29 oct. 2010

Vrac 23 (1997 - M3T)

Encore un pu erh de la M3T, encore merci Julien, encore un sheng, encore de 1997, et certainement encore délicieux.


4 grammes, les feuilles sont extrêmement volumineuses et vraiment magnifiques. Peu odorantes à priori (à cause du séjour dans le sachet plastique ?), elles se réveillent dans le zhong chaud. Parfum très, très alléchant de vieux pu erh brut.


La première infusion a dû être un peu courte (ou bien il fallait un deuxième bain aux feuilles pour les réveiller) car elle manquait de consistance.
Mais les suivantes ont été plus que plaisantes et se sont enchaînées sans que je ne voie le temps passer.


Ce pu erh m'a tout de même beaucoup moins marqué que le Tuo 10 (à peu près du même âge). En effet, ce vrac 23 n'a pas la puissance aromatique du Tuo 10, qui était encore un peu "vert".
Je ne sais quelles sont les caractéristiques recherchées par les vrais connaisseurs dans les pu erh brut de cette tranche d'âge mais selon moi (et surtout depuis que j'ai goûté le Tuo 10) quitte à perdre la petite amertume des sheng, autant boire du pu erh cuit : j'imagine (peut-être à tort) qu'un très bon pu erh cuit de l'année (ou relativement récent) peut être beaucoup moins onéreux qu'un pu erh brut d'une vingtaine d'années qui n'apportera rien de plus.

L'amertume résiduelle du Tuo 10 était la seule composante de ce thé qui faisait que j'avais la certitude immédiate de boire un pu erh brut. C'est d'ailleurs ce qui m'avait déstabilisé dans ce thé. Bref, je suis un peu perdu dans l'approche qu'il faut avoir des vieux sheng VS shu.
Les (très) jeunes pu erh bruts sont d'un accès beaucoup plus immédiat pour moi. J'ai l'impression de davantage les "comprendre". C'est sans doute aussi parceque j'ai bu davantage de jeunes sheng que de thés millésimés M3T !

Ce thé occupe une position difficile : moins riche, moins envoutant qu'un très bon shu (le 22 par exemple) et ayant perdu tout signe flagrant d'appartenance à la catégorie des bruts, je ne sais pas trop où le situer. Il est toujours possible de le ranger - sans aucun risque d'erreur - au rayon des très bons thés à déguster sans se poser trop de questions !
Quoi qu'il en soit, le principal est bien de se faire plaisir devant une tasse de thé, et c'est chose faite (et bien faite) avec ce vrac 23. 

28 oct. 2010

Galette 55 (2007, M3T)

Encore un échantillon de la M3T (encore merci à Julien), un puerh brut de 2007 : 3,5g de la galette n°55.
C'est un thé "Wei" de la région de YiWu.
Wei, c'est le producteur ? le village ? aucune info là-dessus.


Le bloc de feuilles, très prometteur, est constitué de bourgeons, tiges et feuilles duveteuses, dans des couleurs allant de l'ocre au rouille en passant par différents verts. L'odeur me "parle" tout de suite : ça sent bon le jeune-puerh-que-j'aime.

Confirmation dans le zhong préchauffé : l'odeur est riche, plaisante, et me dit vraiment quelque chose. Il est probable qu'un pu erh de la montagne YiWu que j'ai eu l'occasion de boire soit à l'origine de cet "air de famille" qui arrive à mes narines.

Rinçage, infusion #1 (45 sec.)


Peut-être un peu courte, cette première infusion : le thé est très bon mais il manque un peu de "corps". Presque décevant par rapport à la richesse des arômes dégagés par les feuilles sèches. Belle liqueur, souple et très "coulante", qui accompagne une agréable rétro mais trop courte, tout comme l'arrière-goût.
Pas d'amertume. Du tout. Pas d'astringence, et une petite pointe d'arômes "marins" (iode/algue?), surtout dans le couvercle du zhong.

Une minute trente pour la seconde, la liqueur est plus consistante. L'amertume que j'attendais est arrivée, discrète mais bel et bien présente, et du coup la force et la précision des arômes, ainsi que leur persistance et leur diffusion sont accrus.
Du coup j'ai droit à un bel arrière-goût, c'est un thé très chaleureux, très riche, très bon quoi.
Bon, rien à voir avec le Tuo n°10 évidemment (difficile de passer après), mais dans la catégorie jeunes pu erh bruts, cette galette 55 est excellente.

Inf. 3 (2') et 4 (5') :du même niveau que la deuxième, ces deux infusions sont très bonnes. En revanche, il faut augmenter très franchement les durées d'infusion pour que la liqueur conserve suffisamment de matière : 5 minutes pour une quatrième infusion, ça me semble beaucoup.

Passé les infusions 6 et 7, ça devient difficile. Je m'arrête là.
Beaucoup de variété dans le zhong : des fragments de feuilles immenses, des tiges, des petites feuilles, des bourgeons...

Ce thé mériterait sans doute d'être davantage dosé. Ou alors, c'est que j'ai pris l'habitude de sur-doser légèrement mes pu erh...


24 oct. 2010

Pu erh mandarine


Un puerh à la mandarine ! Bhââa ! Bêêêrk ! Sacrilège !
Sans doute. Mais tant que je n'aurais pas goûté ces petites mandarines fourrées au thé, je ne pourrais que supputer.
Et depuis que je m'intéresse au thé, ces mandarines m'ont toujours fait de l'œil. Le principe est simple : du puerh cuit, en vrac, mis à vieillir dans une écorce de mandarine.
D'ailleurs, ce n'est pas vraiment du thé parfumé dans le sens où c'est le contenant qui va donner un arôme au contenu (un peu comme un alcool vieilli en fût de chêne par exemple). Cependant je reconnais qu'un puerh à la mandarine, à priori, ça fait pas très envie : j'ai bien peur qu'il ne s'agisse en fait que d'un mauvais puerh très bas de gamme joliment présenté, mais vaille que vaille. Goûtons.

Elle a quand même une bonne tête, non, cette mandarine !


L'odeur (de mandarine bien sûr) est très forte. Même en collant le nez sur les feuilles, on ne distingue pas l'odeur d'un puerh cuit. Pareil dans le zhong préchauffé.
En passant, je remarque que les feuilles ont tout de même une assez jolie couleur. Cela ne ressemble pas du tout aux très mauvais puerh shu que j'ai déjà eu l'occasion de boire, et dont les feuilles sont d'un noir d'encre.

Je dose assez léger, je me méfie un peu...


Après rinçage, je n'ai fait que trois infusions (car dosage minimal). Elles ont été assez homogènes, et finalement j'ai été agréablement surpris par ce puerh mandarine. Contrairement aux feuilles sèches, la liqueur produite n'est pas entièrement monopolisée par les arômes de mandarine : le puerh cuit parvient à se frayer un chemin jusqu'aux papilles. Et bien que cela ne soit pas le meilleur thé qu'il m'ait été donné de boire, il faut reconnaître qu'il est loin de faire partie des pires.


La liqueur laisse une agréable fraîcheur en bouche, et d'après moi l'arôme mandarine n'est à priori pas artificiel (je confirmerai ça un jour prochain, j'ai quand même le nez à moitié bouché). C'était une de mes craintes : que les feuilles de thé soient imbibées d'un parfum mandarine de synthèse et que l'écorce de mandarine ne soit là que pour la déco...

Ce n'est pas un thé que je boirai tous les jours, mais ça vaut le coup d'être goûté, c'est original quoi.
Ci-dessous les feuilles infusées, et l'étiquette de la mandarine : la marque semble être "Gold Horse Brand", la recette 8685.


23 oct. 2010

Tie Kwan Yin impérial


Un Tie Kwan Yin "impérial" reçu des mains de Francine (La Théière Nomade) à l'occasion d'un rapide échange d'échantillons. Ce thé vient du Fujian et c'est sans doute le plus célèbre des wulong, le fameux thé "Déesse de Fer de la Miséricorde".

Le temps plus que maussade que nous subissons aujourd'hui m'a donné envie d'un thé "vert" aux notes florales, histoire d'oublier un peu la pluie quelques instants.

Très belles feuilles qui dégagent un parfum puissamment floral mais ni entêtant ni opulent : assez frais et "naturel". Pas de lourde note de fleurs blanches, très bonne fraîcheur de wulong peu oxydé.


La toute première tasse à sentir a été vraiment superbe. Je n'avais pas bu de Tie Kwan Yin depuis un certain temps, je me suis enivré de ce parfum avec délectation !

La liqueur, dorée et tirant sur le vert, est très souple et agréable en bouche. Les parfums sont fidèles aux feuilles sèches : une note florale subtile mais bien présente, et une vraie fraîcheur qui sublime les arômes. L'arrière-goût assez long, tout en douceur, et ce thé - malgré son absence d'amertume et d'astringence - est assez stimulant.



De très nombreuses infusions, qui m'auront donné une liqueur assez riche jusqu'à la fin.
Les feuilles sont assez peu abîmées, certaines sont vraiment magnifiques. C'est je crois la première fois que j'observe cela dans un Tie Kwan Yin. Ceux que j'avais bus jusqu'à présent étaient constitués de feuilles davantage déchiquetées.


Bref, un thé de grande qualité, qui a un peu ensoleillé cette journée de pluie. Merci Francine pour cet échantillon !


19 oct. 2010

Thé rouge Mengku "vieilli"

Thé rouge de chez Mengku, vieilli (de 2008).

Pas de texte aujourd'hui, pour cause de réforme des retraites.

Pas content ! Pas content !

 C'est dommage, il était bon ce petit thé rouge...








17 oct. 2010

G38 Emerald


Tenez-vous bien, ce thé vert n'est pas chinois. Enfin presque, il vient du Népal, qui a une frontière commune avec la Chine (depuis peu il est vrai...)

C'est une récolté d'été 2010 de Guranse (G38 "Emerald"), je ne sais pas trop à quoi rime cette dénomination, mais peut importe.
Il vient du Palais des Thés, tout comme les 2 thés verts précédents. Promis, c'est le dernier, après je retourne à mes mini-tuos !

Les feuilles vont du blanc argenté (bourgeons) au vert foncé, et offrent dans le zhong préchauffé un parfum un peu végétal, surtout torréfié.

Je l'ai goûté 2 fois : un premier essai en dosant généreusement, infusant plusieurs fois mais rapidement.
- les parfums ont beaucoup de mal à sortir,
- arrière-goût faible, peu de tenue en bouche,
- du coup pas grand chose à en dire.

La deuxième fois, dosé légèrement et infusé plus longuement.
- amertume un peu trop forte,
- long en bouche mais pas très agréable (un petit côté métallique),
- franches notes végétales.


Du coup je pense avoir fait les 2 extrêmes. Le troisième essai sera le bon.

Ce n'est certainement pas le thé vert de l'année, mais je pense qu'il remplira honnêtement son rôle (me faire patienter jusqu'au printemps prochain) lorsque je maîtriserai l'art d'infuser un thé vert d'été Népalais.


Les feuilles... hum, de la bouillie.

16 oct. 2010

Tuo 10 (1993) - M3T

Un nouvel échantillon de la M3T, toujours grâce à Julien. Pour une fois c'est un puerh cru, il date de 1993, c'est le Tuocha n°10.


Quatre grammes non pas de feuilles mais de miettes (le problème des tuo ou des champignons est qu'ils sont souvent très compact et qu'il est difficile d'extraire des morceaux sans tout casser).
La couleur me semble aller avec son âge, et l'odeur est très, très prometteuse.
Dans le zhong chaud, les parfums sont sublimes. Du vieux, du bon vieux chaleureux, riche et authentique.

Rinçage, infusion (45 secondes) : la couleur de la liqueur est sublime (voir photos ci-dessous, qui ont en plus bénéficié de la lumière du soleil couchant). Les parfums sont superbes, et le goût ainsi que la présence en bouche sont du même niveau. C'est très bon.
Alors juste pour pinailler, mais c'est peut-être dû à mon infusion un peu trop longue, l'amertume est un tout petit peu trop présente et du coup je trouve que ça dénote avec la chaleur, la rondeur dégagées par ce thé extrêmement riche. Le rendu final est du coup paradoxal.


La deuxième infusion (30 secondes) est du même niveau. J'en perds mes repères : entre ce thé et les très bons shu également fournis par Julien, il y a vraiment certaines sensations identiques.
Il y a tout de même une toute petite acidité résiduelle qui me perturbe.
À part ça, rien à dire, juste à apprécier et à déguster.


Les (nombreuses) infusions suivantes m'ont tout autant ravi, et il faudrait vraiment être difficile pour ne pas aimer ce puerh.Hormis le petit déséquilibre (à mon goût) décrit plus haut, c'est avec grand plaisir que j'ai dégusté ce tuo n°10. Merci Julien :)


LinCang 2004 - Terre de Chine

Encore un échantillon de Julien, un pu erh cru de 2004 provenant de Terre de Chine, et étiqueté 'LinCang'.


Les feuilles sont très foncées, on dirait un mélange entre un thé violet et un puerh cru.
Dans le zhong chaud, l'odeur est assez relevée, et comporte une évidente note de fumé, ce qui est assez inhabituel pour moi dans un puerh cru, jeune de surcroit.

Rinçage, inf. #1 (30 secondes).
C'est assez étrange : les arômes sont plutôt faibles (comme si l'infusion était trop courte) et en même temps ceux que je perçois sont assez prégnants pour que je les trouve relativement désagréables. Ils ne sont pas sans me rappeler un mini-tuo que je n'avais pas aimé (toutes proportions gardées). On dirait du... du dashi, la poudre à base de bonite qui sert à faire la soupe Miso japonaise. Toujours est-il que ce pôle marin est incongru. Dans le couvercle du zhong, les notes de fumé et de torréfaction dominent. Quel mélange !
Au nez, on dirait presque que c'est un thé de la famille des wulong du type Da Hong Pao et compagnie. Ça ne sent pas le puerh !


Inf. #2 (1 min.) : pareil.

Inf. #3 (3 min.) : ça commence à ressembler à un puerh, mais très diminué et qui, en fin de vie, tirerait sur le sucré...

Inf. #4 (5 min.) : pareil. Une vague impression de puerh, mais une liqueur un peu "collante", sucrée et molle en bouche. Ce goût de dashi / Da Hong Pao pour le moins insolite me reste collé au palais.

...

Je n'ai absolument rien compris à ce thé.


Lu An Gua Pian


Même provenance que le thé vert d'hier, pour la même raison : il m'est inconcevable de passer 6 mois sans boire de thé vert !

C'est donc l'occasion de goûter - cette fois-ci c'est sûr, c'en est bien un - un Lu An Gua Pian. Ce thé fait lui aussi partie des "Ten Famous Chinese Teas".
Les feuilles, inégalement torsadées, ont différentes nuances de vert, et vont jusqu'à un vert très foncé tirant sur le bleu/violet. Elles ont un fort parfum végétal, presque iodé.


La liqueur de la première infusion (assez courte) me laisse une impression assez mitigée : c'est très "thé vert", très végétal mais pas vraiment parfumé comme le sont les Long Jing et Tai Ping Hou Kui que j'ai appréciés ou même le Huang Shan Mao Feng d'hier.

Les infusions suivantes ne me convaincront pas davantage : c'est un thé vert acceptable, mais les parfums sont assez limités : c'est monolithique, pas très fin et plutôt décevant. La petite amertume développée n'apporte rien de plus à ce thé, alors que pour d'autres elle permet de soutenir les arômes et de les mettre en valeur. Ce n'est pas le cas ici.


Note pour plus tard : dégotter un "vrai" bon Lu An Gua Pian, parce que si ce thé fait partie des 10 thés mythiques chinois, ce n'est certainement pas grâce à celui que je viens de boire.


Au niveau des feuilles, c'est un peu le carnage...

15 oct. 2010

Huang Shan Mao Feng

En manque de thé vert (mes provisions de Long Jing et de Tai Ping Hou Kui étaient complètement épuisées), je suis allé faire les fonds de tiroir du Palais des Thés. Effectivement, il ne leur reste pas grand chose en "thés rares et éphémères"...

Du coup j'ai pris (entre autres) un peu de Huang Shan Mao Feng (récolte 2010). C'est un thé vert de l'Anhui dont le nom signifie « Pointe duveteuse des Montagnes Jaunes ».


Pas si duveteuses ni pointues que ça, les feuilles sont assez fines, de forme et de taille peu homogènes, et d'un beau vert/kaki. Dans le zhong préchauffé, elles dégagent un très beau parfum végétal exempt de toute note de torréfaction.

Pas de rinçage, infusion d'une petite minute.

La liqueur est très claire (j'ai peut-être été un peu juste en dosage), mais étonnamment elle a une belle présence en bouche. Souple mais un peu acide, douce mais fraîche et végétale, cette liqueur plutôt en contrastes. Assez différent des autres thés verts que j'ai pu boire jusqu'à présent, je retrouve tout de même dans ce Huang Shan Mao Feng les caractéristiques des thés chinois que j'affectionne particulièrement (en vrac) : notes végétales, fraîcheur, raffinement, légères notes de torréfaction, combinaison subtile et indéchiffrable de parfums végétaux/légumes ...
Ce Huang Shan Mao Feng me plaît assez, exceptée cette petite acidité que j'ai déjà rencontrée cette année dans un Long Jing.


La deuxième infusion, un peu plus poussée, fait ressortir une légère astringence qui accompagne très bien les arômes au fond de la gorge et augmente leur tenue dans le temps. En revanche, l'acidité est toujours là.
Ce thé doit gagner à être franchement dosé, et infusé plus court. La prochaine fois !

La troisième infusion ne donne pas grand chose, sans doute à cause de la deuxième qui était trop longue (toujours faute au sous-dosage pensé-je).

Les feuilles, pour une fois, ne sont pas trop trop abîmées, comme c'est souvent le cas pour les thés de cette boutique. Il y en a de très belles et l'infusion comporte pas mal de bourgeons.


Bilan plutôt positif donc pour ce thé vert que j'ai bu avec plaisir (c'est quand même bien le principal), et me voilà armé pour attendre le printemps prochain. Je ne me voyais pas patienter 6 mois pour assouvir mon besoin matinal en thé vert :)