delight est un first flush 2015

entièrement récolté et confectionné à la main.

Les feuilles sont exceptionnelement bien conservées,

le processus de fabrication ayant préservé au maximum

leur intégrité.

Le parfum des feuilles sèches est très léger, 

un peu comme un thé vert, et d'ailleurs il faut bien 

avouer que ce thé ressemble bien davantage à un 

thé vert qu'à un darjeeling.

La liqueur fait vraiment plus dans le light que dans le delight...

C'est très léger, trop à mon goût.

En bouche j'ai une liqueur fraîche et finement florale, 

mais ça manque de corps, c'est agréable à siroter 

mais j'avoue que c'est assez décevant. 

Jolies feuilles, joli thé, mais c'est un créneau un peu bâtard 

sur lequel se positionne cet Himalayan Lovers Delight : ce n'est ni

un thé vert, ni un darjeeling, c'est trop léger pour être intéressant,

et je n'ai pas trouvé de mode d'infusion qui ait réussi à me convaincre.

C'est le seul des 6 darjeeling commandés dans cette boutique qui 

me laisse sur ma faim, je me console comme je peux.

Spring Darjeeling, PostcardTeas

Spring Darjeeling 2015, PostcardTeas.

"An exceptional high-grown First Flush Darjeeling grown by the Subarna Tea Co-Operative, a group of just under 100 small farmers near Kalimpong in the east of the Darjeeling district, and processed by the factory at Samabeong Estate."

Très peu oxydé, ce darjeeling produit à partir du 

cultivar AV2 (Ambari Vegetative 2) est tout à fait 

dans le style des darjeeling de printemps que 

j'affectionne et que je suis ravi de déguster au printemps.

Liqueurs soyeuses et élégamment parfumées, 

d'une bonne tenue en bouche et d'un bel équilibre,

ce darjeeling me surprend par son extrême douceur.

Moi qui suis accro à l'astringence parfois un peu 

austère des darjeeling de printemps, je suis à vrai dire

un peu déçu et déboussolé de n'en retrouver qu'une 

infime trace dans la dégustation de ce Spring Darjeeling.

La prochaine fois je le brutaliserai un peu plus, 

je l'infuserai plus chaud afin d'extraire de ces 

jolis feuilles un surcroît de punch, mais en 

attendant je me perds dans les méandres de sa 

complexité aromatique, forale et végétale à souhait.

J'aime les darjeeling intenses, à la fois très vifs, frais 

et herbacés, qui m'évoquent du jus d'herbe acidulé et 

astringent, comme une décoction de plantes séveuses.

Ce Spring Darjeeling est élégant, raffiné et irréprochable 

mais pour moi ça manque un peu de puissance en bouche.

Déçu ? Oui et non. Au regard de mes préférences 

personnelles en matière de first flushs, il me manque 

un ingrédient dans ces liqueurs pour que je sois totalement 

comblé. Mais au final ce thé est proprement irréprochable 

et il a l'avantage de me pousser à remettre en question 

ma façon d'apprécier cette famille de thé car je dois bien 

reconnaître que l'absence d'astringence ne m'a pas empêché 

de prendre mon pied et d'apprécier ce superbe millésime.

Long Jing n°2

Long Jing n°2 - millésime 2015,

village de Mei Jia Wu, 

by Charlotte.

Ce Long Jing est moins grillé que le n°3,

sans doute un peu moins torréfié, ou alors

fabriqué avec de plus jeunes feuilles, 

en tout cas son rendu me semble plus frais,

moins épais. 

Liqueurs très pures, vives en bouche,

c'est cristallin, frais, végétal et 

légèrement fruité. 

Encore un très beau thé vert chinois,

tout en douceur et en finesse,que je déguste 

avec ravissement, je me délecte 

véritablement de ces Lu Cha de toute beauté.

Ce Long Jing est impossible à rater, 

on peut lui imposer des infusions longues,

courtes, très chaudes, mois chaudes, il est toujours 

réussi et se révèle être d'une belle endurance.

La cueillette est magnifique, les bourgeons 

gorgés d'eau sont imposants, délicats et 

révèlent la qualité de ce thé dont le sachet 

ne va pas faire long feu...

Heureusement, j'ai encore d'autres trésors 

chinois (entre autres) à découvrir.

Asatsuyu 2015

Premier sencha 2015 from Thés du Japon,

l'Asatsuyu biologique de Kagoshima.

Dégustation de plein air, mi-ombre mi-soleil,

température idéale et tapis d'herbe confortable,

que demander de plus ?

Asatsuyu assez doux cette année,

parfum légumier plutôt léger,

surtout pour une première infusion

toute en rondeur, je suis comblé. 

Apprécier le thé, apprécier le paysage,

profiter de l'instant, savourer le moment...

Invité surprise.

Peu d'ustensiles, pas de yuzamashi ni de pichet,

les tasses servent de refroidisseur, ce qui a 

pour avantage de doser exactement la 

quantité d'eau nécessaire.

La seconde infusion est davantage typée,

mais reste aérienne bien qu'assez dense,

gorgées de légumes frais, liqueurs troubles

pour une dégustation brillante.

Enchanté par ce premier thé japonais de l'année,

je ne me fais aucun souci pour la suite, nul doute 

que tous les autres thés de la sélection de Florent

seront excellents.