27 nov. 2010

Menghai 7572 (2001)

3,5g de pu erh cuit, issus de la fameuse galette Qizi BingCha de la Menghai Tea Factory, la recette 7572. Ici c'est le cru 2001.

Elle a été magistralement présentée par Olivier il y a quelques temps dans sa newsletter et j'ai la chance de la goûter aujourd'hui grâce à un généreux donateur, que je remercie encore une fois.

Une célèbre galette, qui a longtemps servi de référence en terme de pu erh fermenté, j'ai hâte de voir ça "en vrai".


Ce petit bloc de thé que je m'apprête à placer dans mon zhong n'a à priori rien de particulier, mais les effluves qui se dégagent du zhong préchauffé sont déjà prometteurs. C'est clairement pas le premier shu cha venu : de beaux arômes de vieux, on pourrait croire à un sheng cha millésimé.

Rinçage (un seul) puis une minute pour la première infusion (le bloc est resté très compact dans le zhong).
Cette première infusion a donné une liqueur très pure, assez claire mais déjà d'une belle complexité et surtout d'un accès immédiat : dès la première gorgée ce thé surprend par son équilibre et sa force.



#2 (20 secondes) : le morceau de galette n'est toujours pas tombé en miettes. Ça va crescendo : la liqueur fonce un tout petit peu, les arômes montent en puissance, le thé reste cependant léger, aérien, le retour vers le nez se fait tout en douceur mais avec beaucoup de présence, un peu comme par magie.

#3 (30 secondes) : le bloc de thé commence tout juste à se déliter. Le couvercle du zhong renferme des arômes extrêmement agréables. La liqueur, qui continue tout doucement à changer de couleur, reste étonnamment pure. Une base pourtant solide, charnue, mais avec des pointes épicées.

#4 (1 minute) : petite baisse de forme, ou plutôt une stagnation. Je vais pousser un peu.

#5 (1 minute 30) : ça y est, cette infusion a réussi à désintégrer le bloc de pu erh. La liqueur continue son virage, et offre de nouveau ce croisement réussi entre une base opulente typée shu cha et des effluves à la fois dynamiques et très fins. Le tout reste équilibré et harmonieux, un vrai plaisir à déguster.
J'avoue être davantage porté sur les sheng cha, mais c'est tout à fait le type de pu erh fermenté qui me ferait facilement tomber vers le côté obscur de la force. Ce qui me retient... c'est le prix de cette galette.

#6 (2 minutes) : voir #5

#7 (4 minutes) : en baisse malgré un temps d'infusion doublé. J'ai bien peur que le point culminant soit maintenant derrière moi. Je ne pense pas qu'il soit désormais possible de retrouver une liqueur d'aussi belle qualité que les passages 5 et 6.

#8 (8 minutes) : un regain d'énergie ou plutôt une transformation, un changement de registre. Je retrouve un peu du malté dont parlait Olivier dans sa présentation. Néanmoins, le thé est sur le déclin.

J'ai fait cinq ou six infusions supplémentaires, en allongeant les temps ; malgré l'inexorable déclin des arômes, le liqueur a conservé jusqu'à la fin un minimum de consistance et d'intérêt.

Bref, une très belle dégustation !



1 commentaire:

Olivier a dit…

Bonjour Sébastien

Cela ne m'étonne pas que ce thé t'ais plus:

de beaux arômes de vieux, on pourrait croire à un sheng cha millésimé

Ce thé est en effet le fruit de méthodes passées, d'une approche de la fermentation qui se fait rare pour ne pas dire inexistante...

Il fut un temps ou en effet un bon shu cha pouvaient réellement après quelques anées se rapprocher de près d'un vieux sheng cha... où on fermentait peu et subtilement...

Aujourd'hui on pousse systématiquement la fermentation pour produire des produits "consommable" immédiatement (Y compris les 7572 post 2006), qui n'arriveront jamais, quelque soit le temps qu'on les stockeras, à la finesse des résultats d'un passé où on pensait plus à la qualité qu'au profit... dommage...

Sinon j'ai loupé qq wagons et ton quard d'heure philo, mais je tiens à te féliciter, beau travail, très agréable à lire, avec la légereté qui ta caractérise et un fourmillement de portes ouvertes pour se perdre ça et la en suivant ta pensée, très bien!

Bonne continuation,